La comédie comme « rôle social » pendant la crise sanitaire
Malgré les enjeux sanitaires liés à la pandémie du Covid-19, le festival annuel CineComedies s’est tenu du 30 septembre au 4 octobre 2020. Face aux conséquences encore prégnantes du premier confinement et aux restrictions sanitaires de plus en plus strictes, le festival a pris une tournure singulière en devenant, pour certains, un remède temporaire aux difficultés engendrées par la crise.
Mercredi 28 octobre 2020, le gouvernement a annoncé un second confinement. Pourtant, après plusieurs mois de déconfinement et d’un semblant de « retour à la normale », les cinémas s’étaient dynamisés à nouveau et le festival CineComedies en a été la parfaite illustration. Néanmoins, cet événement cinématographique à dû faire face à un nouveau défi, sur le plan social. Les individus souffrent encore des effets délétères de la crise et de fait, ce festival est devenu un lieu dans lequel l’individu fragilisé pouvait momentanément oublier.
Les plus affectés
Pour Léa Lempereur, psychiatre au centre hospitalier Edouard Toulouse à Marseille, le confinement demeure une « date clef ». Cette dernière observe parmi ses patients une hausse des épisodes dépressifs et des problèmes de santé mentale. Si ces effets accablants concernent avant tout les individus ayant des antécédents psychiatriques, il y a aussi ceux qui étaient jusque-là, inconnus des services de psychiatrie. La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 n’épargne personne. Toujours est-il, les premières victimes sont les personnes précaires. En effet, les structures associatives et les espaces collectifs ont été contraints de fermer pendant le confinement, coupant ainsi les individus de la socialisation et du soutien moral régulier dont ils bénéficiaient en y adhérant. Or, cumulées à la cadence ralentie des services psychiatriques, ces fermetures sont doublement pénalisantes pour les plus fragiles.
Le cinéma : un antidote
Le festival CineComedies s’est révélé conciliable aux besoins et aux conditions des populations précaires. Tout d’abord, le festival s’est maintenu malgré les fermetures anticipées ou définitives des lieux de socialisation. Puis, la majorité des événements relatifs au festival étaient gratuits, permettant l’inclusion d’une vaste clientèle. De fait, les activités telles qu’aller au cinéma, peuvent, sur un court ou moyen terme, s’avérer très efficaces pour lutter contre l’anxiété qu’entraînent les restrictions sanitaires. C’est sans doute la raison pour laquelle le festival CineComedies a enregistré des salles approximativement pleines même en période de Covid-19.
De la projection de Laurel et Hardy au Far West, sorti en 1937, jusqu’à l’avant-première de L’Origine du Monde, le festival nous fait revivre les grands classiques, que ce soit à travers des projections de films, des rencontres avec les réalisateurs ou des expositions.
« La vie n’est pas seulement l’absence de maladie » – Léa Lempereur
Léa Lempereur nous explique que « la vie n’est pas seulement l’absence de maladie ». Effectivement, le confinement a permis une baisse considérable du nombre de malades, mais il s’est aussi réalisé au prix de la santé mentale, la grande oubliée de la pandémie. De fait, il n’y a pas que la vie et la mort, il y aussi l’amour et l’amitié, lesquels ont lieu lorsque l’individu a la capacité de sociabiliser. Les rencontres avec les réalisatrices et réalisateurs ont donc tenté de combler les temps d’interaction perdus à cause de la distanciation sociale. Au cours de ces rencontres, les individus ont eu l’opportunité d’échanger avec des figures incontournables de la comédie française, tels que Agnès Jaoui, Jean-Paul Rappeneau ou encore Laurent Lafitte.
Jean-Paul Rappeneau, auréolé du succès de ses comédies, et notamment lors de projections télévisées pendant le confinement, confiera au public que « la comédie joue un rôle social ». De fait, si ce genre cinématographique a su se pérenniser, c’est sans doute grâce à sa capacité de distraire et de faire rire. Effectivement, Léa Lempereur explique que « physiologiquement, le rire produit des neuromédiateurs qui détendent ». La comédie devient d’autant plus essentielle qu’elle s’ancre aujourd’hui dans une période très particulière d’un second confinement, où les individus voient à nouveau leur anxiété décuplée, leurs interactions altérées et leurs libertés s’étriquer.
Lili Pateman
Les enjeux de la crise sanitaire pour la "pellicule française"
C'est pas parce qu'on est confiné qu'on ne peut plus rigoler !
Avez-vous remarqué qu’après un bon fou rire on se sent plus léger, plus détendu ? Seulement, en vieillissant nous rions de moins en moins, trop occupés par la vie quotidienne et ses inconvénients. Nous nous esclaffons environ 6 minutes par jour, soit trois fois moins qu’au début du XXe siècle. Pourtant une minute de rire équivaut à quarante minutes de relaxation et quinze minutes de marche. Il serait temps de s’y mettre !
LA RIGOLOGIE : UNE PHILOSOPHIE DE VIE
Le rire est un excellent médicament. Capable de booster le système immunitaire et de libérer des endorphines, il est indispensable pour être en bonne santé. Et ça Corinne Cosseron l’a compris ! Fondatrice de L’Ecole française du Rire ( https:// www.ecolederire.org/formations-en-ligne-seances-de-rire-skype-laughterclub.html ) à Paris en 2002, elle organise une multitude d’activités pour réapprivoiser notre âme d’enfant et ce, même pendant le confinement.
Vous pouvez rire en ligne gratuitement de chez vous en quinze minutes chrono. Que ce soit la séance de Méditation du Rire du lundi 8 h 30 ou encore celle de Rigologie du vendredi 11 h, il suffit de s’inscrire. La séance est menée en vidéoconférence par un ou une spécialiste.
Le principe est simple : suivre les instructions avec bienveillance et se laisser aller. On sait qu’un seul bon rieur peut en contaminer quinze autres, alors pour une fois qu’une contamination est bénéfique, pourquoi ne pas se laisser contaminer !
Swanne Mondésir