La trottinette électrique s’installe dans les métropoles, et bientôt à Lille !
Les modes de transports alternatifs ont le vent en poupe, en réponse à l’engorgement automobile de nos cités. Parmi eux, la trottinette offre une vision plus écologique du déplacement et un petit retour en enfance.
En décembre dernier, on apprenait que la Métropole lilloise était la plus polluée de France avec 57 dépassements de pollution sur l’année. Cela pose problème quand l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’en tolère que trois. Dans ce contexte, des actions sont forcément attendues de la part de la municipalité, laquelle tente de s’emparer du sujet.
Outre la mise en place, pour la première fois en février, de la circulation différenciée, via la vignette Crit’Air, lors des pics de pollution ou l’abaissement de 20 km/h de la vitesse sur le périphérique lillois, la ville de Lille a décidé d’investir dans de nouveaux modes de déplacement doux : les trottinettes électriques. Lors d’un précédent conseil municipal, il a en effet été décidé d’ouvrir l’espace public à des entreprises souhaitant déployer ce genre d’engin électrique. Mais elle n’est pas la première ville de France à utiliser ce procédé. En 2018, Paris a été la première ville française à installer près de 300 trottinettes électriques dans ses rues. Pour beaucoup d’usagers, il s’agit d’une alternative aux transports en commun, plus rapide et plus pratique.
Pratique mais coûteux
Suivirent plusieurs grandes villes comme Lyon, Toulouse ou Marseille, où il y a actuellement 500 engins. « Franchement, c‘est super pratique. J’en avais marre de prendre la voiture, et en plus, à Marseille, il n’y a plus de places gratuites, on est toujours obligé de payer… Et puis, il y a toujours beaucoup de monde dans les transports en commun… », confie Amira Chekat, utilisatrice marseillaise de ces nouvelles machines.
Mais ces trottinettes électriques ne font pas l’unanimité. « Cependant, je ne compte plus les utiliser, car je me suis rendu compte que c’est aussi cher, voire plus, que si je prenais ma voiture ou les transports publics, malgré les efforts que j’essaye de faire pour lutter contre la pollution », continue-t-elle.
Et elle n’a pas tellement tort. Un trajet en transport en commun coûte à Marseille 1,70€. Du côté de la trottinette, il faut compter 1€ pour débloquer la machine, et puis 15 centimes d’euros par minutes d’utilisation.
Un « jouet » qu’il va falloir réglementer
Une autre question se pose sur l’utilisation de ces nouveaux moyens de transports, leur réglementation de circulation dans l’espace public. En effet, pour l’heure, aucune loi ou aucun décret ne légifère leur utilisation. Considérées comme des « jouets » par les lois existantes, les trottinettes, qui sont bridées à 25 km/h, peuvent circuler sur les trottoirs, mais à faible vitesse, ou sur les voiries au milieu des véhicules. Dans ce cas, le port du casque devient obligatoire.
Malgré la conscience écologique voulue par les municipalités et les inconvénients ou points négatifs qu’il peut y avoir, ces trottinettes sont en plein essor. D’après un récent article de France 3 PACA, on comptabilise près de 60 000 utilisateurs par mois à Marseille. Cependant, il faut veiller à ce que cet investissement ne finisse pas comme les Gobee bike. On s’en souvient, ces vélos verts en libre-service avaient connu à Lille de nombreux actes de vandalisme, les rendant inutilisables. Finalement, le principe a été abandonné. Pour éviter ce scénario, Lille a décidé de mettre en place une redevance envers les entreprises de location de trottinettes de 11€ par engins, afin de limiter les désertifications des machines et la mauvaise utilisation du domaine public.
Ne manque plus que des entreprises pour les implanter dans la Métropole lilloise… Mais les gens sont-ils prêts à délaisser leur véhicule ? L’avenir nous le dira.
Benjamin Grischko
Pour en savoir plus...
Notre équipe vous emmène à la boutique Altermove de Lille pour comprendre l’explosion de ce phénomène qui séduit, vous le verrez, tout le monde !
Vidéo par Octave Delepiere et Bérénice Del Tatto.
Révolution de la mobilité : le free floating
Le free floating ?
Ce terme de « free floating » traduit littéralement désigne « le libre flottant ». Il s’agit de mettre à disposition des citoyens, des engins de déplacement personnel, disponibles tout le temps et partout !
Plus besoin de bornes, nous pouvons désormais nous déplacer d’un point A à un point B sans faire de détours. C’est avec une application téléchargée sur smartphone que l’usager peut accéder à ce service. Télécharger, localiser, scanner c’est assez simple, cependant attention au porte-monnaie ! Il faut compter en moyenne 15 centimes par minute pour circuler en trottinette électrique. Ce marché, qui a débuté en Asie, à l’initiative d’étudiants chinois, s’est rapidement diffusé en Europe. Scooters, vélos et trottinettes font désormais partis du paysage urbain.
Si dans des villes comme Paris, Lyon ou Bordeaux ces nouveaux modes de déplacements sont de plus en plus courants, d’autres villes comme Nantes ou Lille ont écourté cette expérience. La raison ? Un taux de vandalisme trop élevé. La Mairie de la Ville de Paris a également réagit avec 7 mesures pour limiter abus et accidents. La trottinette électrique est devenue un enjeu de sécurité nationale, Elisabeth Borne, la ministre des transports a annoncé que l’engin ferait désormais partie du code de la route.
Inventée dans les années 1930 pour les enfants des familles aisées, la trottinette électrique est aujourd’hui bien plus qu’un jouet : c’est un véritable moyen de transport.
Claire Blondiaux