La prévention routière pour changer les consciences
Posted On 26 mars 2020
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La prévention aux dangers de la route est apprise depuis le plus jeune âge, nous sommes confrontés à ces dangers étant au cœur de la vie urbaine mais surtout rurale. En Europe, seul 37% des accidents mortels surviennent en ville contre 55% en milieu rural.
Nous avons tous déjà eu une intervention d’une association lors de notre scolarité pour nous parler prévention routière ou nous préparer aux ASSR. Ces associations œuvrent pour une vraie prise de conscience des risques. Comment lutter contre ce fléau ? Y a-t-il des solutions concrètes ? Deux associations nous expliquent leur mode d’action.
Nathalie Lancial, directrice régionale des Hauts-de-France de l’Association Prévention Routière, nous explique que son association a pour objectif d’agir en amont. De la maternelle au lycée et quelquefois à l’université, l’association cherche à éveiller les consciences des jeunes en les sensibilisant aux dangers de la route. Les activités les plus efficaces sont bien sûr les ateliers pratiques.
Un parcours avec des lunettes qui reproduisent les effets de l’alcool ou d’une certaine drogue peut changer l’approche qu’un lycéen aura sur ces substances. Il peut leur être demandé de montrer qu’est-ce qu’un verre d’alcool pour eux. Le constat est amusant mais toutefois sérieux, « un » verre pour eux est souvent l’équivalent de 4 (un verre étant environ 25cl de bière, 12cl de vin ou 3cl d’alcool fort).
De plus, les jeunes, et surtout les hommes, sont plus enclins à masquer le danger qui se présente à eux. Ils ont une conscience du risque qui est moins grande que les autres. C’est une partie de la raison pour laquelle les messages chocs ne fonctionnent pas sur eux nous raconte Nathalie Lancial. Entre le moment du visionnage et de la conduite sur la route, les consciences ne sont pas les mêmes.
« En France, c’est un vrai problème de rapport individualiste avec la voiture. Ce sont les autres qui sont mauvais conducteurs et qui ne savent pas conduire. » – Nathalie Lancial, Directrice Régionale Hauts de France Association Prévention Routière
Toutefois, il faut être optimiste. La ceinture à l’arrière avait fait un tôlé au moment de la décision en 1990. Aujourd’hui, le principe est bien accepté. De plus, en 1972, il y avait plus de 18 000 morts chaque année sur les routes, aujourd’hui, le chiffre est descendu aux environs des 3 000 morts par an. Le chiffre stagne et la Ligue contre la violence routière compte bien atteindre le « zéro accident » un jour. Nous avons rencontré Hervé Dizy, président régional de cette association. Il nous informe également sur la dangerosité plus élevée de la conduite des jeunes qui discernent moins les risques. « La sécurité routière est un domaine complètement contre-intuitif parce que le danger ressenti est différent du danger réel », nous explique Hervé Dizy, lorsqu’il y a un danger ressenti, on s’auto-limite. Quand on ne ressent pas le danger, on prend un risque et c’est le rôle de personnes telles que Hervé Dizy ou Nathalie Lancial de rappeler ce risque et de tenter de l’imprimer dans la conscience de chacun.
Depuis presque 50 ans, le taux d’accident avec alcool reste assez constant, ils constituent 30% des accidents mortels. Ainsi, les principales causes de la létalité des accidents résident dans la vitesse, l’alcool au volant et la drogue.
La cause de la mortalité, c’est un ensemble de facteur, le facteur prépondérant est la vitesse » – Hervé Dizy, président de la Ligue contre la violence routière
Hervé Dizy nous témoigne son soutien pour la réduction de la vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes secondaires, la vitesse étant le facteur premier de la mortalité routière. Même ceux qui ne conduisaient pas à 90 réduiront leur vitesse selon lui, ainsi, les choses peuvent avancer dans le bon sens. Les radars aideront à restreindre, à faire freiner par endroits mais cela ne peut être une fin en soi.
Une des solutions contraignantes serait d’installer des compteurs Lavia qui brident le véhicule et l’empêche de dépasser les vitesses autorisées sur les routes utilisées. Pour l’alcool, l’éthylotest anti-démarrage donne des résultats intéressants selon Hervé Dizy et pourrait empêcher la prise du volant avec un taux d’alcool trop élevé. D’autre part, l’émergence timide des voitures autonomes est suivie de près par nos interlocuteurs. L’accident étant due à une erreur humaine dans 95% des cas, cette innovation pourrait bien changer la donne.
Sources : ONISR, Observatoire départemental (Nord), SAAQ
Tristan Marchal
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