Un BDE lillois s’implique pour changer le rapport à l’alcool des étudiants

L’année scolaire reprend, et certaines mauvaises habitudes avec. Comme à chaque rentrée, et même au cours de l’année, les étudiants sortent et participent aux soirées organisées par les BDE (Bureau des étudiants). Lors de ces soirées, l’alcool peut parfois couler à flots. C’est pour cela que celui de l’ESPOL a mis en place des réponses pour assurer une sécurité et changer les comportements vis-à-vis de l’alcool.

Sur les réseaux, dans les soirées, entre amis : le réflexe est quasi conditionné. La boisson devient un accessoire social, un sésame pour l’intégration. Pourtant, derrière ce réflexe collectif, une génération commence à dessiner les contours d’un nouveau rapport à l’alcool, moins subi, plus conscient.

Mobilisation sur le sujet

Les étudiants sont plus sensibilisés et avertis des dangers de l’alcool. Que ce soit au sein d’un groupe d’amis, de l’école, de camarades ou même de vidéos gouvernementales, les étudiants sont exposés tous les jours et rappelés aux dangers d’une consommation excessive d’alcool. Certains bureaux des étudiants mettent en place des systèmes de prévention. C’est le cas pour Iliana et Enzo, présidents du BDE de l’ESPOL à l’Université Catholique de Lille. Ces deux étudiants se dévouent volontairement, avec leur équipe de 25 étudiants, à appliquer une sécurité pour permettre à chacun de consommer librement.

“Globalement les étudiants qui boivent beaucoup sont assez minoritaires, donc les organisateurs et les staffeurs peuvent les repérer beaucoup plus facilement et les aider.”

« On met plein de choses en place pour qu’ils puissent se sentir “safe” de boire. Il y a des raccompagnateurs, des gilets jaunes pour surveiller. Ils savent qu’ils ne sont pas non plus laissés, livrés à eux-mêmes comme dans une boite lambda, là c’est beaucoup plus sécurisé », confie les présidents. Ils ont mis en place un système de gilets jaunes et de raccompagnement. Il y a 3 staffeurs (gilets jaunes) qui changent toutes les heures, complètement sobre bien sûr, qui sont présents à chaque soirée pour veiller et intervenir si une situation déborde. Par exemple, ils offrent des verres d’eau dès qu’ils voient des étudiants mal en point, leur pôle RH s’occupe de toute  la partie prévention sur tous types d’addictions (disponible sur leur compte instagram @alma_bde). De plus, le système de raccompagnement assure la protection des étudiants en cas de forte ivresse. Les membres du BDE de l’ESPOL constate que « globalement les étudiants qui boivent beaucoup sont assez minoritaires, donc les organisateurs et les staffeurs peuvent les repérer beaucoup plus facilement et les aider. » Ainsi, ils font tout pour créer un climat de confiance au sein de leurs soirées.

BDE Alma ESPOL
Elèves membres du BDE Alma à ESPOL - crédit photo Cabon Lilia

La fête sans alcool ? C'est possible !

 
Stand anti gueule de bois du BDE d'ESPOL - Crédit Alma BDE

Stand anti gueule de bois du BDE d’ESPOL – Crédit Alma BDE

Encourager les soirées sans alcool peut aussi être une bonne initiative !  Au lieu de faire une réduction sur les shoots, pourquoi ne pas en faire sur des cocktails sans alcool ? En mars dernier, le BDE de l’ESPOL avait organisé un stand de boissons “anti-gueule de bois”. Cette idée originale permet de créer un climat convivial et rassurant. Cela contribue aussi à  montrer qu’en tant qu’étudiant nous sommes tous concernés par cette situation et c’est notre responsabilité de rester sensibiliser et lucide face aux dangers de l’alcool. La clé est de mettre en place un cadre rassurant et conscient permettant aux jeunes de faire des choix éclairés et de s’amuser sans subir de pression. 

De fait, pendant les soirées il est possible de boire sans pour autant se mettre en danger, ou se sentir forcé en mettant en place un cadre rassurant qui permet de diminuer cette consommation excessive et de permettre aux étudiants de se sentir libres, et de ne subir aucune pression sociale face au conformisme qui impose aux jeunes de boire.

Marylou DA COSTA

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Le rôle de l’UFR3S à l’université de Lille

L’UFR3S est une unité de formation et de recherche de l’université de Lille dédiée à la santé et au sport. Elle voit le jour en 2021 grâce à la fusion de 5 départements de l’université sur ses thématiques (ILIS, médecine, odontologie, pharmacie, sport). Son objectif est d’apporter une qualité de soins aux étudiants, des actions de prévention et une meilleure gestion du système médico-social.

En octobre 2022 des faits inacceptables se sont produits lors d’une soirée privée entre étudiants. Depuis ce jour l’université de Lille et l’UFR3S ont renforcé leur prévention et leurs actions pour condamner ces faits, notamment au sujet de l’abus d’alcool, un facteur aggravant. 

Pour contrer ces problématiques l’UFR3S a mis en place des plans d’action de sensibilisation et de prévention. Depuis 2 ans le protocole de prévention s’est encore développé.

En 2024 par exemple, le mois du Dry January fut l’occasion, pour les étudiants, de venir discuter de leur consommation d’alcool avec le SUMPPS (devenu SSE Service de Santé Étudiante). Un stand de prévention sur les risques de l’alcool a également été mis en place par des étudiants d’ILIS (Ingénierie et management de la santé). UFR3S recrute aussi des étudiants relais pour mener des actions de prévention sur les addictions et conduites à risques à l’université. Ils ont également réalisé des campagnes sur Instagram, et ont envoyé des mails de rappel à la prévention à tous les étudiants pendant l’été.

Beaucoup d’autres actions ont été menées les années précédentes et d’autres continueront d’être menées par la suite par l’UFR3S afin que les conduites à risques se réduisent au maximum et afin d’accompagner au mieux les étudiants dans leur vie étudiante en sécurité.

Juliette MATEU

Vidéo : Le BDE d'ESPOL parle du rapport à l'alcool dans ses soirées - Manon BACHELET

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