A Wazemmes aussi, on participe au “WorldCleanUp Day”
Le samedi 21 septembre, des milliers de marches citoyennes ont été organisées à travers le monde dans le cadre du World Cleanup Day. 163 pays mobilisés, et un objectif : collecter les déchets qui s’amoncèlent dans l’espace public. A Lille, différents quartiers ont mis en place des actions en ce sens. La marche de Wazemmes était organisée par le collectif Wazemmes propre, actif depuis plusieurs années.
Au lendemain d’une nouvelle grève pour le climat, des citoyens du monde entier ont répondu à l’appel de l’ONG Let’s do it World. Depuis 2008, celle-ci a pour objectif de réduire la pollution et les déchets urbains. Si l’association existe depuis plus d’une décennie et organise des World Cleanup Days depuis deux ans, l’action citoyenne a récemment pris une dimension toute particulière. En effet, la multiplication des rapports alarmants du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), ainsi que l’incarnation du combat écologique en la figure de Greta Thunberg ont contribué à alerter davantage la population mondiale sur l’aspect critique de la situation. L’adolescente était invitée le 23 septembre au sommet Action Climat organisé par l’ONU. Elle y a alors tenu de lourds propos à l’encontre des dirigeants mondiaux, condamnant ce qu’elle considère comme de la passivité : « Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. »
A Lille, “Wazemmes Propre” n’a pas attendu Greta ou l’ONU
A Lille, cela fait déjà plusieurs années que Wazemmes propre officie en faveur de l’environnement. Le collectif, initié par la mairie de quartier, a été créé en 2016. Des nettoyages citoyens sont organisés tous les 3 mois environ. Olivier Mary, l’un des membres du collectif, explique sa motivation : « On est à la fois tous citoyens, et tous habitants du quartier. Wazemmes n’est pas très propre, et c’est important de montrer que les habitants ont envie de se mobiliser pour la propreté de leur quartier. » En tout, il y a 7 itinéraires différents, que vont se partager 7 groupes. Il s’agit de quadriller le mieux possible le quartier et ainsi de ramasser un maximum de déchets.
Charlotte Brun, adjointe à la maire en charge du quartier de Wazemmes, participe également à la collecte. Elle salue l’initiative, et insiste sur le travail qu’il reste à fournir pour sensibiliser les Lillois aux conséquences de leur comportement individuel : « C’est vraiment une action de long terme pour sensibiliser les citoyens sur le fait que notre planète et notre ville pourraient être beaucoup plus propres. » Elle ajoute que « les collectivités territoriales dépenseraient beaucoup moins d’argent s’il y avait moins d’incivilités. A Lille, c’est 14 millions d’euros par an pour la réparation des incivilités liées à la propreté, autant d’argent qui pourrait être utilisé pour développer divers projets ».
Les tenues orange, visibles de loin, semblent interpeller les passants. Certains habitants du quartier nous félicitent, ou nous interrogent sur l’action. D’autres expriment leur mécontentement face à la saleté de la rue : « Vous ramassez les ordures c’est ça ? C’est fou, les gens ne respectent rien. » Deux jeunes hommes qui passaient là par hasard décident de nous rejoindre, enthousiasmés par le projet.
Pourtant, le combat contre les incivilités n’est pas gagné. A quelques pas de là, un homme qui avait écouté d’une oreille distraite les consignes de collecte, finit sa cigarette et jette le mégot sur le trottoir.
Louise POULAIN
Une après-midi avec les “CleanWalkeurs” de Wazemmes
Nous avons profité du Clean Up Day à Wazemmes pour interviewer Olivier Mary, qui fait partie du comité d’organisation, et des participants : Pourquoi ont-ils envie de participer à cette journée ? Qu’est ce que cela signifie pour eux ? La réponse en vidéo :
Images : Imane Rachati
Le greenwashing, ou comment paraître écolo sans l’être
Greenwashing : utilisation abusive des d’un positionnement ou de pratiques écologiques à des fins marketing. Voila ce dont sont accusés de nombreuses entreprises qui se disent préoccupées par l’écologie et le développement durable. Mais qu’en est-il réellement ?
Dans les faits, il est vrai que de nombreuses entreprises en abusent. On peut citer McDonald’s qui change son logo en le faisant passer d’un fond rouge à un fond vert ou construit des restaurants en bois. Plus récemment encore, Ronald a suivi le mouvement en promettant des pailles biodégradables. Cela n’empêche pourtant pas l’enseigne d’utiliser 2,8 tonnes de déchets jetables par minute dont seulement un quart est recyclé. Mais le géant américain n’est pas le seul. En France aussi, des entreprises pratiquent ce genre de pratiques. Danone par exemple qui, malgré une pub affirmant vouloir agir pour l’environnement « dans le monde dans lequel nous voulons vivre », vend encore ses produits dans des emballages en plastique, tout comme les bouteilles d’Evian, Volvic ou encore Badoit appartenant à… Monsieur Danone.
Mais des entreprises restent engagés dans l’environnement. C’est le cas de l’entreprise française BIC. Le leader de la papeterie française a tout fait pour réduire la présence de substances nocives. BIC a également favorisé le recyclage et les énergies renouvelables. Enfin la durée de vie des stylos a été maximisée pour éviter le gaspillage. De quoi rester optimiste mais surtout espérer qu’ils serviront d’exemple.
Tom PREVOT