Besoin d’un Coup d’Pousse pour consommer consciemment ?
Posted On 15 novembre 2019
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Face à la toute puissance des pâtes chez les étudiants, l’Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (AMAP) Coup d’Pousse a réagi. Composée d’une quinzaine d’étudiants, elle propose depuis 2014 des paniers de fruits et légumes bio, ainsi que des jus de fruits. Pour s’en procurer, il est nécessaire de réserver en ligne, au préalable. La distribution se déroule tous les lundis soir, à la Maison des Étudiants (MDE) du campus Cité Scientifique à Villeneuve d’Ascq.
Les prix y sont avantageux : 15€ pour un grand panier, 7,50€ pour un moyen et 5€ pour un petit. Pour autant, la qualité n’en est pas moins bonne, l’origine est même plus fiable puisque l’on sait exactement d’où ces aliments proviennent. Ils sont cultivés dans un maraîchage près de Douai, soit à proximité de Lille.
Les étudiants sont donc gagnants financièrement parlant, tout comme le maraîcher, Elie Caruyer, qui s’assure un revenu stable et décent tout au long de l’année. Cette satisfaction économique réciproque est due en grande partie à la proximité des acteurs : « On est en circuit court, c’est-à-dire qu’on n’a pas d’intermédiaires financiers, tout l’argent entre la personne qui achète et Elie transite de l’un à l’autre, il n’y a pas de valeur ajoutée sur ce qu’on achète, donc généralement, les prix sont moins chers », explique Nicolas Thuin, président statutaire de Coup d’Pousse.
Si pouvoir manger bio sans se ruiner peut attirer les étudiants, il n’empêche que beaucoup ne peuvent toujours pas se le permettre. Pour eux, le collectif réfléchit à une manière de proposer des paniers gratuits. La question reste celle du financement.
Au-delà d’épargner à son corps des substances dangereuses et chimiques tout en faisant des économies, bien se nourrir a aussi des conséquences écologiques à prendre en compte. En effet, selon Nicolas Thuin, quand il y a agriculture bio, il y a « préservation des terres, préservation des écosystèmes, préservation sanitaire aussi, au niveau de notre santé ». Cette triple préservation est essentiellement due à l’absence de produits chimiques et de pesticides dans la production. Le deuxième aspect qui s’inscrit dans une démarche écologique, est celui de la proximité : « Vu que c’est du local, ça permet de passer outre les grands problèmes de mondialisation, c’est-à-dire que les légumes qu’on a ici demandent peu de transports et ont donc une empreinte carbone plus faible. » Qui plus est, la production est plus respectueuse de la nature puisque les aliments sont cultivés selon la saison. La composition des paniers est donc variable.
Si la mission principale de Coup d’Pousse reste la distribution de paniers, d’autres projets émergent au sein du petit groupe. Par exemple, l’événement Art et Déchets, qui consiste en la création d’œuvres d’art à partir de déchets, a déjà été mis en place l’an dernier et le sera à nouveau cette année. Le collectif souhaite aussi tendre vers des ateliers d’éducation populaire pour enseigner à la fois des pratiques, apprendre à faire sa lessive ou son dentifrice par exemple, et des savoirs sur la base de débats et discussions. Car, pour Nicolas Thuin, « il ne peut pas y avoir de pratique si elle n’est pas éclairée sous le fait d’une théorie, et s’il n’y a qu’une théorie, ça devient un verbiage ».
Juliette Manel
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