Quand les biodéchets des restaurants prennent le vélo direction le compost
Posted On 27 mai 2019
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Deux fois par semaine, Sarah Scarwell, créatrice de Komposto, entame une tournée des plus originales : sur son vélo, elle sillonne Roubaix et Tourcoing, s’arrête dans les commerces alimentaires partenaires et procède au ramassage de leurs biodéchets. Épluchures en tout genre et marc de café, au lieu de finir dans une poubelle normale où ils représentent environ 30% de la masse totale, terminent leur course dans les “bio-seaux” placés dans une remorque à l’arrière du vélo.
Le jardin de chlorophylle, Roubaix ©Flavie Legrain
Pour les biodéchets, c’est une nouvelle vie qui commence puisqu’ils sont amenés dans les différents sites de compostages partenaires, tels que Le jardin de Chlorophylle à Roubaix ou le composteur du Grand Mix à Tourcoing. Il ne reste plus qu’à attendre quelques mois pour que les matières organiques, recyclées depuis fin octobre, soient redistribuées sous forme de compost dans des jardins : un juste retour à la terre !
Pour Sarah, l’objectif est de “contribuer à la réduction des poubelles et du gaspillage alimentaire par la collecte séparée et la valorisation des biodéchets alimentaires en compostage“.
Précisément, trier à la source en sauvant les déchets organiques de la poubelle à ordures, c’est éviter qu’ils soient incinérés et participent à la pollution atmosphérique. À la place est créé un fertilisant 100% naturel. Les biodéchets sont ainsi valorisés et créent une “plus-value sur le plan environnemental“.
L’autre originalité du concept : le vélo comme outil d’entreprenariat. Une façon d’éviter la pollution atmosphérique déjà bien présente dans la Métropole Lilloise, en prouvant que « les remorques ou camions n’ont pas l’exclusivité » et à condition d’avoir assez de quadriceps pour pousser les 40 kg de biodéchets ramassés en moyenne par collecte.
Idéalement, Sarah voudrait « développer une collecte payante pérenne », c’est-à-dire pouvoir, pourquoi pas, faire de Komposto son activité principale. Mais il faudrait d’abord que l’association s’appuie sur un modèle économique viable pour qu’elle profite financièrement de la collecte des biodéchets. La Loi Grenelle II oblige depuis 2016 les entités produisant plus de 10 000 tonnes de biodéchets par an à les trier à la source. Les petits commerces, eux, ne sont pas contraints par la loi. Ainsi, difficile pour Komposto de trouver des restaurants qui acceptent de payer pour un tri qu’ils ne sont pas obligés de faire.
Pourtant, pionniers dans le tri des biodéchets, les trois restaurants actuellement partenaires peuvent valoriser leur participation auprès de leurs clients. Pas étonnant donc qu’une ardoise trône généralement près des comptoirs : écrit à la craie blanche, on peut y lire les kilos de biodéchets ramassés depuis le début par l’association.
Des difficultés qui n’empêchent pas Komposto de laisser le champ des possibles grand ouvert. La sensibilisation s’est poursuivie à l’occasion de la Semaine nationale du compostage qui a eu lieu du 30 mars au 14 avril.
Leslie Larcher
http://www.mesvoisinsproducteurs.com
Pauline Paulh-Manssens
Pour réduire sa consommation de déchets on peut faire attention à ce que l’on achète… et réutiliser ce que l’on consomme. Le compost est à ce titre un excellent moyen pour recycler ses matières organiques (épluchures, coquilles d’œuf, marc de café…). Le compost c’est un processus de conversion et de valorisation des matières organiques en un produit dit « stabilisé » qui s’apparente à du terreau. Mais avoir un composteur, ça prend de la place et, en ville, ce n’est pas si facile, et Lille l’a bien compris.
Dans ce sens, l’association Des Jardins et des Hommes a voulu rendre le compost accessible à tous, y compris aux citadins. Dominique Boitel, maître-composteur au sein de l’association explique que 13 sites de compost urbain sont disponibles dans la Métropole Lilloise. Chacun peut, à condition d’habiter le quartier et de s’inscrire sur la page Facebook, aller déposer ses biodéchets afin de leur donner une seconde vie. Des permanences permettent aussi aux habitants de gérer le site afin de s’en occuper seuls par la suite.
Grace à cette méthode les Lillois ont contribué au compost de 3,5 tonnes d’épluchures par an sur les sites de l’association. Cela correspond à près de six camions-poubelles ! Une belle initiative qui nous permet de réduire nos déchets et notre empreinte écologique afin que ce qui vient de la terre retourne à la terre.
Margaux Liagre
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