Le SUAPS au service des étudiants en manque de temps, et d’argent
Entre inflation, hausse des prix du matériel sportif et entrée à l’université, les étudiants manquent souvent de temps et d’argent pour continuer une activité physique régulière. Pour y remédier, le Service universitaire des activités physiques et sportives (SUAPS) est proposé par de nombreuses universités pour apporter des réponses à cela.
Lorsque les étudiants quittent le cocon familial pour se rendre dans leur ville d’étude, ils se heurtent à la dure réalité : gérer leur argent. Nombre d’entre eux pratiquaient du sport en club. Mais dans une grande ville universitaire, il faut maîtriser son budget, et le sport passe souvent à la trappe.
Dans la vie d’un étudiant, les cours et le travail personnel prennent du temps, ne laissant plus beaucoup de place à la pratique sportive. On fait un footing de temps en temps, lorsqu’on peut dégager une heure de temps libre, mais rien de plus. L’argent que demande le simple fait de faire du sport est aussi un frein à sa pratique. Certains sports tels que l’escalade sont onéreux. Il faut en effet compter une dizaine d’euros la séance.
Il existe bien entendu des sports plus abordables. Le foot par exemple. Si le coût de la licence n’a pas beaucoup augmenté, le matériel à quant à lui subit les conséquences de l’inflation. Il faut rajouter une dizaine d’euros pour des cramons et de même pour le reste de l’équipement.
Le SUAPS nécessaire au train de vie étudiant
Le SUAPS est alors une réponse concrète à ces problématiques étudiantes. Ce service est accessible gratuitement à toute personne inscrite à l’université. En effet, l’étudiant n’a pas besoin de payer une licence et le matériel est fourni. Dans le cours d’Isabelle Cappe par exemple, les palmes, pull-boy et planches sont prêtés. Par l’intermédiaire de la plateforme de la faculté, les étudiants peuvent s’inscrire à un cours hebdomadaire. L’université propose des dizaines de sports différents, collectifs, individuels, en intérieur ou extérieur. Toutes les activités sont encadrées par un coach.
Au-delà de se maintenir en forme, le sport permet aux étudiants de faire le vide. Au moins une fois par semaine, ils peuvent se rendre sur une piste, dans un gymnase ou encore une piscine. C’est indispensable de s’accorder une pause, surtout lorsque l’on mène des études exigeantes. « Le sport a des vertus mentales et permet de réduire le stress. Ses missions sont de contribuer à la santé et à la formation. Dès lors, il aide à l’épanouissement. » Pour la cheffe de bassin, le sport est « indispensable à la réussite ».
C’est aussi « un bon moyen d’inclusion », selon l’entraîneuse. Pour un étudiant du cours de natation du mardi soir, c’est « intéressant de rencontrer de nouvelles personnes. Et puis on est sûr qu’à cet horaire on nage, que la piscine ne sera pas fermée. On est sûr de pouvoir s’entraîner ».
Les étudiants et le sport :
Des limites malgré tout
Comme toute structure, le SUAPS montre quelques limites. La principale est la communication. Le SUAPS n‘est que très peu mentionné lors des portes ouvertes. Les étudiants ne sont donc pas tous au courant de cette opportunité. De plus, le système d’inscription est parfois complexe, « certains étudiants sont encore perdus sur le fonctionnement ». Ils ne sont pas forcément au courant qu’il est possible de participer à des compétitions, alors que les plus sportifs d’entre eux pourraient être intéressés.
Matthieu DELOUR
Zoom sur
Le fonctionnement du SUAPS à l'Université de Lille
Selon la filière de l’étudiant, le sport peut être optionnel à l’université de Lille. Peggy Liesse, directrice adjointe SUAPS au pôle animation et événementiel de Lille, précise son fonctionnement qui peut paraître complexe au premier abord.
« Il y a des composantes qui proposent le sport obligatoire et évalué, comme le sport au lycée avec une évaluation à la fin du cycle de sport », explique Peggy Liesse. Pour d’autres filières, le sport est inscrit dans le cadre des « unités d’enseignement » au même titre qu’une activité culturelle ou linguistique. Le sport peut être optionnel pour des formations où valider cet enseignement n’est pas nécessaire. Alors, les étudiants peuvent choisir de se faire évaluer ou non en fonction de leur réussite dans le sport s’ils décident de s’y inscrire. « Des pratiques sont non notées mais obligatoires en termes de validation d’heures », ajoute la directrice adjointe du SUAPS lillois. Par exemple, comptabiliser un total de 20h de pratique sportive dans le semestre ou à l’année pour certaines formations.
Il faut savoir que la licence sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) inclut directement le sport dans le programme obligatoire. Ces enseignements ne peuvent pas se faire sans une pratique sportive régulière.
L’université de Lille met également à disposition le « sport loisir » le week-end. Cette offre s’adresse à tous les étudiants qui souhaitent sortir du cadre universitaire tout en profitant de ses avantages.
Etienne DIALLO