La maison pour tous de la Mousserie, un îlot de médiation entre jeunes et policiers
C’est dans la ville de Wattrelos, au nord-est de Lille que se trouve la Maison Pour Tous (MPT) du quartier de la Mousserie. Le rôle majeur de ce lieu est d’accompagner les jeunes avec des activités et d’aider le quartier à se développer sainement. Cela passe, par exemple, par l’instauration d’un climat de confiance entre la police municipale et les jeunes.
Il y a quelque temps, tout près de la MPT, un agent de police et un animateur ont eu une altercation.
Cet incident est directement remonté aux directions respectives. Après une réflexion commune, les deux institutions se sont rendu compte que tous ces maux étaient dus à une méconnaissance des uns et des autres.
C’est de là qu’est venue la volonté de créer un climat de confiance entre les habitants du quartier, notamment les jeunes, et la police municipale.
Réinstaurer le rôle d’îlotiers
Afin de mener au mieux le projet entre la police municipale et les citoyens de Wattrelos, les animateurs organisent régulièrement des rencontres et des actions avec Bernard Cocqcet, référent du lien police-population et les jeunes. C’est aussi important de montrer aux jeunes qu’un policier est une personne comme une autre. La police municipale de Wattrelos a vraiment le souhait de travailler sur la médiation, ce qui est un des rôles majeurs de la MPT. Ce projet est, en quelque sorte, comme le retour du rôle des îlotiers, ces agents de police en charge de la sécurité d’un groupe d’habitation. Ce rôle avait été supprimé en 2003 par le gouvernement de Nicolas Sarkozy.
La première étape de ce processus de climat d’entente est la connaissance de toutes les équipes et tous les effectifs de la police municipale et des animateurs pour ensuite, en faire un sujet d’activités, d’ateliers et de discussions pour les jeunes. Par exemple, au cours des vacances de la Toussaint, les animateurs vont essayer d’organiser une rencontre sportive avec les policiers municipaux afin de faciliter la construction du lien et de l’entente qu’on peut déjà voir avec Bernard Cocqcet. Il est connu dans le quartier, les jeunes le reconnaissent et inversement. « Ça commence à mieux passer entre les jeunes et les policiers et ça passera mieux par les actions qu’on va mettre en place et quand ils seront connus et reconnus des jeunes. Aujourd’hui, les policiers municipaux passent le matin pour boire le café », conclut Mathieu, confiant sur le futur de cette relation entre policiers et jeunes.
Jeanne Olagne
Zoom sur... Tout savoir sur les Zones de sécurité prioritaires (ZSP) !
Il peut être utile de préciser un peu ce que sont les zones de sécurité prioritaires quand on sait que la Maison pour tous de Wattrelos se situe au cœur de la ZSP de ce même secteur.
Quoi ? Pourquoi ?
Les ZSP étaient envisagées à leur création en 2012 comme la solution ultime en matière de sécurité intérieur. Un projet visant à répondre aux besoins de sécurité des population là ou la délinquance sévit le plus, et qui veut lutter contre ladite dégradation de l’ordre et la tranquillité publique (trafics de stupéfiants, cambriolage, vols et violence…). Ça se traduit par une hausse des effectifs sur le terrain avec la création de postes supplémentaires de policiers, c’est aussi des actions menées en direction des jeunes pour prévenir le décrochage scolaire, la récidive par le recours a un suivi individuel des mineurs pré-délinquants.
Les dispositifs qui misent sur la collaboration des pouvoirs (gendarmerie, police, parquets, services administratifs ou fiscaux) et des moyens concentrés visent des territoires clairement délimités qui sont le plus touchés par les phénomènes de délinquance et d’insécurité structurellement enracinés.
Le mot d’ordre du gouvernement était « instaurer la sécurité pour tous » et renforcer le lien de confiance avec la population.
Combien ? Et quand ?
On en compte aujourd’hui 80 an France sachant qu’aucune nouvelle ZSP n’est créée depuis la dernière vague en 2013. Il y a eu au total trois vagues d’implantation des ZSP. Les premières ont été instituées après une circulaire du Ministre de l’intérieur en juillet 2012 avec les 15 premières ZSP réparties dans 24 villes.
La 2e vague (dont la ZSP de Roubaix/ Wattrelos/ Tourcoing fait partie) a lieu la même année en novembre avec 49 autres ZSP. Ce qui en fait 64.
La dernière vague de déploiement de ZSP arrive l’année d’après en décembre 2013 et ce sont 16 nouvelles ZPS qui sont établies avec un une extension de quatre ZSP déjà existantes.
80 au total dont :
- 53 relèvent de la compétence exclusive de la Direction générale de la police nationale,
- 11 de la compétence exclusive de la Direction générale de la gendarmerie nationale,
- 7 relèvent de la police et la gendarmerie,
- 9 de la compétence de la préfecture de police de Paris.
La création des zones de sécurité prioritaire était l’intention de François Hollande qui dirigeait le pays à l’époque. C’est Manuel Valls qui en a fait l’annonce. Dans ses 60 engagements pour la France la création des ZSP était l’un d’eux.