Potager solidaire et panier de légumes bios : les petits gestes de Potatoit
Potatoit est une association étudiante basée sur Villeneuve d’Ascq. Elle propose différentes actions écocitoyennes, tout en y ajoutant une touche de solidarité.
Le campus Pont de Bois est toujours plutôt animé en fin de matinée. De nombreux cours se terminent et les amphithéâtres se vident de leurs étudiants. Certains se ruent vers le self, quand d’autres prennent le temps de discuter entre amis. Ce jour-là, certains préparent même des banderoles en vue d’une manifestation. Au milieu de cette agitation, un sympathique petit groupe s’est installé au milieu du hall du bâtiment A. Accompagné de quelques sacs bien remplis, il présente sur une table quelques légumes. De la mâche, des carottes, des oignons, une bouteille de soupe et puis une curieuse courge blanche en forme d’étoile. « Je crois que c’est un pâtisson », souffle Louis.
Ce dernier fait partie de Potatoit, une association étudiante. Sa devise : « Promouvoir en acte l’écocitoyenneté ». Ainsi, elle est à l’origine de plusieurs initiatives en ce sens. Elle a notamment participé à « Arts et Déchets », en juin dernier, un concours de création d’œuvres d’art à partir de déchets. Surtout, ce groupe agit sur deux champs d’action principaux : la gestion d’un potager participatif et la distribution de paniers de légumes.
Une initiative écologique et étudiante
Louis participe justement à cette distribution. Par le projet « Regale’toi », Potatoit délivre tous les mardis midi des sacs de cinq, sept ou dix légumes issus du Jardin de Cocagne de la Haute Borne, situé à Villeneuve d’Ascq. Pour des prix raisonnables (10 euros le petit panier), il est possible de bénéficier de produits sans pesticides, ni produits chimiques, mais surtout de produits frais, locaux et de saison. Ainsi, la composition des paniers varie tout au long de l’année.
L’autre activité principale de Potatoit, c’est la gestion de son potager. Situé sur une butte derrière le bâtiment administratif du campus, cette parcelle de terre permet aux membres de l’association de cultiver leurs propres légumes. On peut également y trouver des fruits et des fleurs qui amènent de la variété et des couleurs. Selon Anthony, le responsable du potager, l’idée est de « recréer une faune et une flore » et de « promouvoir la biodiversité » dans les environs. Une initiative qui attire parfois quelques invités surprises… « On a déjà vu des hérissons ou des lapins traîner autour », relève-t-il.
Le potager a cependant une petite originalité. En effet, il se veut accessible aux étudiants, mais également au personnel de l’université ou même aux riverains. En somme, tous peuvent se l’approprier à condition d’adhérer à l’association. De même, aucun niveau particulier de jardinage n’est demandé. Ainsi, novices et experts s’y confondent. Le temps passé sur ce potager est vu comme un moment de partage et de solidarité. D’ailleurs, les moins expérimentés en profitent pour bénéficier des conseils des plus rodés à l’exercice.
Une solidarité contre la précarité
Cette solidarité se retrouve également dans la vente des paniers de légumes. Les étudiants bénéficient d’une réduction de 3 euros par panier. Mieux, les plus précaires peuvent récupérer un petit panier à seulement 2 euros, après un entretien avec une assistante sociale du CROUS. Cela permet même avec un capital financier moins important de profiter de produits frais et locaux.
« On peut parler d’écologie solidaire. » Louis en sourit. Si Potatoit a toujours mis en avant un comportement écoresponsable, le collectif n’a pas hésité à ajouter une composante « solidarité » dans ses principales actions. Ue combinaison qui ne s’applique pas seulement aux plus grands. Le collectif intervient depuis plus de 2 ans à la crèche du campus. Une fois par semaine, un de ses membres tient un atelier potager, durant lequel les enfants apprennent les secrets du jardinage. Ils ont même droit à leur propre parcelle dans le potager. Histoire de transmettre tout cela aux générations futures.
Mathieu Loch
Potatoit :
vidéo réalisée par Mathilde Leconte
ZOOM sur …
le gaspillage en France
Dans la guerre contre le gaspillage alimentaire, un chiffre est à retenir : 1,3 milliards. C’est le nombre de tonnes de nourriture jetées dans le monde chaque année. Et même si la France se place en dessous de la moyenne européenne, quelques 10 millions de tonnes y sont jetées tous les ans. Contrairement à la croyance commune, ce n’est pas l’étape de la production mais bien lors de la consommation que l’on gaspille le plus : 33% contre … 32% à la production. Alors, pour remédier à ces 33%, des initiatives sont prises par le gouvernement ( Loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire) mais aussi et surtout grâce à une prise de conscience associative ou personnelle.
Ainsi, pour consommer autrement, je vous propose de découvrir une recette qui s’inscrit dans une initiative zéro-déchets en recyclant les épluchures de légumes.
Quiche à la carotte :
Ingrédients :
- pâté brisée
- Carottes
- 2 œufs
- 20cl de lait ou de crème
- Fromage râpé
Lavez vos carottes, épluchez-les et faites les cuire dans de l’eau.
Préchauffez le four à 180•C et étalez la pâte dans un plat.
Coupez et écrasez vos carottes pour en faire une purée et versez la dans un récipient dans lesquels vous ajoutez le lait ( ou la crème) les œufs et vos épluchures de carottes coupées en morceaux.
Assaisonnez avec sel et quelques épices de votre choix.
Versez le tout dans le plat et mettez au four pendant 40 min environ.
Avant d’enfournez, pour pouvez ajouter de la chapelure maison sur le dessus (pour éviter d’en acheter, vous pouvez utiliser des miettes de pain rassis ou de biscottes que vous aurez préalablement cuit quelques minutes à 100•C au four)
Odéphine Leleu