Un écoresponsable au cœur de l’hyper marché de Noël

« La question de l’écoresponsabilité est importante dans la vente de mes créations, je suis hyper responsable », lance Matthieu. Depuis 4 ans, le jeune homme vend des amplificateurs de son, des enceintes, en bois recyclé pour lesquelles il a reçu un prix. Recruté pour faire des marchés de Noël et revendre des produits, il s’est finalement lancé à son compte pour répondre à ses attentes et coller avec ses valeurs. « Je suis dans le respect de l’environnement de base, vouloir produire de manière responsable n’était pas une question, ça coulait de source. Tout est fabriqué à la main avec du bois massif. On travaille avec une chaîne écoresponsable, une forêt écoresponsable et solidaire, le but c’est de protéger la forêt et de récupérer les branches déjà tombées. On transforme du bois recyclé en amplificateur naturel pour éviter tout ce qui est électronique : les batteries, les chargeurs ou les piles. Ici, il n’y en a pas besoin, il suffit d’insérer le téléphone dans une fente et le son est amplifié jusqu’à 8 fois. Ça fonctionne comme une caisse de résonnance ». Si Matthieu se dit ne pas être « le plus gros écolo de la terre », produire proprement lui tient à cœur. 

Des promesses en demi-teinte  

Si Noël rime souvent avec surconsommation, préserver l’identité des marchés de Noël tout en les rendant écoresponsables et écologiques est un défi majeur pour les fédérations du commerce et les offices de tourisme. Les promesses faites par la municipalité de Lille sont grandes : « Une démarche écoresponsable tant au niveau de sa consommation énergétique, du tri sélectif des déchets ou encore du zéro-plastique ». De nombreuses mesures sont mises en place afin de préserver les traditions des villages de Noël. Or, Matthieu constate qu’aucune norme écologique n’est imposée pour vendre sur le marché. Si lui met l’accent sur l’écoresponsabilité de ses créations, ce n’est pas le cas de tous les exposants. Certains revendent des produits venus tout droit de gros producteurs, tels que la Chine. 

Toutefois, Matthieu estime que faire attention à l’environnement passe par les gestes du quotidien : « quand les gens passent devant moi et qu’ils jettent leur cigarette par terre, je leur dis qu’ils ont loupé la poubelle ». Selon lui, on ne pourra pas les empêcher de consommer, « Autant être irréprochables au sein même du marché, c’est ça de gagné. Ici, les gens sont quand même assez respectueux. Il y a toujours des agents qui passent quatre à cinq fois par jour pour ramasser les déchets, faire le tri ou vider les cendriers. Je trouve ça cohérent et chouette. Dans les marchés de Noël à Paris, ça ne se passe pas comme ça ».