Crédit photo : Cléo Renard
Le 26 et le 27 avril aura lieu la deuxième édition de l’Ocean Fest, un festival de musique qui, comme l’explique Gaël Reboul, directeur général de l’évènement, se situe à Biarritz, au plus proche de l’Océan pour militer pour sa protection.
Ce mois d’avril marque le début du printemps et, avec lui, l’ouverture des premiers festivals de la saison. Ces évènements, qui attirent plusieurs millions de festivaliers chaque année, sont néanmoins extrêmement néfastes sur le plan écologique. Selon plusieurs études, en France, un festival accueillant 50 000 spectateurs représenterait environ 1 000 tonnes de CO2, ce qui correspond à 400 allers-retours Paris-New York en avion. Pour contrebalancer ce problème, les organisateurs essaient de donner du sens à ces festivités en soutenant diverses causes. C’est le cas de l’Ocean Fest, un festival au double objectif : protéger les océans et sensibiliser à l’écologie.
Protéger les océans en chantant
En mars 2023, l’association Blue Force, fondée par le journaliste Hugo Clément et l’artiste de musique électronique Kevin Rodrigues (alias Worakls), organise sa première édition de l’Ocean Fest. Le festival, couronné de succès, s’est dupliqué à Nantes en janvier, pour sa seconde édition. Il a d’ailleurs vocation à s’étendre à d’autres villes françaises pour cultiver, par la musique, le militantisme pour la cause environnementale.
Gael Reboul explique que la loi de 1901 leur a permis de créer une association qui doit, cependant, être à but non-lucratif. « C’était exactement ce qu’il nous fallait », dit-il, puisque l’objectif est d’aider les associations à protéger les océans. En 2023, c’est donc environ 40 000 euros que Blue Force a reversé à l’organisation non-gouvernementale (ONG) Sea Shepherd France, qui « intervient de manière non violente lors d’atteintes illégales à la vie marine et aux écosystèmes marins », selon le site de l’association. Pour la seconde édition, en raison de l’ampleur qu’a pris l’Ocean Fest, l’association a effectué un découpage : 70% des bénéfices iront aux ONG de protection des océans et de leurs écosystèmes, et le reste à des associations locales qui mènent des actions écologiques en lien avec l’océan, à Biarritz et à Nantes.
Des fonds et de la sensibilisation
Lever des fonds pour ces ONG n’est pas le seul objectif du festival. Les organisateurs veulent également sensibiliser les festivaliers à l’écologie. « Transmettre un message, c’est presque aussi important que de lever des fonds. » Le directeur général du festival explique : « A Nantes, ce sont 7 000 personnes qui se sont rendues au festival et, admettons que 2 000 n’étaient pas sensibilisées à l’écologie, peut-être qu’elles le seront davantage. »
En assistant au festival, les spectateurs peuvent participer à des débats, des conférences de transmission de savoir sur le sujet, ou encore obtenir des conseils pour changer de mode de consommation.
Crédit photo : Louis Derigon
L’organisation du festival en elle-même montre comment changer les habitudes : une nourriture 100% végétarienne, des artistes uniquement français et signataires d’une charte dans laquelle ils attestent s’engager à être les moins énergivores possibles et ne venir qu’en bus ou en train. C’est donc à la fois par son fonctionnement et son contenu que le festival transmet son message écologique. « Les gens viennent au festival pour faire la fête mais aussi pour s’engager. » Comme le dit Gael Reboul, « au festival de Nantes, on a récolté 60 000 euros pour les associations et sensibiliser des gens à l’écologie, et là, on peut dire qu’on a vraiment gagné quelque-chose ».
« Si ça marche, c’est parce que tout le monde est engagé » – Gael Reboul, directeur général de l’Ocean Fest
A l’Ocean fest, organisateurs et artistes sont tous engagés pour l’environnement. Le festival a été créé dans cet objectif écologique et, selon Gael Reboul, il serait compliqué pour d’autres festivals qui n’ont pas ce but de rester rentables : « Dans notre festival, les artistes sont tous bénévoles et les lieux où il prend place nous sont prêtés par la mairie ». Pour les autres festivals, tout cela a un coût énorme. Pourtant, ces ils pourraient agir sur d’autres aspects. L’un des premiers émetteurs de gaz à effet de serre est le transport. Ainsi, contrairement aux autres, l’Ocean Fest a choisi de ne pas s’agrandir mais de s’étendre à plusieurs villes : « Plutôt que de faire un festival de 20 000 personnes avec trop de déchets et de déplacements, on va en proposer plusieurs plus petits qui sont proches de chez les gens. On ne peut pas se dire écoresponsable si les gens viennent de l’autre bout de la France pour une soirée ».
Crédit photo : Cléo Rénard
Le directeur général du festival explique que les gros festivals émettent une énergie trop élevée par rapport aux moyens énergétiques des communes hôtes, ce qui les oblige à mettre des groupes électrogènes qui fonctionnent au fioul. Pour lui, ce n’est pas à l’ordre du jour mais, « la solution serait peut-être de taxer les plus gros festivals pour leur empreinte carbone ou de les compenser en donnant à des associations ». Il reste cependant conscient des difficultés sur le sujet : « L’Ocean Fest n’est pas un festival qui se prétend écologique mais il a ses engagements. On essaie d’être écoresponsables et on fait ce qu’on peut avec notre économie. »
Océane Arnaud
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Ecocup vs Gobelets Jetables : Quelle option est vraiment la plus verte ?
Les ecocups, des gobelets réutilisables semblent être la solution idéale pour remplacer les gobelets jetables lors des festivals, concerts ou autres événements .Mais sont-ils réellement plus écologiques que les gobelets jetables et notamment ceux en carton ?
Les ecocups représentent une alternative plus durable aux gobelets jetables , en effet ils sont réutilisables et leur utilisation permet de réduire considérablement les déchets plastiques . Mais ces avantages cachent de nombreux inconvénients .
Les ecocups sont fabriqués à partir de polypropylène et nécessitent jusqu’à 6 fois plus de matières premières, de plus leur nettoyage en masse nécessite beaucoup d’eau et parfois l’utilisation de produits chimiques .
Pour que la pollution apporté par un ecocup soit moins importante que celle des gobelets jetables il est donc primordial qu’il soit utilisé plusieurs fois, en effet selon une étude de Mountain Riders l’empreinte écologique d’un ecocup est moins importante que celle d’un gobelet en plastique jetable à partir de sept utilisation . Pour les gobelets en carton ce chiffre s’élève à 15 .
Les ecocups sont donc plus éco responsables que les gobelets jetables à condition d’ êtres lavés correctement et utilisés plusieurs fois . C’est pour cette raison que les associations écologiques conseillent fortement la mise en place d’une consigne lors de festivals ou autres événements afin d’être sûr de récupérer les gobelets pour les réutiliser .
Félix Laffuma
Vidéo réalisée par Lola Chanroux