Alimentation saine et études : deux notions inconciliables ?
Posted On 11 mars 2020
0
919 Views
Fast-food, grignotage, plats préparés… La société de consommation et les publicités en tout genre nous poussent à consommer en grande quantité des aliments souvent mauvais pour notre santé. Qui n’a jamais succombé au charme d’un burger mis en valeur sur un panneau publicitaire ? La nutrition est une problématique prenant de l’ampleur depuis plusieurs années. Le marketing alimentaire ne favorisant pas la motivation des étudiants, certains négligent encore trop souvent la question nutritionnelle. Et pourtant…
« Il faut comprendre que s’alimenter fait partie de nos besoins fondamentaux. » Ces mots viennent de Cécile Fanchou Périou, nutritionniste et diététicienne de la Métropole Européenne de Lille. En effet, la nutrition est un des grands principes de notre équilibre, au même titre que le sommeil, l’hygiène de vie et la vie professionnelle. Sans eux, la qualité de vie de l’être humain en pâtit et dans le cas des étudiants, les performances aux examens sont également impactées. « Ces quatre besoins sont évidemment liés. Lorsque vous êtes en examen, le stress fait son apparition et vient perturber cet ensemble. Le but est donc de donner autant d’importance à l’alimentation qu’au sommeil par exemple. En clair, les étudiants doivent prendre le temps d’aller faire les courses, de se faire à manger », continue la nutritionniste.
Manger c’est bien, mais manger quoi ? C’est l’une des questions récurrentes pour les étudiants qui n’ont pas forcément l’enthousiasme de cuisiner tous les jours ou qui n’ont pas encore développé de grandes capacités dans ce domaine. Sur ce point, Cécile Fanchou Périou explique : « Faites des choses simples ! Avec Internet et les tutoriels, il est très facile de se préparer à manger. D’ailleurs, la composition idéale pour un repas est la suivante : une crudité, un légume cuit, une protéine animale, un féculent, un produit laitier et des fruits. Evitez les plats préparés et essayez de réserver une part du budget plus importante pour des aliments de meilleures qualités nutritionnelles. »
Le budget, justement, est parfois un (gros) problème, notamment pour les étudiants en situation de précarité. Pour Cécile Fanchou Périou : « On peut manger très sainement sans trop dépenser. Si vraiment l’étudiant est en situation de précarité, d’autres solutions peuvent être trouvées auprès des associations d’aide alimentaire. »
Les étudiants ont donc toutes les armes pour mieux s’alimenter et avoir un équilibre fondamental de meilleure qualité… A première vue, oui. Mais la diététicienne de la métropole européenne de Lille a tout de même tenu à revenir sur un dernier point : les idées reçues. En effet, elles sont nombreuses dans le domaine de la nutrition : « Le meilleur exemple, puisqu’il est consommé en grande quantité, c’est le fromage. Il faut savoir que dans un fromage, il y a deux à quatre fois plus de graisse que dans la viande. Notre problème est d’associer ces deux aliments, ce qui peut amener les maladies cardiovasculaires. L’exemple parfait, c’est le plat de pâtes accompagné d’un steak et d’une pincée de parmesan. Cette association est très mauvaise pour la santé même si le contenu du plat fait envie. »
La deuxième idée reçue importante aux yeux de Cécile Fanchou Périou, c’est la différence entre le repas du midi et du soir. En effet, l’idée de manger moins lors du dîner, sous prétexte que l’organisme se repose la nuit, est réfutée par la nutritionniste puisque le corps continue de brûler des calories pour assurer les fonctions vitales du corps.
Vous l’aurez compris, la nutrition est une question bien trop importante pour être négligée !
Robin Besson
Vidéo : Jules Boutoille
Quelles sont les attitudes alimentaires dans le Nord ? L’observatoire régional de la santé et du social s’est penché sur cette question en réalisant l’étude suivante : « Nutrition et santé dans les Hauts-de-France ». Celle-ci porte sur les habitants âgés d’au moins 18 ans. Les résultats montrent que beaucoup d’efforts restent à faire.
Le premier constat se fait au niveau des féculents : ce sont les incontournables de la table. En effet, seulement 5,4 % des habitants recensés n’en consomment pas quotidiennement. Pour pratiquement la moitié des questionnés, la viande est aussi un élément essentiel des repas. Dans le département du Pas-de-Calais, elle est présente dans 84 % des repas.
Au niveau des fruits et légumes et des aliments sucrés, les proportions sont alarmantes. Seulement 30 % des habitants des Hauts-de-France mangent cinq fruits et légumes par jour.
Les produits sucrés, eux, sont présents dans les assiettes de quatre personnes sur cinq.
Même si les deux tiers des habitants préparent leurs repas en prenant en compte leur santé, l’enquête montre des problèmes d’équilibre dans les assiettes. Pourtant, l’argent n’est pas une contrainte pour 93% des interrogés. Faut-il y voir un manque de motivation ?
(Pour retrouver la totalité de l’enquête : http://www.or2s.fr/index.php/publications/772-nutritionsante-alimactvphys)
Thomas Collas
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
pour plus d'infos