Au Arras Film Festival, ciné pour tous !
Posted On 12 décembre 2019
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Amaury Gernez et Grimonie Bernardeau, deux des administrateurs de La Brique.
© Maxime Laurent
L’association arrageoise La Brique a pour but de créer du lien social. Avec les personnes les plus isolées d’abord. De manière plus générale, elle a pour “volonté d’agir ensemble pour l’autre”. Dans le cadre du Arras Film Festival qui a eu lieu du 8 au 17 novembre 2019, l’association propose lors l’achat d’un billet pour une séance, de faire un don. Lorsque cinq euros sont rassemblés, un “billet suspendu” est débloqué. Celui-ci servira à une personne n’ayant pas les moyens de se payer une ou plusieurs places d’assister gratuitement à la séance choisie. Pour Amaury Gernez, l’un des administrateurs de La Brique : “il y a la volonté conjointe (avec le festival) d’amener de la diversité de public dans le festival.”
L’association ne veut abandonner personne sur le plan culturel. Elle souhaite faire découvrir les films de cette nouvelle édition à tous. Y compris aux personnes qui sont dans le besoin. Cette année de grands films étaient projetés en avant-première. C’est le cas de J’accuse de Roman Polanski, mettant en scène Jean Dujardin et Louis Garrel durant l’affaire Dreyfus. On retrouve aussi le saisissant Les Misérables de Ladj Ly. De grands noms du 7e art étaient aussi présents comme Chantal Lauby ou Karin Viard.
Pour l’association, il est donc impensable que des personnes ne puissent pas profiter d’un tel spectacle. Surtout si la raison est financière. Pour cela, elle agit et propose ce dispositif. En 2018, l’association a pu débloquer 80 “billets suspendus”. Elle les a redistribués à des personnes dans le besoin, des enfants mais aussi des sans domicile fixe. Pour les billets qui n’ont pas été redistribués par La Brique l’an dernier, l’association Plan Séquence, qui organise le festival, leur a fait un chèque du montant des billets restants. À la mi-festival version 2019, l’association avait déjà récolté 47 billets. “Les dons sont variés, il y a des petites sommes mais aussi des gens qui donnent 5€.”
L’association ne se résume pas seulement à son action lors du Arras Film Festival. Chaque semaine, La Brique organise des maraudes pour venir en aide et apporter son soutien aux sans-abris. Elle leur offre un repas chaud mais les écoute aussi. Le jeudi, les briquettes donnent des cours de français à des migrants ou des étrangers. Enfin, le vendredi elles se rendent dans les Ehpad et offrent un temps de parole et d’écoute aux résidents, bien souvent exclus socialement. L’association, par l’intermédiaire de ses bénévoles intervient également dans les écoles pour parler de solidarité avec les élèves.
La Brique tente de toutes les façons possibles de maintenir leur cap. Ne laisser personne exclu socialement, qu’importe la raison de cet isolement. Qu’elle soit financière, linguistique ou du fait d’un placement dans un établissement médicalisé, La Brique met en œuvre de nombreuses actions pour toujours être présente auprès des personnes en ressentant le besoin.
Valentin Maio
Selon un rapport de l’Insee publié en 2015, 42% des 20% les plus riches se sont rendus au cinéma au moins 3 fois cette année-là. Sur la même période, cette part tombe à 17% chez les 20% les plus pauvres.
Si cette étude apparaît comme logique, il est évident qu’elle symbolise notre société actuelle. Les inégalités existent dans chaque domaine et la culture n’y échappe pas.
Face à cela, le gouvernement Macron tente de démocratiser l’accès à la culture au sein de la jeunesse. Le “Pass Culture”, promesse de campagne, se présente sous la forme d’une application mobile. Il offre 500€ aux jeunes Français, ressortissants de l’Union européenne et Suisse vivant en France depuis plus d’un an. Ce dispositif, actuellement en test dans quelques départements (comme les Ardennes ou le Val-de-Marne), doit être démocratisé à l’ensemble des jeunes de 18 ans en 2020.
Le problème de cette réforme vient de l’estimation de son coût, exorbitant pour ce qu’il représente : 400 millions d’euros. Il se pose alors la question de l’accès à la culture pour tous. Ce pass s’appliquant uniquement sur les jeunes, les adultes ne peuvent pas y accéder. Pourtant certaines métropoles tentent de démocratiser l’accès à la culture pour tous.
C’est notamment le cas de Lille. Le Pass Lille & moi est accessible à l’ensemble des habitants de Lille, de Lomme et d’Hellemmes. Il donne accès à une entrée gratuite au musée chaque dimanche, l’accès libre à toutes bibliothèques, des réductions dans les piscines, etc.
L’idée est donc de garantir un accès culturel équitable, pour tous.
Louis Valleau
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