Faire front aux VSS dans l’enseignement supérieur : l’exemple de Noustoutes AESJ
Posted On 27 février 2023
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Campagnes de sensibilisation, formations à la responsabilité citoyenne, colloques… le plan
national d’action contre les VSS, rédigé par le ministère de l’Enseignement supérieur en 2021,
démultiplie les formes de lutte sur la question. En s’inscrivant dans cette démarche, l’Etat engage les
établissements (Universités, grandes écoles…) dans une politique de prévention volontariste commune. Un pari difficilement tenable au vu du manque d’intérêt que peut parfois présenter l’enseignement traditionnel pour la question. L’impossibilité de s’accorder sur la méthode employée n’est pourtant pas envisageable : trop de violences physiques et morales sont aujourd’hui recensées (lorsque les victimes osent déposer plainte) dans ce milieu. S’installe alors une crise de confiance qui pousse les étudiant/es à s’emparer de la question en s’engageant.
Marion et Solène sont étudiantes à l’académie de l’école supérieure de journalisme de Lille. Voilà
près de six mois qu’elles y représentent le collectif féministe citoyen NousToutes et mènent un combat
qu’elles jugent “nécessaire avant d’être militant“. Né en juillet 2018 de la volonté de créer un
mouvement réunissant toutes les forces possibles pour dénoncer et mettre fin aux VSS, le collectif
s’organise autour de deux objectifs principaux : exiger des politiques publiques efficaces contre les VSS
en termes de budget et de méthodes ; et sensibiliser l’opinion publique aux faits et mécanismes des
VSS au travers d’actions, de communications et de formations.
Il s’agit alors pour elles de répondre à des problèmes liés aux VSS “récurrents au sein de
l’académie”. Sont remis en cause un manque de fonctionnalité et d’efficacité des associations et
instances préventives présentes à l’époque. A la vue de ces comportements, tout un travail de
protection et de suivi psychologique voit le jour. Un système de référents, aussi bienveillant pour les
victimes que dissuasif pour les agresseurs, est mis en place au sein des soirées étudiantes. S’ajoute à
cela une “démarche complète de prise en charge des victimes qui pourront être écoutées et orientées
vers des spécialistes”. Compte-tenu de la diversité et de la complexité des agressions, un protocole
universel s’applique pour tout type de cas et se décline en quatre étapes potentielles. En premier lieu,
l’écoute de la victime, qui obtiendra à la suite la confiance du référent. Cette seconde étape est cruciale
car elle “légitime d’emblée le discours de la victime”. Enfin, si demande de suivi psychologique et de
dépôt de plainte il y a, un accompagnement juridique sur le long terme sera proposé.
Des associations comme L’échapée offrent des services semblables grâce au bénévolat de juristes volontaires.
En tant que collectif, Noustoutes AESJ ne perçoit pas de financements. Les aides de la part d’acteurs extérieurs sur le fond comme sur la forme (ce qui n’a pour le moment pas réellement été accordé) sont rares. Le financement d’affiches préventives et de capotes de verres par exemple, en dépend pourtant grandement. Sans quoi la sécurité physique et mentale des étudiants/es ne peut être pleinement assurée.
Depuis quelques années, la parole des femmes et des hommes victimes d’agressions sexuelles, de viols, ou d’harcèlement sexuel se libère. Le mouvement #MeToo, qui a vu le jour en 2016, en a été en grande partie responsable. Depuis, les affaires ne font que surgir et du vocabulaire pour certains inconnu ou flou fait surface.
Pourquoi ne pas faire un point ?
Le terme utilisé pour désigner les faits commis dans ce genre d’affaires est important : la loi diffère selon les types d’agressions. Cependant, 18% des étudiants confondent encore viol et agression sexuelle par exemple. Un viol, selon la loi : « …est une atteinte sexuelle avec pénétration commise sans le consentement de la victime. Il s’agit d’un crime : Infraction la plus grave punissable par une peine de prison (homicide volontaire ou viol par exemple). ». Donc tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco- génital commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.
Une agression sexuelle est, quant à elle, selon la loi : « …toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise ou, dans les cas prévus par la loi, commise sur un mineur par un majeur. ».
Enfin, le harcèlement sexuel, lui, se caractérise par le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste, qui : portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, ou créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.
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