Le Lille Université Club Handibasket, basé au complexe Ostermeyer Boulevard d’Alsace, évolue dans le championnat de Nationale 1 de basket-fauteuil chaque week-end. L’occasion pour ses pensionnaires de jouer à un haut niveau sportif mais aussi de se développer sur le plan personnel.
Transpiration, détermination et abnégation. Ce sont les premiers mots qui viennent à l’esprit lorsque l’on assiste à un entraînement du Lille Université Club Handibasket. Dès les premières minutes, l’intensité et l’exigence de la discipline sont frappantes. Le constat est simple : le handicap n’est certainement pas un obstacle à la passion. Créé en 2005, le LUC Handibasket compte dans sa structure des personnes valides comme des personnes en situation de handicap. Mais le club fonctionne sur une logique qui sort de l’ordinaire : l’intégration inversée. En effet, ce sont les personnes valides qui cherchent à s’adapter aux difficultés quotidiennes des personnes en situation de handicap. Un concept original qui permet ainsi aux membres avec un handicap d’exprimer pleinement leur potentiel et leurs qualités sur le terrain. Le LUC constitue par ailleurs un véritable appui pour les joueurs de basket-fauteuil. « Je me suis tourné vers le sport collectif parce qu’il me fallait de l’entourage, construire une famille autour du sport », affirme Chaïd, jeune joueur du club. L’esprit de fraternité que cultive le club permet aux plus jeunes d’être accompagnés de leurs premiers tours de roue sur les parquets jusqu’aux portes de l’équipe première. Un réel soutien pour les sportifs.
Un apport personnel indéniable
La politique du LUC vise également à offrir un équilibre à ses licenciés vivant avec un handicap. De même, l’objectif du club est d’accompagner ses joueurs sur le plan de la santé mais aussi d’améliorer leur rééducation. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet objectif est atteint. « Le sport nous fait du bien dans notre vie quotidienne. Dans mon cas, je retranscris la force physique que m’apporte le basket dans la vie de tous les jours. Si j’ai de la force, je ne galère pas à faire mes transferts, à monter dans ma voiture, à me déplacer. Je peux faire 4-5 km en roulant avec mes potes. Ça m’aide énormément en fait ! », témoigne Guillaume. En plus de permettre à ses membres de progresser sur le plan moteur, le LUC est vecteur de bien-être comme le confirme Chaïd : « Sur le plan personnel, pratiquer le basket change le regard que je porte sur moi-même. J’évolue musculairement, je prends confiance en moi. Le basket me fait du bien dans la tête. »
Des sportifs de haut niveau
Outre ses apports indéniables pour la santé physique, mentale et sociale des joueurs, le LUC affiche un niveau de performances sportives très élevé depuis plus d’une dizaine d’années. L’effectif du club a même vu 11 de ses joueurs appelés en Equipe de France de handibasket entre 2006 et 2017 ! Ce niveau de jeu professionnel est une véritable aubaine pour les pensionnaires du club lillois. « En tant que valide, je n’aurais jamais pu jouer à ce niveau-là ! », s’exclame Mathieu. C’est ici l’occasion pour les membres du LUC de rendre fiers les leurs comme le souligne Guillaume : « Notre famille et nos proches sont très heureux pour nous quand on arrive à jouer à des niveaux sympas et quand on gagne des titres. » Même son de cloche chez Mathieu : « Tous mes potes sont valides et quand ils viennent voir les matches, que je joue en Nationale 1 ou en Nationale 2, ils sont impressionnés. Ils ne s’attendent pas à voir autant d’énergie sur le terrain. » Se pencher sur les performances du LUC est donc l’occasion de prendre une véritable claque sportive, tant le niveau de jeu proposé est spectaculaire. N’hésitez pas, vous ne serez pas déçus !
Léo Baussand
Vidéo : Thomas Collas
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Le handisport en France
Être en situation de handicap physique ou sensoriel n’est pas un obstacle à la pratique d’un sport, bien au contraire. En effet, la Fédération Française de Handisport (FFH) propose un panel de trente sports à ses 32 356 licenciés. Leur objectif est que, peu importe le handicap d’une personne, elle puisse trouver son compte dans les disciplines proposées. Il existe trois catégories de handisport en France. Il y a les malentendants, les déficients physiques et les déficients intellectuels. La FFH et de nombreux clubs comme le LUC Handibasket mettent en avant qu’une pratique sportive sert avant tout à lutter contre la dépendance et favorise l’autonomie.
Le Comité International Paralympique existe depuis 1989. Ce comité a permis de créer les jeux paralympiques, reconnus au même titre que les jeux valides. Cependant, cette compétition est victime d’une sous-médiatisation par rapport aux Jeux Olympiques. Par exemple, à Londres en 2012, la journée de jeux paralympique n’était résumée que tard le soir sur France 3. Au contraire, les jeux valides étaient retransmis en direct toute la journée. La chaîne de télévision a justifié ceci par le fait que les jeux paralympiques avaient lieu en septembre et que l’engouement autour des JO s’était estompé.
Bien que désormais reconnu, le handisport a encore beaucoup de chemin à parcourir avant de se faire une place majeure dans le paysage sportif français.
Antoine Chochoy