Adopté par 60 pays, le World Wide Opportunities on Organic Farms contrecarre le tourisme de masse et ce grâce à sa créatrice, Sue Coppard. En 1971, cette Anglaise donne la possibilité aux globe-trotteurs de découvrir l’agriculture biologique tout en profitant des lieux.
Comment concilier sauvegarde de l’écosystème et plaisir de voyager ? En réponse à cette question, le WWOOFing semble apporter un fonctionnement qui doit satisfaire ceux qui souhaitent s’extraire de la logique du tourisme de masse. En effet, depuis l’essor des congés payés et le développement des moyens de transport, notamment à bas prix, la sur-fréquentation des sites touristiques pose parfois problème aux habitants en plus de lasser les amoureux du voyage, adeptes des rencontres hors des sentiers balisés. C’est pourquoi, ils s’orientent vers d’autres alternatives dont le WWOOFing fait partie.
Logo de l’organisation internationale: WWOOF © WWOOF
Un voyage écoresponsable
Le statut du wwoofer reste incertain
Les pays participants sont face à un dilemme que la législation ne permet pas de régler, celui du statut du bénévole. Dans les années 1980, le site promouvait la notion «Travailleur» mais le terme même de « travailleur » implique une rémunération, un salaire équivalent au travail produit. Or dans ce contexte, le bénévole n’est pas un travailleur puisqu’il n’est pas rémunéré et ne dispose d’aucune protection sociale. Alors qu’en est-il du statut du bénévole-touriste-travailleur ? Dans ce cadre, la législation française est très silencieuse et continue à considérer qu’un wwoofer est un bénévole. Or, une autre limite rejoint cette dernière, celle de l’exploitation. Beaucoup de personnes sont subordonnées à un chef, imposant un fonctionnement voire des obligations de rendement. Le principe du volontariat peut alors être vécu mais du travail forcé. C’est pourquoi, la MSA (Mutualité sociale agricole) prévient d’un risque de poursuite judiciaire pour travail dissimulé si deux conditions ne sont pas réunies : la non-subordination et le non-versement de rémunération.Le WWOOFing au champ des reinettes
© Adrien Bacon
« Tourists, go home ! »
Aucun doute, aujourd’hui, que le tourisme de masse a des conséquences néfastes. Pourtant, chaque année, des dizaines de millions de touristes se payent le luxe de voyager pour assouvir leurs besoins de dépaysement et de découverte du monde. Des villes comme Venise ou Barcelone, pour ne citer qu’elles, entreprennent de limiter l’afflux de touristes pour contenir les ravages qu’ils peuvent occasionner. Le tourisme, par essence, est destructeur. D’où les nombreux slogans « Tourists, go home », visibles de plus en plus souvent dans les villes touristiques. Ces dernières années, on a pu voir des manifestations anti-touristes aller jusqu’au vandalisme d’infrastructures, voire l’attaque directe de personnes.
Arthur Caillaud
