Corps libre, une marque inclusive pour les personnes en situation de handicap
Posted On 15 décembre 2024
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La nouvelle génération compte bon nombre de créateurs et créatrices engagés, Elise Watrigant est l’une d’entre-eux. “J’ai réalisé en 2022 ma collection de fin d’année [en école de mode. ndlr] avec des pièces inclusives qui conviennent aux personnes en situation de handicap.” Fraîchement sortie primée, Elise se lance un défi : créer sa marque de vêtements. Le résultat ? Corps Libre. Une marque qui veut joindre l’utile à l’agréable en rendant cette collection confortable et esthétique, parce que la mode ne devrait pas avoir d’œillère.
Lorsque nous poussons la porte de sa boutique, Elise Watrigant fait tout de suite bonne impression. Aimable et souriante, la créatrice explique que si elle a tant à cœur de proposer une gamme de vêtements inclusifs, c’est parce qu’elle-même a un handicap de naissance. “Mes deux parents sont médecins et je me suis souvent rendue durant mon enfance dans des IME (Instituts médicaux éducatifs). Cela m’a permis d’observer des handicaps lourds et j’ai constaté que tous les vêtements n’étaient pas adaptés à certaines pathologies.” Cependant, Elise ne met personne de côté : “Je peux également adapter les vêtements pour les personnes âgées, les femmes enceintes ou encore pour celles qui ont de l’endométriose en ajoutant une poche sur l’avant d’un pull qui permet d’y glisser une bouillotte ! A partir du moment où il est question d’un handicap quel qu’il soit, j’essaie de trouver une solution.” Très empathique, elle se renseigne énormément sur les différents handicaps afin que sa marque puisse convenir au plus grand nombre : “Je regarde beaucoup de vidéos et j’essaie de me mettre à la place des personnes qui en sont touchées”.
Boutique Corps Libre – Inès Rasson-Sellah, Le Châtillon
Avec Corps libre, la jeune créatrice propose quatre services différents à sa clientèle. D’abord, le cœur de sa marque : l’upcycling. “J’adapte des vêtements de seconde main que je récupère grâce à des dons”, tout cela de plus, dans une démarche éco-responsable. En effet, nous pouvons retrouver dans sa boutique un pantalon sur lequel elle a ajouté un tissu en jersey au niveau des genoux qui apporte plus de confort grâce à l’élasticité du tissu et qui peut convenir aux personnes en fauteuil roulant. “Je propose également des vêtements à la demande allant du XXS au 5XL, des vêtements sur-mesure pour les personnes qui ont une pathologie plus atypique comme la maladie de Charcot, par exemple et j’effectue aussi des retouches directement sur les vêtements des clients qui souhaitent les adapter.”
Jupe avec anses qui se replient afin de permettre aux personnes à qui il manque un membre de l’enfiler aisément – Inès Rasson Sellah, Le Châtillon
Elise ne se contente pas de retoucher des vêtements ou de les confectionner. Celle-ci dispense également des ateliers de couture dans sa boutique ou encore dans des résidences séniors afin de promouvoir sa marque et de rendre la mode ainsi que la confection de vêtements accessibles à tous lors d’un moment agréable et convivial. D’ailleurs pour présenter ses vêtements, elle les fait défiler. “Je serai notamment présente au Salon Maillage au Couvent de Roubaix le 23 novembre afin de dévoiler mes créations et faire connaître la mode inclusive à un plus grand nombre de personnes.” En effet, la mode inclusive est peu connue et il est rare de voir des mannequins en situation de handicap défiler sur les podiums. La créatrice affirme que ce type d’événement souligne une problématique courante dans ce milieu : “On voit très peu de mannequins en situation de handicap sur les podiums mais cela va dans les deux sens, il est aussi compliqué de les trouver”.
Avec Corps Libre, Elise Watrigant présage une évolution positive pour le secteur de la mode en mettant en avant le “fait-main” et surtout, l’ouverture d’esprit.
Méline Fasquel
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Gabriel Solis dans Desperate Housewives ou Blair Waldorf de Gossip girl ont deux points en commun : elles ont des garde-robes débordantes et un sourire éclatant. Scientifiquement, les deux sont liés : le shopping est bon pour la santé mentale. L’étude The benefits of retail therapy : Making purchase decisions reduces sadness rassure les accros du shopping qui font chauffer leurs cartes bleues. Les scientifiques présentent les achats comme un détergent à la “tristesse résiduelle”.
Cette émotion est associée à un sentiment de perte de contrôle dans sa vie, comme si la malchance s’acharnait. Alors quoi de mieux que de choisir entre un blazer et un trench pour reprendre le contrôle ?
Cette étude a réalisé 3 expériences où les participants interagissaient avec des produits, mais n’étaient pas libres dans leur choix. Par exemple : la première expérience compare deux groupes de personnes qui èrent dans un magasin, un groupe peut acheter, l’autre doit se contenter de regarder. Le groupe pouvant choisir un achat a montré une réduction plus marquée de leur tristesse. Choisir serait donc la solution.
Attention, cette étude établit un lien entre le choix lors d’un achat et la tristesse. La socialisation ou la récompense immédiate dans le shopping attendent d’être étudiées à leur tour afin de mettre en lumière leur potentiel bénéfice émotionnel. Une interaction de tous ces facteurs pourrait réévaluer le jugement négatif du shopping comme régulateur psychologique.
Adzo Poillon
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