Cohabiter avec une personne âgée c’est possible
Les jeunes peinent à trouver un logement, et les personnes âgées vivent difficilement de leur retraite et sont parfois esseulées. Pour ces raisons, plusieurs associations, dont Générations et Cultures à Lille, proposent de louer une chambre chez un retraité. Une solution économique qui a sont lot d’atouts et d’inconvénients.
On est souvent bien heureux de quitter le lycée avec son bac, mais pour beaucoup, c’est le début des galères. Gérer la paperasse, les abonnements de transports – mais le pire – trouver un logement. Souvent avec un budget maximum de 400 €, les étudiants ont une petite fenêtre de tir. Parfois, faute de choix, ils se rabattent sur la sous-location ou plus généralement, la colocation. Ce choix s’opère toutefois naturellement pour certains afin de faire face à la solitude. En 2010, l’OVE estimait à ce titre que 35 % des étudiants en souffraient.
La convergence des vies
Depuis plusieurs années, les colocations ne sont plus forcément intra-générationnelles. Peu médiatisée, la colocation intergénérationnelle apparaît toujours comme une découverte ou une idée saugrenue. Que feriez-vous chez un septuagénaire à la retraite ? Non seulement, vous y trouveriez une chambre pour peu, mais vous rendriez aussi la vie de ces retraités moins solitaire.
La colocation intergénérationnelle, c’est avoir moins de 30 ans et partager un logement avec une personne de plus de 60 ans. Cela veut dire que beaucoup de jeunes peuvent avoir accès à ce type de logement. Bérénice qui a fait sa licence d’Histoire à Lille a eu recours à ce dispositif via l’association Générations & Cultures.
Une expérience parfois décevante
L’association n’est pas qu’à Lille. Elle couvre même tout le Nord – Pas-de-Calais. Mais ne vous attendez pas à avoir un logement en plein centre-ville. Vous aurez souvent une chambre dans les villes alentours. Bérénice était logée à Croix. Pas forcément l’idéal si vous êtes un fêtard, à moins que vous ayez de très bons amis.
C’est plutôt de l’entraide. Une fois, j’étais malade, elle m’a fait une soupe.
Chose rare, Bérénice a plutôt un mauvais souvenir de la personne qui l’a logée. “Elle était désagréable et plus tard elle a expliqué qu’elle faisait ça pour l’argent.” Vous n’allez pas enrichir votre bailleur rassurez-vous, les chambres coûtent entre 200 et 300 € par mois. Il n’est pas non plus question de devenir l’aide-soignant de la personne ! Chacun fait ses courses, ses repas, sa routine. “C’est plutôt de l’entraide. Une fois, j’étais malade, elle m’a fait une soupe.” Comme une colocation “normale”, les salles de vies sont communes – avec parfois en plus un jardin et des animaux de compagnie. Contrairement aux collocations de 15, vous aurez là un cadre calme et reposant pour travailler.
Bien que peu connues, ces associations sont prises d’assaut dans les grandes villes en France Métropolitaine. Elles permettent d’économiser de l’argent et d’éviter les logements – parfois insalubres – proposés par le CROUS. La MEL fait face à une crise de logement qui n’aide pas les étudiants les plus précaires. Malgré une énorme demande, n’hésitez pas à prendre contact avec ces organisations, qui peuvent vous aider à trouver un logement.
Matteo URRU
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Le logement étudiant, l'éternel problème
Chaque année, c’est le même constat. À l’approche de la rentrée universitaire, de nombreux étudiants parcourent désespérément les agences immobilières à la recherche d’un logement. Ce problème n’est pourtant pas nouveau dans les grandes villes.
Une situation qui s’explique avant tout par le nombre croissant de bacheliers. Plus de réussites au Bac, c’est plus de futurs étudiants. En 2020 dans des circonstances exceptionnelles, le taux de réussite à l’examen a atteint 96%. D’autre part, cette démocratisation du Bac s’accompagne de l’arrivée à l’âge adulte des enfants du “baby boom” de l’an 2000.
Mais plus d’étudiants ne s’accompagnent pas forcément de plus de logements. Ainsi, dans la métropole de Lille, le CROUS libère cette année seulement 2000 chambres pour l’ensemble des 180 000 étudiants de l’Académie. Alors que beaucoup de jeunes vivent avec moins de 600 euros par mois, la pénurie immobilière fait flamber les prix. Selon une enquête de l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille métropole, en 2019, 7 étudiants sur 10 payaient plus de 400 euros par mois de loyer dans la MEL. À la recherche d’un logement abordable, les étudiants modestes privilégient les résidences universitaires : 13,5 % des étudiants de la métropole vivent dans des logements CROUS.
Des logements qui font régulièrement polémique. Sur le campus cité scientifique à Villeneuve-d’Ascq, de nombreux problèmes d’hygiènes, d’insalubrité et de vétusté sont constatés. Dans ces logements des années 60-70, le loyer est bas : 165 euros toute charge comprise. Faute de financement public suffisant, le CROUS peine à moderniser les structures.
Flora GRANCHETTE