Trop gras, trop bon ! Comment lutter contre la malbouffe ?
En 2019, la malbouffe est la première cause de mortalité
dans le monde. Facteur de maladies cardiaques, et aussi nuisible que
l’alcool ou le tabac, la malbouffe est le fléau de nos assiettes et de
notre société. Mais pas de panique, des solutions existent.
Tous les matins, c’est la même chanson : je me lève direction la salle de bain, je monte sur ma balance une fois puis deux fois, afin d’être sûre que le chiffre indiqué est bien le bon. Je soupire et je commence à regretter la pizza de la veille. Je ne suis pas la seule à avoir cette routine. Par manque de temps, d’envie ou d’outils, nous sommes nombreux à nous ruer sur les plats déjà préparés. Pourtant, manger sain n’est pas compliqué et notre alimentation peut même prévenir des maladies hivernales.
Pour Pauline Lecomte, diététicienne et nutritionniste à Lille, la malbouffe est une mauvaise nourriture « à la fois au niveau des ingrédients et de sa valeur nutritionnelle ». Cette malbouffe se retrouve dans les aliments industriels et transformés qui sont la plupart du temps très caloriques.
Et le problème avec cette malbouffe, c’est qu’elle est addictive. Riches en sucre et en gras, ces aliments plaisent à notre cerveau, mais pas à notre corps ! L’énergie rejetée par les aliments hypercaloriques (biscuits, chips, bonbons) stimulent les parties responsables du plaisir dans notre cerveau. C’est chez les plus jeunes, les « 12-35 ans et peut-être plus les hommes, mais légèrement » que cette addiction est la plus courante.
Ce mode d’alimentation « favorise l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, et certains cancers ». Afin d’éviter de tomber dans ces maladies, Pauline Lecomte nous conseille de progressivement changer nos habitudes alimentaires, et surtout « de réapprendre à cuisiner ». Manger sain ne veut pas dire supprimer le sel et le gras : « Notre organisme en a besoin. Mais il faut choisir des aliments de bonne qualité nutritionnelle pour couvrir nos besoins, choisir des bonnes graisses, ne pas consommer trop d’aliments salés ». Pour réapprendre à cuisiner, internet est à notre service.
Fiona, une jeune Bordelaise, a décidé de lutter à sa manière contre la malbouffe en créant son blog de cuisine « healthy* » mange, ris, aime. Elle se concentre sur le bien-être et surtout le bien-être par l’alimentation. Végétariennes, véganes ou encore flexitariennes, Fiona nous propose tout un lot de recettes afin de manger mieux.
« Les gens ont tendance à se faire tout un monde de la cuisine saine. » Manger sain devient facile avec des recettes rapides mais efficaces. « On peut faire des choses très simples avec peu d’ingrédients qui sont très intéressantes d’un point de vue nutritionnel et surtout très gourmande. » Avec ses recettes, elle déconstruit totalement le mythe de la cuisine longue et compliquée. Elle désacralise le « manger sain » qui peut parfois faire peur « surtout chez des personnes qui n’ont pas l’habitude de cuisiner ». Peu de matériel suffit, un micro-onde peut maintenant permettre de manger bien.
« Lutter contre la mal bouffe n’est pas compliqué, il suffit juste de trouver les bons produits. »
Fiona conseille ainsi les produits bio et locaux qui parfois sont moins chers que les produits de supermarchés. Lutter contre la malbouffe est en réalité très simple et les réseaux aident a délivrer un message : Manger bien et sain, ce n’est pas compliqué !
Alors gare au sucre, au sel et au gras. Nous pouvons désormais nous passer de ces trois vilains de notre alimentation. Des alternatives toutes aussi bonnes sont à notre disposition et entre diététicienne et blog sur Internet, il est facile de recréer des recettes simples et bonnes pour la santé. Alors à vos casseroles ! Prêts ? Cuisinez !
*healthy = mot anglais qui signifie sain, en bonne santé.
Albane Ythier
ZOOM : L'alimentation émotionnelle
Stress, tristesse, euphorie, vous font plonger le nez dans les placards ? Alors vous êtes sans doute atteint « d’alimentation émotionnelle », cette tendance à manger pour combler vos émotions. Manger permet de répondre à nos besoins biologiques mais aussi, parfois, à un déséquilibre psychologique : c’est la différence entre la « faim de tête » et la « faim de corps ». 15h, le paquet de chips qui comble l’ennui, 18h, le carré de chocolat en guise de réconfort après une journée intense de travail… Autant d’exemples qui prouvent que manger peut-être un refuge pour apaiser nos émotions.
La raison ? L’alimentation grasse ou sucrée augmente la sérotonine, l’hormone du bonheur. Manger apparaît alors comme une véritable parenthèse de bien-être et par métaphore le baromètre de la gestion de nos émotions.
Mais pas de panique ! Tout le monde en a déjà fait l’expérience. C’est lorsque cela devient régulier qu’il faut s’en inquiéter, quand cette nourriture affective s’apparente à une nourriture réelle pour l’inconscient. La prise de poids lié à la dérégulation des besoins de notre corps (puisqu’on se dirige davantage vers les gâteaux et bonbons que vers les haricots verts) peut en être la conséquence. Apprendre à gérer nos émotions semble être une piste sérieuse pour canaliser nos envies dévorantes.
Si les kilos en trop, à l’image de Bridget Jones se jetant sur son pot de glace après chaque rupture amoureuse, ne vous font pas rêver, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Laure Sevrin