Le retour du naturel !
Posted On 7 janvier 2024
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Les produits de la cosmétique dite « traditionnelle » semblent inoffensifs, pourtant leurs ingrédients ne sont pas sains pour la santé et l’environnement. Au dos des produits, la liste INCI* est toujours plus longue, et les noms indiqués semblent indéchiffrables. Le Butylparaben ou encore le Paraffinum Liquidum sont des composants de nombreux produits dont la signification reste mystérieuse. C’est pourquoi l’association UFC-Que Choisir propose un décodeur pour mieux comprendre et adapter ses cosmétiques.
Les cosmétiques traditionnelles sont majoritairement composées d’eau et de corps gras, tels que les huiles minérales ou le pétrolatum, des agents issus d’un processus d’extraction et de raffinage du pétrole. Bien que comédogènes et non biodégradables, ils sont encore présents dans de célèbres cosmétiques comme la Vaseline. D’autres composants chimiques présentent quant à eux un réel danger pour la santé, c’est le cas des perturbateurs endocriniens.
Ces agents chimiques influencent notre système hormonal, ce qui peut provoquer un dysfonctionnement de notre système endocrinien. Ils ont un effet néfaste sur la fertilité et la croissance, et présentent un risque accru de développer des tumeurs cancéreuses. Pourtant, ils sont encore très présents.
Le mouvement de la Slow Cosmétique est un mouvement lancé depuis 2012 en France. Ce mode de consommation alternatif promeut une manière de consommer la cosmétique de manière plus saine, raisonnable et durable.
La boutique Mademoiselle Biloba a pris le pari de s’orienter sur ce nouveau mode de consommation en s’appuyant sur la cosmétique naturelle. Créé par Pauline Dehecq en 2016, ce magasin est également un institut et un e-shop, qui accompagne et conseille les consommateurs dans leur transition cosmétique. L’objectif de Pauline est “d’aider les gens à trouver une meilleure routine pour eux et pour la planète”.
La créatrice passe à la loupe la liste d’ingrédients de ses produits : « Je ne sélectionne jamais un produit qui a moins de 95 % d’ingrédients naturels ». Il tient à cœur à Pauline Dehecq de sélectionner des produits qui ont exclusivement « de réels bienfaits pour la peau ».
Il importe également à la créatrice de proposer des produits avec une provenance raisonnable : « J’essaye toujours de sélectionner des produits locaux, français ou européens ; je ne vendrais pas des produits américains ou coréen, je suis soucieuse de l’empreinte carbone de mes produits ».
Si l’enseigne a bien grandi depuis sa création, elle porte toujours les mêmes valeurs, celles de la Slow cosmétique : consommer moins, mais mieux ! L’enseigne met un point d’honneur à conseiller sa clientèle « vers une routine simple, efficace, rapide et limitée dans le nombre de produits ».
Mademoiselle Biloba est l’experte de la cosmétique naturelle et bio garantie sans Poudre de Perlimpinpin !
L’enseigne se revendique comme étant de « moyenne gamme ». Le prix d’une routine se situe aux alentours de 70 euros, une somme qui « ne sera pas forcément toujours accessible, notamment pour les étudiants » comme le précise la fondatrice de l’enseigne. La créatrice est consciente de ne pas pouvoir rivaliser avec certaines enseignes de cosmétiques traditionnelles, selon elle « le naturel et le bio ça se paye, il faut allier la naturalité et sensorialité ».
Lou-Anne Gilles-Kotlyar
La Slow cosmétique, qui prône une utilisation de la cosmétique de manière plus saine, raisonnable et durable, est détournée par les grandes enseignes de cosmétiques traditionnelles, grâce à une méthode de marketing, appelée greenwashing ou écoblanchiment en français. Ce concept vise à faire croire aux consommateurs que le produit vendu est écologique.
Les entreprises utilisant cette méthode misent sur des usages de mots à consonance écologique, tels que « green beauty », « concentré de nature », ou encore en mettant en avant des mentions indiquant le « sans conservateurs », « sans paraben » ou « 99 % d’origine naturelle ». D’autres mettent en scène une fausse naturalité dans leur packaging, aux illustrations végétales et vertes. Ces méthodes de marketing cachent une réalité loin d’être écologique. Quand on s’intéresse de plus près aux ingrédients des produits, on y découvre des composants néfastes pour la peau comme des huiles minérales, issus du pétrole !
Si certaines marques décident de pratiquer le greenwashing, c’est notamment pour essayer de continuer d’attirer des consommateurs qui sont eux de plus en plus soucieux du respect de l’environnement. Elles obtiennent une image plus verte, en faisant plus d’effort dans leur marketing que dans la composition de leurs produits. Plusieurs marques ont réalisé ce tour de passe-passe, dans l’industrie agro-alimentaire, l’enseigne McDonald’s a passé son célèbre logo en vert depuis 2009. Du côté des marques de cosmétiques, la célèbre enseigne Yves Rocher se retrouve sur le banc des accusés. L’image marketing construite intégralement autour du respect de l’écologie et la mise en avant des produits naturels, n’est en réalité qu’une mise en scène pour ne pas avoir à adapter leur mode de production.
Des associations telles que UFC-Que choisir et des sites internet ont été créés pour permettre aux consommateurs de mieux comprendre les listes d’ingrédients INCI, mais aussi d’informer sur les produits réellement mauvais pour la santé.
Apolline Girard
*Liste INCI : International Nomenclature of Cosmetics Ingredients, liste des ingrédients qui est obligatoirement inscrite sur les emballages de vos cosmétiques.
*Comédogène : la tendance d’un ingrédient à obstruer les glandes sébacées, responsables de la production de sébum.
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