Les soirées Techno, c’est toujours possible malgré la covid
Zoé Pierre-Francois
Posted On 3 novembre 2020
La Safe Cloud Rave est une initiative lancée par le producteur et DJ Dr Dr4kken durant le confinement de mars. Le concept était simple : organiser des festivals un weekend sur deux, où l’on pouvait voir et écouter des artistes jouer depuis chez eux à travers une plateforme de streaming en ligne. Caméras qui tournent, et platines branchées la fête pouvait commencer.
L’idée de base ne vient pas de Charly (Dr Dr4kken). « J’étais devant un énième reportage sur le Covid quand j’ai vu passer ces lives », confie-t-il. Il fait référence ici à l’application chinoise Tik Tok, à travers laquelle des fêtards ont pu suivre des performances musicales en direct.
Ceci dit, il ne s’agit que d’une inspiration car le projet a été « adapté pour un public orienté vers la musique Techno, Hardcore avec parfois un côté avant-gardiste ». Malgré l’accessibilité de ces Raves sur internet, Dr4kken a voulu garder le côté éphémère d’une soirée de tous les jours. Les performances n’ont pas été publiées par la suite et ne restent aujourd’hui disponibles que dans la mémoire du public. Pour citer notre interlocuteur : « Quand tu vas pisser pendant un moment fort et que tu le loupes, tu ne peux pas revenir dessus. » Tout comme un vrai concert.
Réunir autant d'artistes, un fiasco ?
Lori Booster, DJ
La réponse est visiblement négative. Pour les 3 éditions de la SCR, trouver des artistes à faire jouer n’a pas été un problème capital. Entre les personnes avec qui Dr4kken avait déjà travaillé comme Pierre Le Disc-Jockey, M. Tounu ou encore les Lillois Shtelameï, il y a eu un emballement fort et rapide. « J’ai aussi posté sur des groupes dédiés », ajoute Charly « et là aussi j’ai reçu des candidatures ». Sans compter le bouche-à-oreille, il y a ici une véritable ruée vers l’or.
Cette motivation est cependant compréhensible. Avec l’impossibilité pour beaucoup de jouer dans des salles réunissant leur public, il y avait là une perche tendue pour remonter sur une scène quelque peu différente.
Un retour des lives ?
C’est d’un ton déterminé que Dr4kken annonce que le risque d’un jour revoir une SCR est minime. Il s’agit ici d’événements qui se sont démarqués par leur ampleur. Vingt-quatre heures de musique en continu sur deux jours. Il s’agit d’une ampleur non-égalée dans ce domaine musical en termes de live. Dr4kken renchérit sur le côté éphémère du projet en rappelant qu’aucune prestation n’a été mise en ligne par la suite. Il y a ici une touche différente à ce genre projet, une recette particulière mais unique.
Ceci étant établi, Dr4kken confie que si un nouveau confinement devait avoir lieu, un retour des lives ne serait pas impossible.
« Même si dans 10 ans y’a un confinement il y aura une SCR. »
Alexandre SCHMITT
Zoom / Du virtuel à la naissance d'un EP
Vous avez dit au revoir aux soirées qui égayaient votre confinement ? Rassurez-vous, l’aventure n’est pas terminée ! Dans la lignée de ces soirées qui finissaient toujours par s’évanouir sur la toile, ils sont une petite bande à avoir voulu transformer l’éphémère en éternel. Après les 3 éditions de Safe Cloud Rave (cf article ci-dessus), la création d’un label s’est imposée à eux : Safe Cloud Records. L’objectif ? Regrouper les artistes qui souhaiteraient développer leur musique et mettre en lumière un panel de styles musicaux. La Club Music, son électronique tourné vers la techno hardcore, est notamment au coeur du projet.
Dans cette optique, le label devrait sortir sa première réalisation. Cet album “Safe Cloud Tapes 01”, regroupera alors une vingtaine de sons, véritable “ode à la richesse et à la diversité de la scène électronique d’Internet” selon les mots de Dr Dr4kken, initiateur du label. Pas moins de 24 artistes se sont associés à cette compilation. Parmi eux, vous reconnaîtrez peut-être le Lillois Shtelameï, Zvonimir, Epiphagi ou encore DEO, Argentin et producteur de hard reggaeton. Bref, une vraie rave dans vos oreilles et condensée dans un seul album.
Une bonne partie des artistes a déjà fourni ses morceaux, mais le tout doit encore être finalisé. Inconditionnels de techno, il va donc falloir compter les jours. Aucune date n’est encore annoncée alors on vous transmet l’illustration de l’album. De quoi vous faire patienter, au moins un peu, jusqu’à la sortie de la compil’.
Justine ROY
Arthur PICARD
