Cultiver ensemble, protéger la nature
Posted On 18 janvier 2025
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En franchissant la porte d’entrée et en mettant les pieds dans la cour du jardin, la première chose qui attire notre attention est l’abondance de plantes et de petits plants colorés, des pots taillés, des parcelles de deux ou trois mètres de terre labourée, et des légumes fanés qui, en ces derniers jours de novembre, conservent encore un souffle de vie. Plus loin, un petit panneau au fond vert et aux écritures blanches, indiquant le nom de l’association ainsi que les heures d’ouverture et de fermeture du jardin, est adossé à un support métallique délicat, derrière un pot rectangulaire contenant un amandier d’hiver et d’autres plantes. Au fond de la cour, un grand bac en bois divisée en quatre compartiments plus petits est visible, servant à stocker les déchets alimentaires.
À l’origine, le Jardin des Passereaux était un terrain appartenant à l’église Saint-Charles. D’un côté du jardin se trouve un local, qui servaient autrefois de logement pour un curé. Après le départ de ce dernier, les habitants du quartier prennent en charge le jardin en tant qu’espace dédié à la culture de légumes, et, avec le temps, ils décident de créer l’association Jardin des Passereaux.
Au début, le jardin était principalement utilisé comme potager pour cultiver des légumes. Peu à peu, l’idée de créer un compost au sein du jardin voit le jour, une initiative qui, selon Françoise Coliche 85 ans, membre et ancienne présidente de l’association, était très rare à l’époque (2015). Elle dit aussi :
L’association a mis en place le compost avec l’aide d’une organisation lilloise qui formait les habitants au compostage des déchets alimentaires. Par la suite, au fil du temps, alors que les habitants du quartier apprenaient et s’habituaient à cette pratique, certains ont commencé à fabriquer du compost dans les jardins privés de leur maison, tandis que d’autres utilisent désormais les composteurs récemment installés par la mairie, plus proches de leur domicile.
En parallèle, selon un programme régulier, les habitants du quartier viennent au jardin chaque dimanche après-midi pour jardiner. Si quelqu’un souhaite le faire en dehors de ces horaires, l’association met les moyens nécessaires à disposition.
Ainsi, l’association organise des séances pour les petits enfants de crèche, qui grandissent dans un milieu urbain, afin de les familiariser avec la nature. À ce sujet, François Coliche déclare : « Notre objectif est de sensibiliser à la nature les enfants qui vivent à la mode urbaine ».
Alors que les défis environnementaux s’intensifient, des initiatives comme celle-ci montrent que chaque quartier peut devenir un acteur du changement.
Fahim Sadeqi
Photos Martin Paquet
L’association Utopia 56, implantée à Lille depuis 2016, est connue pour son engagement auprès des personnes exilées, notamment en leur fournissant des repas, des abris ou un soutien administratif. Depuis mars 2024, le Jardin des Passereaux collabore avec elle en organisant des repas dominicaux pour les jeunes migrants sans-papiers du quartier.
Cette initiative, née de la volonté des habitants, illustre comment des actions locales peuvent s’articuler avec des enjeux humains globaux. Initialement, les habitants sont partis du constat qu’il n’y avait pas de maraudes dans le quartier de Bois Blanc. Cette collaboration permet aussi d’offrir aux plus démunis, la possibilité d’assister à certains cours.
À travers cette démarche, le jardin élargit son rôle au-delà de celui de potager ou de lieu de sensibilisation écologique. Il devient un espace utilisé pour des actions solidaires, favorisant des échanges entre nature et entraide. Cette collaboration avec Utopia 56 illustre comment des initiatives locales, même modestes, peuvent contribuer à créer des liens au sein d’une communauté.
Maxime Peythieux
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