Au jeu de la liberté d’expression, la partie commence avec les étudiants
Posted On 1 décembre 2023
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Chacun prépare ses cartes, la partie peut commencer. La liberté d’expression est la meilleure carte que la jeunesse puisse jouer. Des syndicats étudiants comme l’UNEF permettent aux étudiants de s’exprimer depuis le début du 20e siècle. Au même titre que les syndicats salariés, les syndicats étudiants se posent comme une des solutions à la discussion avec les universités. En réponse, l’université se doit de protéger le droit à la liberté d’expression et le droit d’association. Les étudiants se mobilisent et s’expriment par des pétitions, des discussions, des débats, des tracts, tout cela mis en œuvre pour espérer gagner toutes les parties.
L’Université de Lille, représente environ 80 000 étudiants, le respect de la liberté d’expression prend tout son sens dans un lieu qui rassemble autant d’opinions que de personnes. Il existe au moins 4 syndicats majeurs sur l’Université de Lille, l’UNEF, l’union étudiante, SUD/Solidaires Etudiant.e.s et l’UNI. À cela s’ajoutent les nombreuses associations étudiantes.
En interrogeant des étudiants lillois cette liberté leur paraît respectée. “La possibilité que tout le monde a de faire passer des pétitions à l’université, les rassemblements qui permettent à toutes les organisations de s’exprimer publiquement.” propos tirés d’une discussion avec une étudiante en sociologie de l’Université de Lille.
Au-delà de ces possibilités, le jeu paraît déjà joué d’avance. En effet, le problème de l’écoute revient généralement assez vite quand on discute avec les étudiants qui font ou ont fait partie de syndicats.
Malgré le fait que les syndicats semblent une bonne manière de se faire entendre, au bout du fil personne ne répond. “La liberté d’expression est parfois même entachée”, confie un militant syndical de Lille 2, par des répressions et des contrôles au sein des campus.
Du 7 au 9 novembre ont lieu les élections pour les conseils centraux au sein de l’Université de Lille. Celles-ci permettent à des étudiants de siéger aux conseils de l’université pour porter les messages de leurs camarades. Parmi les syndicats qui se proposent se trouvent L’UNEF et l’UNI. Ces deux entités s’opposent férocement. L’UNI, syndicat de la droite étudiante, ne reçoit pas un bon accueil de la part des étudiants en raison des valeurs défendues par celui-ci. Se pose sur la table de jeu, la limite de la liberté d’expression.
La liberté d’expression ne doit pas s’exercer aux dépens des autres.
Cette déclaration d’une étudiante met en lumière le fait que la tolérance et le respect de la loi restent fondamentales quand on s’exprime.
Un barrage s’est mis en place face aux idées véhiculées par l’UNI. Au cœur des discussions, chacun apporte son avis, mais le but principal est d’éveiller les consciences. De discuter des valeurs et projets présentés par chaque syndicat. Une des solutions pour gagner la partie contre la non tolérance au sein des universités demeure l’ajout d’un as dans son jeu, l’esprit critique.
À la fin de la partie, il faut ajouter que la liberté d’expression peut se défendre et s’exercer ailleurs qu’à l’Université. La manifestation et le syndicalisme demeurent les solutions les plus utilisées par les étudiants pour discuter, rencontrer d’autres personnes et ainsi écouter différents points de vue. Concernant la métropole lilloise, il existe des lieux pour développer son jeu critique, comme la Gare Saint-Sauveur, le Bus Magique, le café citoyen, “là ils proposent des activités d’expressions libres, des débats où il est possible de s’exprimer” (Lilou). Plus largement, à Lille, le milieu associatif couvre beaucoup de sujets autour desquels les étudiants peuvent avoir besoin de s’exprimer.
Les règles du jeu de la liberté d’expression sont parfois complexes, mais constituent un droit fondamental pour la jeunesse étudiante.
Chloé Valette
Les récentes élections étudiantes qui se sont tenues à l’université de Lille ont amené les quelque 68 000 étudiants lillois à voter pour leurs représentants au sein des conseils d’administration de l’université, et ont remis en avant l’expression étudiante dans l’espace public. Retour sur l’évolution historique du syndicalisme étudiant, véritable incarnation du monde politique estudiantin.
1946 : Adoption de la charte de Grenoble
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les étudiants, qui représentent une tranche précaire de la société hexagonale, sont en quête de droits sociaux. Un groupe de représentants étudiants choisit d’adopter un texte fondateur du syndicalisme étudiant qui sera la charte de Grenoble. Celle-ci considère l’étudiant comme “jeune travailleur intellectuel” dans son article 1, et lui confère des droits et des devoirs tels que la sécurité sociale étudiante.
1959 : L’UNEF s’extrait du cadre universitaire
L’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), syndicat français historique, connaît un revirement majeur dans sa pratique syndicale en 1959. Alors que la société française est marquée par les événements d’Algérie, l’UNEF prend ouvertement position contre le conflit. Cet engagement amènera l’UNEF à s’impliquer davantage dans l’opinion publique. La tendance à la syndicalisation demeure forte, avec pratiquement un étudiant sur deux syndiqué à cette période.
1994 : Les étudiants et les ouvriers font front contre la loi CIP
Huit ans après les manifestations menées contre la loi Devaquet, le premier ministre Edouard Balladur présente un projet de loi visant à introduire le Contrat d’Insertion Professionnel (CIP) qui conduirait à une rémunération à 80% du SMIC sous forme de CDD pour les jeunes de moins de 26 ans. En réaction au projet, les syndicats étudiants descendent avec les syndicats ouvriers dans la rue pour la première fois et la loi ne sera pas votée.
Paul Rabaté
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