“The Social Run” : une course sportive mais surtout solidaire
Ce samedi 7 mars avait lieu la quatrième édition de « The Social Run », organisée par l’association étudiante de social-business « Develop Edhec ». Cette course solidaire vise à sensibiliser à l’univers de la micro-finance tout en proposant une matinée sportive et conviviale.
Rendez-vous 9h30 au parc de la Citadelle à Lille. Il fallait être matinal pour participer au premier départ de la « Social Run » ce samedi, mais le soleil et l’ambiance festive ont su motiver les plus courageux.
Depuis 5 ans maintenant, l’association « Develop » de l’école de commerce EDHEC Business School organise sa course solidaire au profit de microentrepreneurs de pays en développement. Si l’événement avait dû être annulé pour raison de sécurité lors du festival « Eldorado » l’an dernier, il a cette fois-ci pu se dérouler sans accroc. Un soulagement pour les membres de l’association ainsi que Clément, le président : « On commence à organiser l’événement dès décembre, puis il y a la location du matériel, la communication dès janvier… ça demande beaucoup d’organisation, alors on est ravis de constater que tout se passe bien. »
« Le social-business : cette nouvelle façon d’entreprendre »
Quand on pense « business » dans une école de commerce, on s’attend à tout autre chose que « Develop » : en effet, l’association a pour vocation de promouvoir le « social-business », cette nouvelle façon d’entreprendre qui fait passer le social avant le profit.
Pour y parvenir, 2 axes majeurs : un premier autour de la micro-finance, comme « The Social Run », et un second centré sur l’entrepreneuriat social. « On organise tout au long de l’année des débats dans des bars sur des thèmes de société variés, comme la mode responsable ou la consommation de viande », explique Hyppolite, membre du pôle entrepreneuriat .
« Le côté solidaire a pour nous été un vrai plus »
La « Social Run » reste néanmoins l’un des temps forts du calendrier annuel. En se déroulant à l’extérieur du campus de l’EDHEC situé entre Croix et Roubaix, il s’adresse à tous les habitants de la Métropole et permet de sensibiliser. L’événement n’est pas le plus spectaculaire si on le compare à « The Rise », la levée de fonds annuelle des associations de l’école qui a permis de récolter 150000€ de prêts cette année. Mais avec un travail intense de communication sur les réseaux sociaux, les membres de l’association voient en cette compétition sportive l’occasion d’intéresser un public nouveau.
Un pari réussi, si l’on demande aux coureurs : « On était à la recherche d’un événement sportif ce week-end, et le côté solidaire a pour nous été un vrai plus », confient Marie et Hugo, qui participaient pour la première fois à ce type de course.
Mais comment fonctionne concrètement le dispositif ?
L’association est en partenariat avec l’entreprise sociale française « Babyloan », fondée en 2008 à Paris. Majoritairement présente sur Internet, elle a pour objectif de mettre en relation des prêteurs avec des micro-entrepreneurs du monde entier en recherche de financement. L’entreprise ne prête pas directement aux demandeurs et passe par des institutions de micro-finance locales qui vont distribuer l’argent aux projets sélectionnés directement sur place.
« C’est en général des tout petits prêts, comme l’achat d’une vache au Mali pour commencer un élevage, ou l’achat d’une machine à coudre au Tadjikistan (…). L’idée, c’est de pouvoir encourager le développement de petits commerces », nous explique deux salariées de Babyloan, venues à Lille spécialement pour l’occasion.
« D’habitude, le contact ne se fait que par notre site Internet, alors être ici nous permet d’aller directement à la rencontre des prêteurs. »
Car l’entièreté de la somme récoltée par les frais de participation à la course, de 3 euros par personne, vont être reversés à « Babyloan » pour financer des microprojets solidaires.
Cette quatrième édition, à mi-chemin entre sport et solidarité, se voulait cette fois-ci éco-responsable. Pour la première fois, un audit environnemental de l’événement était réalisé. Une façon pour les organisateurs « de combler les déficits et d’être plus en cohérence avec les valeurs de l’association », cherchant à initier des moments de partage et un progrès économique et social.
Emma CHALLAT
Théodore AZOUZE