À Viva Fabrica, l’industrie met les watts pour brancher les jeunes

by Etudiants de l'Académie

L’industrie française souffre d’un paradoxe : en pleine croissance et offrant de nombreuses opportunités d’emplois, elle peine pourtant à attirer les jeunes. C’est pour répondre à cet enjeu que la fondation Viva Fabrica a vu le jour en 2018, sous l’impulsion d’EDF, de Michelin et de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM). Pour l’édition 2025, le salon s’est installé à Lille Grand Palais du 26 février au 2 mars, avec pour objectif de redonner un coup de jus à l’image de l’industrie auprès des nouvelles générations. 

Les jeunes générations, baignées dans le numérique et les nouvelles technologies, associent rarement ces domaines à l’industrie. Pourtant, de nombreux acteurs du secteur investissent dans l’innovation. C’est le cas de Dassault Systèmes, qui conçoit des logiciels 3D utilisés par les constructeurs automobiles pour la conception de leurs véhicules et de leurs usines. « Nous venons montrer aux jeunes les métiers qu’ils pourront exercer demain. Beaucoup aiment l’informatique et les jeux vidéo, et nous leur expliquons qu’ils peuvent concilier ces passions avec des métiers innovants », explique un représentant de l’entreprise.

Mais la modernisation de l’industrie est-elle suffisante pour susciter des vocations ? L’image du travail en usine reste marquée par des conditions parfois difficiles et une forte robotisation qui suscite des interrogations sur la pérennité de certains emplois. Si la transition numérique est mise en avant, la question de l’automatisation et de ses conséquences sur l’emploi est, elle, moins abordée lors de ces événements.

Viva Fabrica
L'évènement Viva Fabrica se tenait à Lille Grand Palais du 26 février au 2 mars 2025 - Crédits : Robinson Calle

Un secteur qui recrute, mais à quel prix ?

L’industrie offre de nombreux débouchés, notamment dans les énergies renouvelables et la production de batteries électriques. Le Consortium électro-mobilité, qui regroupe fabricants de batteries et constructeurs automobiles, mise sur Viva Fabrica pour sensibiliser les jeunes aux opportunités qu’offre la filière. « L’industrie des batteries et des véhicules électriques est en pleine expansion. Rien que dans notre région, plus de 17.000 emplois seront créés d’ici 2030 », témoigne une ambassadrice du consortium.

Mais ces perspectives cachent certaines limites. L’industrie, notamment celle des batteries, est encore loin d’être neutre écologiquement : extraction des matières premières, pollution industrielle et consommation d’énergie restent des défis majeurs. Ce paradoxe est peu évoqué dans les stands, qui préfèrent insister sur la nécessité d’innover pour un avenir plus vert. De plus, les jeunes collégiens et lycéens peuvent ressentir une forte pression à s’orienter rapidement, alors que beaucoup peinent encore à se projeter dans leur avenir professionnel.

Stand EDF Viva Fabrica
Sur le stand EDF de Viva Fabrica, des animations étaient proposées pour attirer la curiosité - Crédits : Robinson Calle

Un premier contact qui demande à être prolongé

En alliant interactivité et découverte, Viva Fabrica parvient à rendre l’industrie plus accessible aux jeunes. Mais au-delà de l’effet immédiat, ces initiatives restent insuffisantes si elles ne s’inscrivent pas dans une réflexion plus large sur l’orientation et l’évolution du travail industriel.

L’enjeu est de taille : alors que la transition énergétique et la numérisation transforment le secteur, il ne suffit pas de « brancher » les jeunes sur l’industrie. Encore faut-il leur donner les moyens d’y trouver un véritable avenir, en adéquation avec leurs aspirations et les défis écologiques et sociaux à venir.

Naëly Péan

ZOOM : Les innovations de l'entreprise Capgemini

Viva Fabrica permet à des entreprises françaises soucieuses de notre environnement naturel de mettre en avant leurs dernières innovations en faveur de l’écologie : énergies renouvelables, plantation d’arbre, développement d’espaces verts en milieu urbain. Deux représentants de l’entreprise Capgemini ont présenté leurs dernières inventions qui permettront à termes de développer des espaces verts dans des grandes villes comme Paris, Lille, ou Amiens où ils sont implantés. Leurs inventions sont révolutionnaires dans la mesure où elles ne nécessitent que très peu de main d’œuvre une fois conçu et commercialisé. 

En effet, cette entreprise créée en premier lieu des robots planteurs avec une connaissance précise des différentes espèces de végétaux, les différentes terres propices au bon développement des plantes ou encore de la saison adéquate à la mise en terre des végétaux. Ces robots permettent à leurs propriétaires de rentrer dans la base de donnée le type de graines devant être planté. Le robot fait ensuite l’intégralité du travail restant. 

Leur dernière invention est le fruit d’une réflexion qui a duré afin d’optimiser au maximum la plantation d’arbres et la dépense d’énergie nécessaire à la création d’espaces verts. L’entreprise Capgemini a donc créé une voiture planteuse avec les mêmes savoirs que leurs robots mais avec une plus grande autonomie et surtout une capacité de stockage bien plus importante. Avec des bras articulés, des arrosoirs et un réservoir de terre, cette voiture peut planter six végétaux en même temps. Elle est électrique et a une autonomie de plus de sept heures, ce qui permet un rendement très important. Cette voiture est donc comme le décrivent ses créateurs, la jardinière du futur.

 Basile Osbert

Vidéo : Pourquoi Viva Fabrica s'est-il tenu à Lille et Dunkerque ?

Vidéo : Adam Boissinot

Secrétaire de rédaction : Augustin Robin

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