Manger au poids : nouveau concept contre le gaspillage
Posted On 26 mai 2019
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Charlotte, fondatrice de Chicon Pressé sur Instagram ©Coline Grancher
Les questions écologiques ne cessent de prendre de l’ampleur dans nos vies, en témoigne la marche mondiale pour le climat qui s’est déroulée le 16 mars dernier. Et pourtant c’est encore 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspillée tous les ans, soit un tiers de la production mondiale.
C’est pour lutter contre cet incroyable gâchis que Charlotte, auto-entrepreneuse de 32 ans s’est lancée dans la conception d’un restaurant où l’on paie au poids. Pour faire simple, tous les plats chauds et les salades sont au même prix. Charlotte recommande 350g pour un bon repas ce qui équivaut à 9,80€. Comptez entre 3 et 4 € de plus pour une boisson ou un dessert . Et si vous avez les yeux plus gros que le ventre vous pouvez emporter ce que vous ne mangez pas. L’idée lui est venue quand elle travaillait elle-même dans un restaurant en tant que serveuse.
Face à ce gaspillage, elle décide d’ouvrir son propre établissement où l’on mange dans de la vraie vaisselle des plats faits maison, mais où l’on paie ce qu’on consomme réellement. En plus, elle ne cuisine que des produits de saison et locaux. Résultat : Charlotte ne jette presque plus rien.
Être plus responsables façon 2.0
En plus de pouvoir emporter ce qui n’est pas consommé sur place, la jeune femme a eu la bonne idée d’offrir 5% de réduction lorsque le client amène son contenant. C’est là que vous remerciez votre maman de vous avoir acheté des tupperwares parce que « ça peut toujours servir ». En parallèle Charlotte nous explique qu’elle est sur l’application Too Good To Go. Cette initiative française naît en 2016 sur une idée de Lucie Basch. Cette solution connecte les commerçants qui ont des invendus sur les bras, et les particuliers qui veulent se faire plaisir à petit prix. Concrètement les restaurateurs proposent des paniers surprise avec les produits périssables qu’il leur reste à la fin du service. Vous réservez un panier en ligne et vous passez le récupérer en magasin. Ces restes vendus entre 50 et 70% moins cher permettent aux consommateurs, mais aussi aux restaurateurs de s’engager concrètement contre le gaspillage.
Limiter ses déchets, pas que dans la cuisine !
« L’écologie c’est propre à chacun, il faut vraiment y aller petit à petit », nous fait justement remarquer Charlotte. Alors oui, manger mieux c’est bien, mais si on ne peut pas renoncer au kebab salade/tomate/oignons, sauce blanche, supplément merguez (merci chef), on peut agir autrement. En effet, la salle de bains est un des domaines où l’on peut réduire ses déchets le plus facilement ! Cotons lavables, shampoings, dentifrices et déodorants solides qui durent plus longtemps…Tout ou presque peut être remplacé par des alternatives plus écologiques et abordables. Pensez aussi aux piles rechargeables, évitez l’essuie-tout et préférez des torchons par exemple. Même si on ne change qu’une chose dans notre quotidien c’est toujours ça de pris !
Fanny Narvarte
Aujourd’hui, pour qu’un mouvement prenne de l’ampleur et impacte les gens, il passe forcément par les communautés du net. Les défenseurs de l’environnement ont bien compris le fonctionnement des réseaux et ont utilisé ce canal pour transmettre leurs idées. Si vous n’avez pas vu circuler les vidéos L214 où les poules le Gaulois dansent moins que dans la pub ou celle du chimpanzé qui n’a plus de maison à cause de l’huile de palme, tant mieux pour vous, vous n’avez pas eu à culpabiliser. Tirons notre chapeau aux réseaux sociaux : le pari n’était pas gagné mais ils ont pourtant réussi à nous sensibiliser.
Ecolo et « sexy » ne sont plus des oxymores
Avant, quand on disait être écolo, on voyait des femmes négligées, des hommes aux pantalons terreux qui ne se coupaient pas les cheveux. Aujourd’hui, on voit sur Instagram de belles blondes nous vantant les mérites de leur plat végan. Les comptes Instagram se remplissent de photos colorées de fruits/légumes (de saison bien sûr !), de tutos « shampoing sec », et des bons plans pour manger bio. Charlotte, fondatrice de Chicon Pressé le confirme : « Il y a deux typologies de clients, ceux qui viennent manger car ils travaillent autour (…) et ceux qui m’ont découverte sur les réseaux. » Forcément les photos alléchantes postées par les influenceurs du web, ça ouvre l’appétit ! Une vraie stratégie de communication qui remet le bio au goût du jour.
Méfiance tout de même au « greenwashing » ou ce qu’on appelle le marketing autour de l’écologie, il se cache partout ! Les packagings des produits sont couverts de fleurs et de vaches mais sont loin d’être biologiques ! En 2009, même le logo de McDo est passé au vert.
Pauline Brault
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