On met tous la main à la pâte à la cuisine commune de Fives !

Ce mercredi 26 février, un atelier de cuisine animé par Maud Crépé-Barbare, animatrice culinaire et membre de l’association « les sens du goût » était proposé aux Lillois à Chaud Bouillon, dans l’écoquartier Fives Cail. Une opportunité pour les quinze participants, habitués ou nouveaux venus, de se retrouver autour d’un repas préparé par leurs soins. Une initiative qui vise à apprendre à cuisiner des aliments variés et de façon plus saine.

Selon un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) effectué en 2020, 55% des Français mangent au fast food au moins une fois par mois. Ce chiffre était de 28% en 2005. Seul danger, l’effet qu’ont ces fast food sur la santé. Mais cela ne semble pas être un problème pour les millions de Français qui consomment dans ces enseignes de restauration rapide. Cuisiner est devenu démodé, commander sur des applications de livraison est plus simple et plus rapide. Arthur, le « chef du jour » veut « apprendre aux gens à manger autrement ». Son objectif est de faire découvrir des aliments à ce jour inconnus aux participants. Ce mercredi, il a décidé de mettre à l’honneur la féverole, une légumineuse proche de la fève. Arthur fait parti de l’association Vrac Hauts-de-France, qui était en collaboration avec l’association Les sens du goût pour cet atelier. Cette association met en place des épiceries éphémères à Lille dans lesquelles les prix sont inférieur à ceux des supermarchés, offrant aux personnes en situation de précarité un meilleur accès à une l’alimentation variée. Les aliments utilisés pendant cet atelier ont été délivrés par Vrac Hauts-de-France. Cet organisme encourage ses habitués à participer aux ateliers au Chaud Bouillon. Une initiative qui va dans le sens de l’accès à une alimentation durable pour tous. Il est simple, en tant qu’étudiant, de se tourner vers des fast food en pensant que le coût sera moindre. Mais en réalité, les prix ne font qu’augmenter dans ces restaurants. A chaud Bouillon, le prix est libre, les participants peuvent mettre ce qu’ils veulent à partir de quatre euros, en témoigne la boîte posée sur la table, où les apprentis cuisiniers peuvent y déposer leur contribution.

Des bénévoles de Chaud Bouillon en train de cuisiner ©Léna Féron

Des bénévoles de Chaud Bouillon en train de cuisiner ©Léna Féron

La cuisine comme lieu d’échange

Les plats rappellent à des participants des histoires de famille, qu’ils racontent le sourire aux lèvres à leurs chef du jour. Des rires viennent du fond de la cuisine, c’est Maud et une de ses commis qui se racontent des blagues tout en nettoyant des ustensiles sales. Au coin de la table, on parle de la recette, du ressenti sur le goût, si « le sucre était bien dosé » ou encore si la mousse est restée assez longtemps au réfrigérateur. Isabelle est habituée du Chaud Bouillon. Elle affirme y avoir « rencontré plein de gens intéressants ». Mais cette cuisine participative peut-elle être un moyen contre la surpuissance des enseignes de restauration rapide ? C’est néanmoins une mesure qui veut prôner une transmission de la cuisine de façon intergénérationnelle, afin de lutter contre les mauvaises habitudes prises par les Français.

Julie Rouvier

 ZOOM SUR LES PETITES CANTINES DE CROIX

Aux Petites cantines de Croix, on nourrit tant les cœurs que les corps 

Créés en 2018 et placés sous l’étiquette de l’association éponyme, les Petites cantines de Croix appartiennent à un réseau non lucratif composé de 14 cantines éparpillées sur toute la France. L’objectif, monter une action où la cuisine serait vecteur de partage et de lien social, or pour se faire, quoi de mieux qu’une cantine de quartier !

Le concept ? Soit on réserve pour venir mettre la main à la pâte soit on la mange.

Du mardi au vendredi se tient aux petites cantines de croix, un atelier de cuisine participative où se retrouvent des gens de tous les âges et de tous les horizons pour préparer bénévolement un grand repas à prix libre accessible. Mais si la faim n’est pas au rendez-vous il est également possible de faire la vaisselle, de proposer des ateliers créatifs ou des évènements en dehors des repas. 

Si les gens sont là c’est pour un moment de convivialité qui leur fait quelque peu oublier la solitude de leur quotidien ou tout simplement pour faire des rencontres qui marquent. Une parenthèse gourmande basée sur le don de soi-même, la solidarité et la volonté de transmettre. Aux Petites cantines, la cuisine devient un pont entre les cultures, un langage universel qui rassemble. 

À travers cette démarche, les Petites cuisines de Croix luttent contre l’isolement, un fléau qui touche près de 14% des Français, un sentiment de solitude que 70% des citadins disent avoir connu.

Aussi, si les petites cantines rassemblent, elles sont avant tout un moment de partage où l’on transmet astuces et recettes de grand-mère aux plus jeunes, créant un lien intergénérationnel qui régale !

Ninon Chazaud Demaiter

Vidéo réalisée par Léna Féron

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