Les séjours Digital Détox s’implantent dans l’Hexagone
Les séjours Digital Détox apportent une réponse à l’hyper-connexion qui gagne notre société. Peu démocratisées en France, ces escales déconnectées tendent à se répandre.
« Monsieur Watson, venez ici, j’ai besoin de vous ! » Cette phrase du scientifique Alexander Graham Bell lancée à son assistant, datant du 10 mars 1876 marque un nouvelle ère. Elle émane de la première transmission sans fil. C’est la naissance du téléphone, cet instrument aussi appelé « vibraphone » composé de bois et de fil trempé dans de l’acide, bien éloigné de l’aspect qu’on lui connaît de nos jours !
En 143 années, le téléphone et les technologies associées se sont développés de manière exponentielle. Aujourd’hui mobile, personnel et relié au reste du globe, c’est un appareil hyper-connecté. L’immédiateté devient alors le mot d’ordre de ce nouveau monde où chacun fait de son smartphone une pièce indispensable au bon déroulement de sa journée. Cette hyper-connexion permet, grâce aux réseaux sociaux, des échanges rapides à travers le monde entier, des rencontres, parfois des retrouvailles ou encore l’organisation de mouvements sociétaux (#metoo, #balancetonporc).
Cependant il existe un côté obscur à cette connexion permanente avec l’extérieur. Il convient alors de parler d’addiction dans le rapport qu’entretiennent certaines personnes à ces petits objets connectés. Addiction de les déverrouiller, de se tenir informé de ce qui se passe hors de l’instant que nous vivons. Nos smartphones restent connectés sans interruption et nous déconnectent parfois de la réalité en nous transportant dans celle des autres. Troubles du sommeil, anxiété, stress, pressions physiques ou mentales peuvent découler de ce rapport actif et constant avec ce qui se passe ailleurs. Cet objet peut alors devenir un poison socialement parlant, une barrière entre l’individu, les personnes qui l’entourent et le moment qu’il vit.
Ce revers de médaille, les institutions s’en sont emparées, mais seulement à leur échelle… Il existe des guides d’utilisation des réseaux sociaux au sein du ministère des Armées ou encore de la Défense. Mais, en terme de prévention ou de sensibilisation auprès des jeunes, aucune mesure n’est mise en place.
Les séjours Digital Détox, une réponse à l'hyper-connexion
Des réponses moins conventionnelles, comme les séjours Digital Détox, font donc leur apparition pour permettre aux individus touchés par cette hyper-connexion de redevenir acteur de leur vie. Le concept ? Passer un week-end ou une semaine sans téléphone, télévision, connexion internet ou encore montre, dans le but de profiter de l’instant.
En quelques années plusieurs personnes ont spontanément ouvert des gîtes Digital Détox, persuadées des bienfaits d’un moment passé hors-ligne et de la création de lien social que cela génère. Et pour s’assurer de la totale déconnexion de leurs hôtes, une boîte regroupant tous les outils numériques est fermée par un cadenas à l’arrivée des vacanciers. La clé est alors gardée par le maître de maison. Des activités sont ensuite mises en place pour apprendre aux convives à reconnecter avec l’essentiel et surtout à déconnecter avec le superficiel. Yoga, balades, déjeuner équilibré et bonnes adresses sont proposés aux vacanciers. Ces moments hors connexion, loin des smartphones, ont fait leur preuve car sans interruptions extérieures (sonneries, notifications), ils atténuent voir éliminent les anxiétés et pensées liées à l’hyper-connexion.
Des gîtes transformés en lieux totalement déconnectés
Salomé Laurent
3 questions à... LuccassTV
On ne va pas se le cacher, lorsqu’on parle d’hyper-connexion, on parle surtout de notre addiction aux réseaux sociaux. Et dans ce monde-là, depuis quelques années, il est question d’« influenceur » pour désigner les personnes les plus populaires des réseaux sociaux, ayant amassé assez de followers pour en faire une vraie communauté. Pour en savoir plus sur l’hyper-connexion et les réseaux sociaux, nous avons demandé à Lucas Hyogo, plus connu sous le nom LuccassTV, YouTubeur totalisant environ 500 000 abonnés, de répondre à nos questions.