Le centre d’incendie et de secours de Fauville-en-caux – Terres-de-caux (en Seine-Maritime) a ouvert une section Jeunes Sapeurs Pompiers (JSP) en septembre 2019. Regroupant des jeunes âgés de 12 à 16 ans, elle leur permet d’acquérir de nombreuses compétences nécessaires pour devenir sapeur-pompier volontaire.
Samedi 25 mars, 14 heures. Comme chaque semaine, une cohorte d’une quarantaine de jeunes adolescents, en tenue de pompiers, surgit au centre d’incendie et de secours de Fauville-en-caux. Répartis en 4 cycles, ils viennent suivre une formation et un entraînement intensifs. En intégrant la section des Jeunes Sapeurs Pompiers (JSP) de la commune déléguée de Terres-de-caux, ils ont dû répondre à un certain nombre de conditions : être âgé de 12 à 13 ans, avoir une bonne condition physique et être motivé. Pour l’adjudant Ludovic Limare, responsable pédagogique des JSP : « lors du recrutement, ce qu’on cherche à voir, c’est avant tout leur motivation ». Mais en plus d’un entretien avec l’équipe et d’une évaluation sportive, les jeunes doivent également réussir un test écrit comprenant des exercices de français et mathématiques. Si tous ces tests sont concluants, ils intègrent la formation en première année : JSP 1.
Une convention signée avec le collège voisin
En septembre 2021, deux ans après l’ouverture de la section, pour attirer un public plus nombreux, un partenariat a été scellé avec le collège François Villon, situé à proximité immédiate de la caserne. Johann Druaux, caporal et animateur des JSP rappelle que « le point de départ c’est le centre de secours et le collège, mais derrière, il y a des instances ». Cette convention implique en effet l’éducation nationale, l’UDSP (Union départementale des sapeurs-pompiers), le département et le SDIS (Service départemental d’incendie et de secours). Ce partenariat avec le collège ne s’applique que pour les deux premiers cycles : les élèves volontaires de 5e forment le cycle JSP1 quand les élèves de 4e composent le JSP2. « Après, les deux autres cycles sont suivis sans le collège », déclare Ludovic Limare.
Quelques chiffres :
- Plus de 30.000 jeunes suivent l’une des 1.500 sections à travers tout le territoire français.
- 19 sections JSP en Seine-Maritime.
- Seulement 2 partenariats entre un collège et un centre en Seine Maritime : Fauville-en-caux et Forges-les-Eaux.
Ce partenariat a véritablement permis d’augmenter les effectifs. L’an dernier, vingt candidats ont intégré les JSP alors que la première année, sans la convention avec le collège, ils n’étaient que douze. Johann Druaux rappelle même qu’ « ils ne sont plus que 4 en JSP 4ème année ». Le collège permet de recruter des jeunes qui sont du secteur. Parce que pour Johann Druaux, l’intérêt c’est de « créer un vivier de recrutement local ». Le caporal rappelle qu’une des conditions pour être pompier volontaire est d’habiter dans un cercle de huit minutes autour de la caserne. Mais le centre de Fauville-en-caux forme aussi des jeunes qui pourront intégrer des centres voisins. C’est le cas de Sarah Leroy, 21 ans, devenue pompier volontaire après avoir suivi la formation des JSP dans un autre centre : celui de Bolbec. « J’ai toujours voulu intégrer les JSP », déclare la sapeur qui tient à souligner que si le cursus avec le collège existait à son époque, elle l’aurait suivi.
Sport et engagement citoyen
Durant les quatre ans du cursus, les JSP apprennent les différentes activités des sapeurs-pompiers volontaires dans tous les domaines d’intervention. Au collège, ils ont deux heures de sport par semaine en plus dans leur emploi du temps pour développer leurs aptitudes physiques. À la caserne, le samedi durant quatre heures, ils alternent entre cours théorique, sport et cas pratiques. « Ils apprennent par exemple à manipuler tous les engins, tous les matériels que nous utilisons en intervention », déclare Johann Druaux. En plus des exercices de lutte contre les incendies, ils sont également formés aux gestes de secours à la personne. En deuxième année, ils passent le PSC1 (une formation citoyenne aux premiers secours) et en quatrième année, le PSE1 (la première partie des secours opérationnels en équipe). À la fin des quatre ans, ils sont préparés pour réussir le BNJSP (Brevet national des jeunes sapeurs pompiers). S’ils acquièrent ce précieux sésame, ils peuvent devenir comme Sarah, pompier volontaire (à condition de suivre quelques compléments) et ainsi renforcer les effectifs des casernes françaises.
Corentin LECROQ
Toc toc toc, qui est là ?
Il est 19 heures. Nous sommes en décembre. On toque à la porte. Démarcheurs trop insistants ? Témoins de Jéhovah ? Et non, cette fois-ci, ce sont les sapeurs-pompiers avec leur calendrier de l’année. Vous vous en allez fouiller votre porte-monnaie pour trouver un sésame de nos jours bien caché : de la monnaie. Mais voilà, que donner ? Un billet de 5, non trop radin. Un billet de 20, vous n’êtes pas Crésus non plus. Voilà, au fin fond du portefeuille, vous trouvez un billet de 10 euros. Vous êtes dans la moyenne, chaque foyer donne entre 5 et 10 euros.
Le sapeur-pompier vous donne un reçu, indiquant le montant payé. Toute somme récoltée est tracée. Le montant global de la vente des calendriers est alors reversé à un pot commun symbolisé par les amicales des pompiers. Késako me dites-vous ? Ce sont des associations, des lieux de rassemblement, de solidarité pour chaque centre de secours. On en compte plus de 7 000 en France. Vos 10 euros s’inscrivent alors dans une sacrée cagnotte : dans la ville de Lyon, 924 000 euros étaient récoltés, en 2015.
Mais qu’advient-il de votre billet ? À Pornichet, en Loire-Atlantique, on paie les assurances individuelles des pompiers, au nombre de 9 dans la commune. Les actions collectives sont cependant au cœur des dépenses : l’arbre de Noël des enfants, l’œuvre des pupilles… Enfin, elle permet de financer les frais de confort dans les casernes : Wi-Fi ou encore de bonnes conditions pour les pompiers volontaires en astreinte. Ne vous inquiétez pas, votre argent est donc bien dépensé et s’inscrit dans une démarche de solidarité entre citoyens.
Cassandre LECOMTE