Bouge ta boîte : un coup de boost pour les femmes entrepreneures
Ce réseau business à la particularité d’être entièrement féminin. Il permet aux créatrices d’entreprise d’élargir leur réseau mais aussi de développer un esprit d’entraide grâce aux nombreuses actions qui sont organisées.
« Je suis un petit colibri. » Voilà ce que dit Nathalie Grislain lorsqu’elle explique son engagement féministe. « Vous connaissez la légende du colibri ? Alors, il y a un énorme incendie dans la forêt et tous les animaux sont complètement apeurés, et ils observent un petit colibri qui, avec son long bec, se dirige vers la rivière, prends de l’eau et retourne le feu pour lâcher l’eau. Au bout d’un moment les animaux lui demandent ce qu’il fait. Le petit colibri réponds alors : “Je fais ma part”. » Pour Nathalie Grislain, les petites actions comptent et entrer dans Bouge ta Boîte c’est aussi une manière de les mettre en avant.
Briser le plafond de verre
En France, seuls 30% des créateurs d’entreprise sont des femmes. Ce problème s’explique notamment par des difficultés de s’imposer que ce soit lors de la demande de crédits, face à des clients, ou même avec des investisseurs. Ce phénomène n’est pas nouveau, pire, il accroît : en effet, entre 2016 et 2017, les investissements vers les start-up dirigées par des femmes ont reculé pour atteindre 11% . Les femmes se heurtent donc à un « plafond de verre » qui constitue un obstacle dans leur carrière et limite leur accès à des postes à responsabilité, ce qui les empêche de progresser aussi vite que les hommes. Cela explique donc la multiplication de réseaux professionnels pour développer la solidarité féminine.
Les femmes sont souvent victimes de discriminations dans le monde du travail. En effet, à qualifications et compétences égales, une femme a 22% de chances en moins qu’un homme de passer un entretien d’embauche si le métier en question est considéré comme « masculin ». Le sexe, l’âge et la couleur de peau sont autant de facteurs individuels qui peuvent être discriminatoires. Adapter le travail à l’Homme serait d’autant plus efficace pour lutter contre ces discriminations. En clair, créer un poste où les facteurs individuels de chacune et chacun sont variables afin de s’adapter aux besoins de celles et ceux qui l’occupent. Cela permet notamment d’accueillir toutes les populations pour un même poste.
Secteurs des micro-entreprises gérées par des femmes
Utilité des réseaux
La raison pour laquelle Nathalie Grislain a rejoint Bouge Ta Boîte, c’est pour gagner en visibilité mais aussi pour promouvoir la cause féministe. « Je suis partie avec l’idée de : et si je faisais changer un peu cette société. » Elle a rejoint Bouge ta Boîte après avoir créé son entreprise en avril 2019, suite à une reconversion. Rejoindre un réseau lui est alors apparu très utile, voire indispensable : « Aujourd’hui dans la société déjà quand vous êtes une femme vous n’êtes pas gâtée, alors quand vous avez 50 ans, 55 ans, vous avez tous ces handicaps, alors bonjour pour trouver du boulot. » C’est pourquoi Bouge ta Boîte était présent au Salon de la reconversion Profession’L des femmes les 5 et 6 mars à Marcq-en-Barœul. Ce salon permet à des femmes en reconversion professionnelle de rencontrer des réseaux pour booster leurs projets, partager leurs expériences et trouver du soutien. Durant deux jours, le salon était animé par des tables rondes, des rencontres, des témoignages pour aider toutes les femmes qui ont un projet à se lancer.
Eesprit de sororité parmi les bougeuses
Une fois toutes les deux semaines, les membres du cercle – qu’on appelle les bougeuses – se retrouvent pendant une heure et demie : ce boug’up est l’occasion de partager, questionner, échanger. C’est la boosteuse – cheffe du réseau – qui se charge de son organisation. Elle a la responsabilité de la bonne cohésion du groupe et du bon déroulement des boug’ups. Cela passe notamment par des événements comme des afterworks ou des rencontres plus intimes comme des duos. Les boug’ups ont des formats bien établis : chaque temps de parole est chronométré afin de laisser la parole à toutes. Ce principe est fondamental chez Bouge ta Boîte car « dans toutes les réunions il y a des toujours des fortes gueules et il y a des timides et par conséquent, avoir cette obligation de timing fait que chacune peut prendre sa place. C’est à la boosteuse de mettre a l’aise ». Il y a également un temps de remerciement, chacune prends le temps de remercier celle qui l’a aidée lors du précédent boug’up. « C’est complètement un esprit de sororité, de bienveillance même si on parle business. »
Odéphine Leleu
© Brian Nicolas
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Les différences entre les reconversions des hommes et des femmes
Un salon de reconversion professionnelle spécialement dédié aux femmes répond à une volonté d’apporter aux femmes de la confiance et de les guider dans leur projet de réorientation professionnelle.
Cependant, y a-t-il réellement besoin d’un salon de ce type spécifiquement pour les femmes ?
Selon une étude menée par le site nouvelleviepro.fr et publiée fin 2019, le désir de reconversion touche presque autant les femmes que les hommes (94% contre 92%). Si on ne prend que les sondés qui s’étaient déjà convertis, on trouve encore des chiffres similaires (16% pour les femmes, 15% pour les hommes). On pourrait penser que le sexe d’une personne n’a pas vraiment d’influence sur ses chances de reconversion professionnelles.
Cependant, bien qu’il n’y ait aucune différence entre hommes et femmes sur l ‘envie de se reconvertir, les femmes font face à des facteurs qui leur sont plus spécifiques, comme la maternité par exemple. La possibilité de tomber enceinte peut freiner les potentiels investisseurs ou employeurs. L’impact de leur vie personnelle et familiale est aussi plus important pour les femmes que pour les hommes. Ainsi, la grande majorité des conférences, des workshops, des ateliers et des stands étaient tenus par des femmes afin de partager leur expérience et leur réussite. Leurs témoignages ont, par conséquent, servi de modèles pour toutes celles qui aspirent à une reconversion réussie.
Mathieu Loch