La compagnie La Belle Histoire se met en scène pour Octobre rose
Posted On 23 octobre 2024
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« On veut que chacun se sente à l’aise même en parlant de sujets moins drôles » : c’est la raison pour laquelle Cindy et Samira, comédiennes, attendent les habitants de Loos-en-Gohelle avec des biscuits et du thé aux fruits rouges. Pendant une heure, elles vont interpréter deux jumelles qui deviennent des messagères du dépistage après que l’une d’entre-elles a été atteinte d’un cancer du sein. Ce duo prend donc le nom de la pièce : Les Dépisteuses.
La Compagnie La Belle Histoire propose un format de spectacle-débat. Cette représentation est suivie d’un échange entre le public et des professionnels sur le sujet. Le débat était cette fois animé par Carine qui était accompagnée du docteur Lefebvre, gynécologue. De nombreuses questions ont surgi du public pendant cet échange : « Est-il possible de se faire dépister à 20 ans ? », « A-t-on plus de risque d’être touché avec une forte poitrine ? » ou encore « Le risque est-il augmenté par une procédure de PMA ? »
Pour Cindy, comédienne, le but de la pièce était de lever le tabou par le rire : « Le dépistage est un sujet grave. On souhaite que le public lâche le cérébral pour se connecter avec le rire et le touchant. » Le public passe par le registre comique avec par exemple l’interprétation d’une nounou italienne qui refuse d’évoquer n’importe quel sujet sexuel ou encore par un cours d’auto-palpation sur un spectateur, un homme, avec des faux seins. Des répliques chocs permettent néanmoins de rappeler l’importance du sujet. L’audience a particulièrement réagi lorsqu’une comédienne a prononcé : « Tu as raison. Ne te fais pas dépister. Des mères dans le monde, il y en a plein. » Les comédiennes espèrent se démarquer des traditionnelles courses ou conférences pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein : « Pour nous, la sensibilisation se fait par les émotions. » Un sujet grave traité par le rire pourrait susciter des critiques mais ce ne sont pas les retours que reçoit la comédienne : « Avant d’écrire, on rencontre des professionnels, des personnes touchées. On souhaite rester au plus près de la réalité pour respecter la cause sans pour autant avoir un ton moralisateur. »
Pour Marie-Charlotte, employée à l’espace de vie sociale, cette pièce a passé le message souhaité. « On était entre générosité, humanité et gravité. On souhaitait que ce soit ludique et c’est pari réussi ! » Pourtant, la salle n’était pas comble, seule une vingtaine de personnes au rendez-vous.
Dans le public, la pièce fait un carton. Certains se sont levés pour danser avec les comédiennes et d’autres n’hésitent pas à interagir avec elles. Nicole et Juju, du haut de leurs 84 et 74 ans, sont venues assister entre amies à la pièce. Elles ont aperçu l’information dans le journal de la commune. Emue, Nicole confie : « J’ai déjà eu deux cancers du sein. Je voulais vraiment témoigner de ce que j’avais vécu. Je pense que c’est important. Je fais ça pour nos filles. »
Amélie Boniface
Octobre rose est une campagne de sensibilisation qui naît en 1985 aux Etats-Unis. Il s’agit d’une action menée par « l’American cancer society » et l’entreprise « Imperial chemical industries ». C’est Evelyn Lauder, ancienne vice-présidente de la compagnie Estée Lauder, qui décide de faire grandir cette association de cosmétique en rajoutant un programme de sensibilisation au cancer du sein tout en facilitant l’accès au dépistage de celui-ci.
Depuis 1989, Evelyn Lauder a fait de cette campagne pour la lutte contre le cancer du sein un investissement personnel avec des dépistages organisés chaque octobre au sein du Memorial Sloan Kettering à New York. Elle luttera de cette manière jusqu’à son décès en 2011. Plus les années passent et plus la campagne se fait connaître en se développant à l’international.
C’est alors, en 1992, qu’Evelyn Lauder crée une collaboration avec « Self Magazine » soit l’association du ruban rose, dont le but est de présenter le combat des femmes contre le cancer du sein ; ils vont au moment de cette union organiser la première distribution des rubans roses à New York. Cette distribution a pour but de sensibiliser le plus de femmes possible. À savoir que ce choix du rose n’est pas venu soudainement, mais a été choisi car c’est une couleur qui représente la fémininité, la joie et la bonne santé. Une couleur qui intensifie le combat contre le cancer du sein.
Cette campagne apparaît en France en 1994 avec l’union de l’association « Marie Claire » et « Estée Lauder ». Cette union mènera à la création de l’association du « Cancer du sein, parlons-en ! ». Nom qui changera en 2020 pour aujourd’hui s’appeler « Ruban rose ». Cette union créa officiellement Octobre rose, un évènement devenu international et qui sauve chaque année de nombreuse femmes qui ont pris connaissance de l’existence d’un dépistage et qui ont pu y aller.
Elisa Abdellou
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