Passionnée par la culture nordique, Diane Lepoutre a ouvert un salon de thé scandinave. Depuis décembre 2019, Freyja Nørdic Café fait désormais partie du paysage de la Grande Place à Roubaix. Portrait d’une femme originaire du Nord, mais à l’âme du Grand Nord.
«En me rappelant le rêve que j’ai eu en Suède, j’ai su ce que je voulais faire : ouvrir un salon de thé scandinave », dévoile Diane Lepoutre, propriétaire du Freyja Nørdic Café à Roubaix. Depuis décembre 2019, la jeune femme rapporte un bout de la Scandinavie sur la Grand-Place, offrant ainsi un voyage culinaire en Suède et au Danemark. Originaire de Roubaix, elle continue d’écrire son histoire dans cette ville où sa famille a déjà construit la sienne, dans le textile.
Après des études à Science Po Grenoble, Diane Lepoutre continue avec un Erasmus à Göteborg, en Suède. Un séjour riche en expérience. « Je suis tombée sous le charme, explique-t-elle, je passais beaucoup de temps dans les salons de thé. Découvrir une nouvelle culture, le respect de la nature et de l’environnement, l’égalité homme-femme. C’était très intéressant. »
De retour en France, elle continue ses études puis dégote un travail dans les ressources humaines. À Paris, elle devient chasseuse de têtes dans le recrutement. Une situation qui ne la satisfait pas. « Je n’étais pas tout à fait épanouie dans mon boulot. Je me questionnais pas mal sur ce que je voulais faire. » Des questions et interrogations, qui s’entremêlent et se resserrent, pour finalement se dénouer sur une envie certaine : ouvrir un salon de thé scandinave. Un projet, qui commence à mûrir petit à petit. Elle quitte son travail, et décide de passer un CAP pâtisserie en candidat libre. « J’ai fait deux stages : un à Paris dans une épicerie suédoise et un à Stockholm dans une boulangerie-pâtisserie. J’étais vraiment dans le grand bain », s’enthousiasme-t-elle.
En testant ensuite ses pâtisseries lors du marché de Noël à Roubaix en décembre 2018, le succès est au rendez-vous. Et c’est ainsi que son projet s’affine et se concrétise : Freyja Nørdic Café est né.
Freyja prend son fika
Freyja est une déesse de la mythologie scandinave prônant la nature et la beauté. « Cela correspondait bien aux valeurs que je voulais transmettre. Il faut que ce soit beau dans l’assiette, partage-t-elle. Les gens, quand ils viennent, trouvent le lieu paisible. Il y en a même qui m’ont demandé pourquoi certaines personnes chuchotent. » Un petit cocon, où seuls les sourires et le fika ont leur place.
Le fika en Scandinavie, c’est l’équivalent du goûter. Celui-ci est souvent ponctué d’un café et d’un Kanelbulle, ce petit roulé à la cannelle ou à la cardamome, qui « est un peu l’équivalent de notre croissant et de notre pain au chocolat ». Ces petites douceurs scandinaves, Diane Lepoutre les prépare elle-même. Du fait-maison, pour raviver les papilles des petits et grands. Pour continuer à partager les goûts scandinaves, elle propose aussi des tartines danoises, des boulettes de viande suédoises, ou encore des soupes.
Déjeuner rapidement et sainement. Ce sont les maîtres-mots de Diane Lepoutre. « J’essaye au maximum de travailler avec les produits locaux et quand je ne peux pas forcément, je privilégie le bio. Je fais aussi très attention au gaspillage. » Certifiée zéro-déchet par la ville de Roubaix, elle tente de limiter le gaspillage, notamment en proposant une réduction pour les clients venant avec leur propre contenant. Des démarches écologiques, tout en ravissant les habitués et curieux. « Il y a des clients qui connaissaient et qui sont contents de manger ces spécialités sans partir en Scandinavie, il y en a d’autres qui ne connaissent pas, mais qui, après avoir goûté, reviennent très souvent. » Et c’est ça, le bonheur de Diane Lepoutre : ramener la Scandinavie à Roubaix, pour permettre à tous de s’évader dans cette culture, sans partir de chez soi.
Elsa Rancel
ZOOM: Peut-on voyager à travers des mots sur une page blanche ?
La littérature, elle aussi, permet à tout un chacun de voyager. Camille Charlet, gérante de la Nouvelle librairie internationale VO, à Lille, partage cet avis, « Le livre étranger permet vraiment de découvrir énormément d’une autre culture, je trouve que c’est vraiment important. »
En effet, le livre permet de s’échapper et de découvrir énormément de choses sur des cultures ou des pays parfois lointains sans bouger de son canapé. Camille déclare que « rien que la langue permet de s’échapper un peu, en plus de l’histoire. »
Les cultures qui sont décrites, les lieux ou les paysages, la langue dans laquelle le livre est écrit… Tous ces facteurs contribuent à nous plonger dans une culture parfois totalement différente. « Les plaines britanniques dans le brouillard dans Les Hauts du Hurlevent, ça crée des images incroyables », se souvient-elle. « Après avoir lu His Dark Materials quand j’étais petite, je m’imaginais toujours voyager à Oxford. C’est important pour un enfant d’avoir des images aussi vivantes dans l’esprit. »
Dans ce contexte, la librairie elle-même devient un lieu d’échange culturel, « c’est un point culturel très fort à Lille. On peut vraiment voir la multiplicité des cultures et des points de vue », raconte-t-elle.
Cette propriété qu’à le livre de nous faire voyager a été particulièrement importante récemment pour beaucoup de gens selon Camille, « C’est nécessaire dans ces temps-ci. Après le confinement, plein de gens sont venus faire le plein après avoir vidé leurs bibliothèques. »
Avec un service de click & collect ou de livraison, la librairie a pu continuer à vivre pendant le second confinement. Alors que les commerces non-essentiels rouvrent leurs portes, ne serait-ce pas l’occasion de trouver des ouvrages avec lesquels voyager ?
Valentin Solera
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