Les liens sociaux : dans la peau de l’association Passer’Elles

by Zazie Leborgne
A Lille, chaque jour de la semaine, se tiennent des cours d’activités sportives qui permettent de décompresser d’une journée de travail. L’association Passer’elles se mobilise pour renforcer les liens sociaux, interculturels et intergénérationnels autour du sport, de la santé et du bien-être. Avec pour but l’acceptation de soi, les adhérentes ont laissé tomber leurs complexes et ont trouvé goût au sport.

Mercredi soir, 17 h 50, le cours de « Power Yoga » va bientôt commencer. Les adhérentes de l’association se retrouvent et s’échangent leur première anecdote de la journée. Des sourires et de la bonne humeur sont déjà au rendez-vous. Passer’elles propose des cours de différentes activités sportives dans plusieurs endroits de la métropole Lilloise pour que les personnes de différents quartiers puissent se rencontrer et partager des moment ensemble. Dans chaque cours, des femmes de tous âges et de toutes les origines. Il n’y a aucune barrière générationnelle.

Valentine, 31 ans, est adhérente depuis onze mois. Elle décrit le bien-être et la bienveillance qu’elle a ressenti dans les cours de sports de l’association. C’est pour elle un moyen d’accepter son corps sans se sentir juger, comme elle avait pu le ressentir dans d’autres sports qu’elle avait pratiqués en club dans le passé. « Dans cette association, tous les corps sont OK. »

Tableau d'affichage Passer'Elles

Alexandra donne le cours de yoga les mercredis soir. Avant de commencer, elle se pose et discute avec les femmes venues pratiquer l’activité. Un moment d’échange essentiel pour se recentrer sur soi-même et redonner aux femmes la conscience de leurs corps. Une discussion bienveillante qui a pour but de lâcher prise et de faire comprendre que la force des femmes se trouve à l’intérieur d’elles-mêmes. Elle explique aux adhérentes l’importance de se retrouver avec soi-même dans un quotidien où on a tendance à penser à tout, sauf à soi.

Une nouvelle manière de faire du sport

Passer’Elles s’agrandit de plus en plus. Les sports proposés sont divers : vélo, marche nordique, stretching, power yoga, fit ball, pilate, hiit, zumba, et bien d’autres. Les adhérentes se sentent plus à l’aise pour faire du sport au sein de l’association. Elles insistent sur la bienveillance partagée entre participantes.

Pour Valentine : « De nos jours, ce sont des choses qu’on trouve assez difficilement dans des salles de sport ou des clubs ».

Sans compétition, le rapport au corps est différent.  L’une des premières affirmations de ce cours est que « tous les corps sont beaux ».

Les principaux piliers de Passer’elles sont : le sport et la santé, le lien social, la diversité et l’inclusivité, la mobilité et le nomadisme.

Les bénévoles sont à l’écoute des adhérentes, pour les accompagner dans leurs démarches personnelles ou encore dans l’acceptation de soi. Elles aident les personnes à redécouvrir le plaisir de faire du sport en pratiquant des activités physiques régulières dans un cadre de lien sociaux, intergénérationnel et de bienveillance.

Texte et photos Maléna Haynau

Zoom sur la place des femmes dans le sport depuis les JO

Petit retour en 1900 : au compteur, il y a 22 participantes femmes pour un total de 997 athlètes aux Jeux Olympiques de Paris, soit 2,2 % de femmes. Appelées « sexe faible » par Pierre De Coubertin, les femmes n’ont cessé de se battre pour avoir une place dans un milieu sportif parfois gangréné par la surreprésentation d’hommes. Pour justifier l’exclusion des femmes, les arguments mis en avant sont les suivants : le sport féminin entraînerait une perte de féminité qui modifie la silhouette des femmes.Parmi ces femmes, un nom revient sans cesse : Alice Milliat. Pionnière du sport féminin durant le XXe siècle, elle lutte pour que les femmes puissent participer aux Jeux Olympiques. Elle s’est illustrée dans une lutte face à Pierre de Coubertin, qui refusait absolument de donner une place aux femmes dans le sport. Elle lance ainsi un grand mouvement féministe pour l’émancipation des femmes dans le sport, et notamment les compétitions sportives.Il y a de plus en plus de femmes durant les Jeux Olympiques, mais la conquête de l’égalité est lente. C’est à partir de la fin du XXème siècle qu’une augmentation du nombre de femmes apparaît; elles représentent désormais entre 20 et 34% de l’effectif total. Il a fallu attendre 2024 pour atteindre cette parité, depuis les Jeux de Montréal marqués par une forte augmentation du nombre de femmes. C’est aux Jeux de Paris 2024 qu’on observera une parfaite parité entre les sportives femmes et hommes. Parmi les 329 épreuves, il y aura un sport totalement mixte et des sports où femmes et hommes s’affronteront. 

Soumia Fadil

Immersion au sein de l'association Passer'Elles

Le mercredi soir, nous nous sommes rendu.e.s au cours de power yoga de 18 heures pour observer le déroulement d’une séance. A la fin de l’entrainement, nous avons interviewé Alexandra, intervenante dans l’association. Celle-ci possède cependant son propre discours indépendant des valeurs proposées par l’association Passer’Elles.

Zazie Leborgne

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