A quelques rues de la station de métro Fives, dans un bâtiment entièrement rénové, l’association A à Z a ouvert ses portes aux habitants du quartier en 2014 pour y enseigner le français mais surtout pour y combattre l’analphabétisme et l’illettrisme.
Depuis six ans, l’association propose des cours de français pour un public adulte : tout le monde est le bienvenu mais depuis quelques années, ce sont des primo-arrivants et des immigrés qui y assistent. Selon Colette Namssene, titulaire d’un DUT en carrière sociale et d’une licence en science de l’éducation, le principal objectif est de lutter contre l’analphabétisme et l’illettrisme. Matin, après-midi, le lundi, mercredi et jeudi, environ quinze personnes de nationalités différentes assistent aux cours de Colette ou de Brigitte, orthophoniste à la retraite. Les cours, qui s’étendent sur trois niveaux, sont habituellement destinés à l’apprentissage de l’expression écrite et orale du français mais le jeudi après-midi, les manuels reprennent leur place dans l’étagère et les élèves s’entraînent à tenir des conversations en français afin de reconstituer les situations de la vie quotidienne.
Depuis six ans, l’association propose des cours de français pour un public adulte : tout le monde est le bienvenu mais depuis quelques années, ce sont des primo-arrivants et des immigrés qui y assistent. Selon Colette Namssene, titulaire d’un DUT en carrière sociale et d’une licence en science de l’éducation, le principal objectif est de lutter contre l’analphabétisme et l’illettrisme. Matin, après-midi, le lundi, mercredi et jeudi, environ quinze personnes de nationalités différentes assistent aux cours de Colette ou de Brigitte, orthophoniste à la retraite. Les cours, qui s’étendent sur trois niveaux, sont habituellement destinés à l’apprentissage de l’expression écrite et orale du français mais le jeudi après-midi, les manuels reprennent leur place dans l’étagère et les élèves s’entraînent à tenir des conversations en français afin de reconstituer les situations de la vie quotidienne.
Grammaire, conjugaison et insertion sociale
Là se pose en effet le problème : l’insertion des analphabètes et plus particulièrement des immigrés dans la société française. Loin d’un amour inconditionnel pour la langue de Molière, l’intérêt que portent les élèves à la langue française s’inscrit dans une volonté d’émancipation et d’autonomie. Colette Namssene l’assure : « Il est indispensable de parler et écrire français pour s’en sortir, surtout avec l’administration française. » La majorité des élèves de l’association A à Z sont à la recherche d’un emploi ou en demande de logement, il est donc nécessaire pour eux de correctement communiquer avec la CAF ou Pôle Emploi entre autres.
Colette s’improvise même assistante sociale à la fin du cours, pour relire le courrier des élèves ou pour les conseiller : « N’oublie pas de faire ton changement d’adresse auprès des impôts », rappelle-t-elle à un membre qui vient d’obtenir un logement. Au sein de l’organisme, les adhérents cherchent également à tisser des liens sociaux, notamment entre primo-arrivants, ainsi qu’un soutien moral après des parcours parfois difficiles et un sentiment d’égarement lors de leur arrivée sur le territoire français.
Là se pose en effet le problème : l’insertion des analphabètes et plus particulièrement des immigrés dans la société française. Loin d’un amour inconditionnel pour la langue de Molière, l’intérêt que portent les élèves à la langue française s’inscrit dans une volonté d’émancipation et d’autonomie. Colette Namssene l’assure : « Il est indispensable de parler et écrire français pour s’en sortir, surtout avec l’administration française. » La majorité des élèves de l’association A à Z sont à la recherche d’un emploi ou en demande de logement, il est donc nécessaire pour eux de correctement communiquer avec la CAF ou Pôle Emploi entre autres.
Colette s’improvise même assistante sociale à la fin du cours, pour relire le courrier des élèves ou pour les conseiller : « N’oublie pas de faire ton changement d’adresse auprès des impôts », rappelle-t-elle à un membre qui vient d’obtenir un logement. Au sein de l’organisme, les adhérents cherchent également à tisser des liens sociaux, notamment entre primo-arrivants, ainsi qu’un soutien moral après des parcours parfois difficiles et un sentiment d’égarement lors de leur arrivée sur le territoire français.
La langue française comme facteur d'indépendance
L’apprentissage du français grâce à l’association devient alors un véritable moyen de lutter contre l’exclusion et l’isolement des analphabètes et des non-francophones. L’insertion sociale se poursuit également dans le domaine du numérique puisque, désormais, la plupart des démarches administratives sont à réaliser en ligne. A la demande des élèves, l’association a alors décidé de développer un atelier numérique afin de les familiariser avec l’utilisation d’un ordinateur et les aider dans la création de leurs comptes sur les différents sites du service public.
L’association semble prometteuse, l’affirme Colette, puisque grâce à leur combat contre l’analphabétisme, certains élèves ont décroché un emploi, qui est selon eux une preuve indubitable de leur autonomie et de leur intégration sociale.
L’apprentissage du français apparaît alors comme un facteur indispensable de l’insertion dans la société française et notamment pour faire face à ce « choc des papiers » comme l’explique Gérard Noiriel, historien spécialiste de l’immigration, à propos de l’incompréhension des immigrés face aux requêtes administratives. Les associations, telle que A à Z, représentent alors une véritable opportunité, notamment pour les immigrés analphabètes ou illettrés, en vue de leur émancipation et d’un accompagnement vers l’obtention de leur titre de séjour ou de la nationalité française.
Mathilde Leconte
Vidéo réalisée par Odéphine Leleu
Zoom sur... Les différentes aides pour les migrants
Comme dit précédemment, l’apprentissage de la langue française est un élément indispensable pour qu’un migrant obtienne ses papiers français. C’est donc logiquement une des actions principales de beaucoup d’associations qui ont pour but d’aider les migrants dès leur arrivée en France. Mais ce n’est pas tout ! En effet, si on se renseigne sur les différentes associations proposant leur aide aux migrants, on retrouve beaucoup d’actions dans toute la France. Elles sont diverses et variées mais consistent pour la plupart à l’apprentissage du français (comme l’association A à Z) ou l’aide des migrants avec la paperasse administrative.
Comme l’a si bien dit Colette, l’administration française n’est pas simple même pour ceux qui maîtrisent parfaitement la langue de Molière. Et même si certaines associations comme ESSOR s’engagent à l’apprendre aux plus jeunes, il en reste que l’administration française n’aide pas beaucoup les migrants dans leur intégration. Une assistante sociale ne serait sûrement pas de trop dans chaque mairie de France et aiderait la réconciliation entre migrants et administration française comme Colette avec ses élèves. Il permettrait ainsi d’aider ces personnes en difficulté tout en donnant la possibilité de rendre la compréhension de l’administration moins difficile et plus personnelle qu’une rubrique « aide » sur un site internet.
Bien sûr, même si la mauvaise compréhension de la loi est un des problèmes les plus fréquents chez les migrants, certains peuvent en rencontrer avec d’autres critères qu’exigent la loi française pour avoir ses papiers. Tout d’abord, l’ancienneté du séjour qui doit atteindre au minimum 3 ans pour être valide en tant que citoyen français. Mais aussi le fait de prouver que l’on n’est pas un danger pour l’ordre public et pour ça il faut des témoins qui sont généralement des amis. Là où les associations comme A à Z sont utiles, c’est qu’elles permettent à la fois d’apprendre le français mais aussi de partager des expériences avec les autres et donc de se faire des amis. Il est toujours bon signe d’avoir un ou deux témoignages de ses amis pour appuyer une candidature. Pour finir, quitte à se répéter, le plus important reste de trouver un travail. Et là-dessus, la langue française est tout aussi importante pour se faire embaucher par un employeur.
Finalement, les associations sont déjà très présentes pour aider les migrants. Il est juste dommage de ne pas voir ce genre d’initiative dans les mairies ou autres. Cela rendrait la chose beaucoup plus officielle et donc plus connue par les migrants.
Brian Nicolas