Faciliter l’intégration des étudiants internationaux pour les aider à franchir la barrière linguistique

by Etudiants de l'Académie

A Lille, le pourcentage d’étudiants internationaux s’élève actuellement à 13%. Arrivés en France dans le cadre d’une mobilité internationale, ils doivent faire face au défi de la barrière de la langue. Certaines associations, universitaires ou non, comme Club Time de Centrale Lille, sont créées dans le but de faciliter l’intégration de ces étudiants.

Définie comme “la gêne rencontrée face à l’impossibilité de communiquer car la langue étrangère n’est pas maîtrisée”, la barrière linguistique est un des défis majeurs des étudiants internationaux. En effet, comme beaucoup d’entre eux arrivent en France sans parler français, leur intégration est parfois difficile. Le Club Time de Centrale Lille est une association dont le but est de faciliter l’intégration et l’accueil des nouveaux arrivants sur les plans personnel, culturel, social et administratif. Même si certains parlent légèrement français, le niveau des étudiants que l’association accueille reste limité: “Les étudiants en master ou en échange de six mois suivent souvent des cours en anglais et ne parlent pas français. Ceux en échange d’un an ou en double diplôme arrivent généralement avec un niveau très basique, voire inexistant. Même lorsqu’ils ont étudié le français auparavant, l’écart entre les cours et la réalité quotidienne peut rendre la communication difficile.”

Une participation francophone limitée

Des associations comme Club Time Lille sont créées pour favoriser la communication entre les étudiants français et internationaux. Néanmoins, même si l’association est ouverte à tous, beaucoup d’étudiants français pensent qu’ils ne peuvent pas participer aux activités proposées par l’association. Leur participation reste donc limitée, et les étudiants internationaux communiquent souvent en anglais: “Au début, la communication se fait principalement en anglais entre étudiants internationaux et français.”

Trouver un moyen de communiquer autrement

Même si la barrière linguistique réside avant tout dans la difficulté de communiquer dans une langue inconnue, Club Time Lille a observé des cas particuliers où les étudiants participaient à une conversation dans leurs langues d’origine, à défaut de ne pas savoir parler français: “Entre eux, ils utilisent l’anglais, mais nous avons des cas intéressants où, par exemple, les hispanophones et lusophones communiquent chacun dans leur langue et se comprennent malgré tout. Avec le temps, ils adoptent davantage le français.”

Apprendre le français: relever le défi avec DEFI

En effet, une intégration réussie passe par une bonne maîtrise de la langue, alors quoi de mieux que de prendre des cours pour améliorer son français? Le Département de
l’Enseignement du Français à l’International de l’Université de Lille propose des cours à un public non-francophone. Le but? “Faire découvrir, du niveau débutant au niveau avancé, la richesse et la beauté de la langue et de la culture françaises ainsi que les secrets de la méthodologie universitaire.” Pour aider les étudiants dans leur processus d’intégration et d’apprentissage de la langue, DEFI propose également des visites culturelles, sportives ou encore artistiques, pour faire découvrir la culture française à un public venant du monde entier. Les cours se font en petits groupes (entre dix et vingt étudiants), et les enseignants sont spécialisés et qualifiés en français langue étrangère. Le DÉFI accueille tous les étudiants non francophones, pour essayer de leur “offrir les meilleures conditions d’apprentissage du français”.

Ines Soleau

Photo Le Châtillon

Zoom

Erasmus : La mobilité vraiment pour tous ?


Lancé en 1987 sous l’impulsion du président de la commission européenne de l’époque Jacques Delors, le programme Erasmus (EuRopean Action Scheme for the Mobilty of University Students) est créé pour permettre à des étudiants, des enseignants ou encore des chercheurs d’étudier dans des centaines d’universités européennes en ayant une équivalence des diplômes et des statuts.

S’il est un succès, on estime que pour les 40 ans du programme (2027) 22 millions de citoyens en auront bénéficier, le programme est aussi pointé du doigt pour sa reproduction des inégalités sociales inter et intra pays. D’après une enquête du média espagnol El Confidencial, une différence s’observe déjà entre les différents pays membres du programme, puisque dans les pays les plus riches environ deux tiers des étudiants partent dans un pays au niveau de vie élevé, alors que c’est le cas pour seulement un tiers des étudiants des pays les plus pauvres. En cause, un manque d’aides à la mobilité qui contraint les étudiants qui ont le moins de moyen à revoir leurs exigences à la baisse. En plus des inégalités économiques évidentes auxquels sont confrontés les étudiants, viennent s’ajouter des différences plus immatérielles, et par exemple ce que certains chercheurs qualifient de « capital de mobilité ». Cette notion regroupe l’ensemble des prédispositions qui amènent un individu à connaître l’expérience d’un vécu à l’étranger. Parmi les critères qui caractérisent cette notion on retrouve le nombre de voyages effectués, l’éducation à des cultures étrangères ou encore l’apprentissage de plusieurs langues, des critères intimement liés à la situation socio-économique des individus, accentuant encore plus le sentiment d’inégalité vis-à-vis du programme Erasmus.

Matthieu Durand

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