Day by Day : une épicerie pour lutter contre la surconsommation
A Lille, cela fait maintenant 6 ans qu’Olivier et Alice Bigorgne se sont fixé l’objectif du zéro déchet. Dans le but de franchir un nouveau palier dans leur démarche, le couple a décidé d’ouvrir une épicerie en vrac. Ils se sont alors tournés vers l’enseigne Day by Day et ont ouvert leur magasin à Lille, le premier de la franchise en province.
Installée à quelques pas des halles de Wazemmes, le dernier quartier alimentaire de la ville, l’épicerie en vrac vient compléter une offre commerciale comprenant préalablement un poissonnier, quelques boulangeries, un caviste, une boucherie et des primeurs. Et tout cela sur une distance linéaire d’à peine deux cents mètres. Ici, pas besoin de pousser un caddie pendant plusieurs heures le long d’allées interminables. Sur une surface de soixante mètres carrés, quelques bonbons, et les indispensables au rendez-vous : épiceries salée et sucrée, rayons droguerie et hygiène corporelle… même les animaux de compagnie peuvent y trouver leur bonheur.
" Les gens veulent revenir vers
les commerces de proximité "
Le vrac donne la possibilité d’acheter une quantité précise pour un usage particulier. « En grande distribution, tu achètes ce dont tu n’as pas besoin, on te pousse toujours à consommer plus, explique Olivier. Mais les gens veulent aussi revenir vers les commerces de proximité, pour rendre visite à quelqu’un qu’ils connaissent et nous, on voit les enfants grandir. Il y a un côté convivial et chaleureux que les gens recherchent. » Et effectivement, le tutoiement est de rigueur, les discussions entre les deux gérants et leurs clients se font naturellement. Certains apportent même leur pierre à l’édifice et déposent des bocaux vides, leur donnant ainsi une seconde vie.
Depuis l’ouverture de l’épicerie, le spectre d’âge de la clientèle s’est élargi et, ces deux dernières années, ce sont les étudiants qui sont de plus en plus touchés : le vrac n’est pas nécessairement synonyme de bio ou de coût important. En achetant ce dont ils ont besoin, les clients ont la possibilité de mieux gérer leur budget. Si le déclic se fait bien souvent lors de l’arrivée du premier enfant dans une envie de « changer de mode de consommation », le vrac touche tout le monde, toutes les tranches d’âge et toutes les catégories socio-professionnelles, de l’étudiant à la famille de 5 personnes. « C’est idéal lorsque l’on veut allier écologie et économies” , résume Olivier.
Margot Couteret
Acheter en vrac, c'est aussi faire des économies ?
Les chiffres du zéro déchet
Partout en France, les initiatives se déploient en faveur du recyclage des déchets et du développement durable. Retour en chiffres sur un secteur qui est devenu une véritable économie.
► Un bilan alarmant
En 2016, 4,6 tonnes de déchets ont été produites par les Français (entreprises et particuliers confondus). Par ailleurs, chaque habitant de notre pays génère 573 kg de déchets rien qu’en ordures ménagères, soit deux fois qu’il y a 40 ans. Un constat alarmant aux conséquences écologiques majeures, notamment dans les océans.
En effet, on estime à plus de 8 millions de tonnes les déchets plastiques qui sont déversés chaque année dans les mers et océans. En rappelant qu’une bouteille en plastique met environ 450 ans à se dégrader d’elle-même dans la nature, on peut rapidement prendre conscience de l’impact des déchets sur l’environnement.
► Une véritable économie
15 %
Ainsi, l’ensemble des déchets plastiques n’étant aujourd’hui recyclé qu’à hauteur de 15 %, certaines initiatives, à l’instar de l’achat en vrac, proposent une nouvelle manière de consommer.
850 millions d'€
Le vrac représente ainsi chaque année 850 millions d’euros de chiffre d’affaires en France, un chiffre qui a été multiplié par plus de 8 depuis 2013.
Un secteur qui se veut donc particulièrement porteur, d’autant que les mentalités semblent évoluer vers une consommation de plus en plus verte. Selon un sondage réalisé par l’institut YouGov en début d’année, les Français sont plus de 63% à “faire attention” à l’emballage au moment de l’achat. 34% d’entre eux considèrent même que cela en fait un “critère d’achat” dans l’achat du produit.