Le Spartak Lillois ou comment allier sport et plaisir
Le Spartak Lillois est une association militante implantée à Fives. Elle est composée de seize coprésidents et d’environ 400 adhérents. Ces derniers payent un euro par mois pour participer aux nombreux sports proposés par le club chaque semaine.
Partage, mixité culturelle et lutte contre les discriminations. Voici trois des nombreuses valeurs chères au Spartak Lillois. Depuis dix ans, cette association propose plusieurs créneaux sportifs dans la semaine. Elle a été créée par des étudiants qui avaient envie de faire du sport entre eux. Très vite, l’association a grandi et est devenue de plus en plus importante au niveau local. Elle dispose, chaque année, gratuitement des terrains et salles qu’elle réserve à la mairie. Un ballon, cinq jeux de chasubles, un terrain, pas besoin de plus pour faire du football au Spartak Lillois.
Du sport loisir pour tous
Hormis pour l’achat de matériel, la cotisation demandée par l’association est avant tout symbolique. « Maintenant, si on veut faire du sport, ça revient cher, il faut payer sa licence en club. Tout le monde ne peut pas se le permettre, d’autant plus qu’ici, on retire la contrainte de la compétition. Ceux qui le souhaitent peuvent jouer dans les deux championnats de football et handball auxquels nous participons mais il n’y a rien d’obligatoire », souligne Vincent, responsable de l’entraînement du mardi soir et coprésident de l’association depuis trois ans.
En effet, les maîtres mots du Spartak Lillois sont plaisir et bonne humeur. « A l’époque, je recherchais un club sur Lille. J’en ai fait un ou deux et je me suis vite rendu compte que l’état d’esprit ne m’intéressait pas. Le Spartak m’a justement plu car on se retrouve une fois par semaine pour faire des matchs entre potes », explique Greg, adhérent depuis un an à l’association.
Cette faible participation financière a également pour but d’ouvrir les portes de la pratique sportive à tous types de joueurs, en termes de niveau ou d’horizon social et culturel. « Il n’y a pas de question d’âge ici, à partir de 16 ans, vous êtes le bienvenu. C’est une association où l’on rencontre des joueurs venant d’horizons différents : certains travaillent, d’autres étudient. Ce n’est pas forcément un très bon niveau, mais l’essentiel est que l’on vient pour se faire plaisir ensemble », raconte Nadir, membre du groupe de footballeurs du mardi soir.
Des valeurs humanistes
Pratiquer un sport au Spartak Lillois est vécu par la plupart des adhérents comme un échappatoire aux soucis du quotidien. « Je suis venu ici avant tout pour oublier un peu le travail et le quotidien qui n’est pas toujours facile. Ça sert aussi à nous entretenir, à garder une activité physique », enchaîne Nadir.
L’association s’engage également à animer la vie dans les quartiers. En effet, cette dernière organise de nombreux événements en plus des créneaux qui lui sont réservés, à savoir le football, le handball, le basketball, le badminton et le volley. Par exemple, l’association a été à l’initiative de la « Fiv’Internationale Mölkky cup », qui a regroupé près de quatre-vingt-cinq joueurs il y a trois ans et qui sera renouvelée en septembre prochain. Le club organise également tous les ans, au mois d’août, un tournoi de football populaire, gratuit et ouvert à tous.
Hormis ses actions à l’échelle locale, le Spartak s’est toujours investi politiquement. En 2015, le club a participé aux dix kilomètres pour la Palestine qui venait d’être frappée par une attaque israélienne provoquant plus de deux mille morts et neuf mille blessés.
Les valeurs humanistes de l’association ne laissent personne de côté. Elle combat la marchandisation du sport qui, selon elle, devrait être accessible à tous, quelle que soit sa situation sociale.
Antoine Chochoy
Léo Baussand
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La pratique du sport en Europe
Le Spartak Lillois permet de pratiquer du sport à un niveau loisir au prix de un euros par mois. Un accès au sport à moindre coût bienvenu pour les plus démunis.
Mais quelle est la proportion de pratiquants dans le reste de l’Europe ?
En 2017, la Commission européenne établit un rapport sur la pratique du sport pays par pays. Celui-ci montre d’abord que 40% des Européens font du sport au minimum une fois par semaine, tandis que 7% s’entrainent cinq fois ou plus dans la semaine. Pourtant, près de la moitié des répondants (46%) ne font jamais de sport. Il est à noter que ce dernier chiffre est en constante hausse par rapport aux anciennes enquêtes.
Les pays scandinaves sont ceux qui pratiquent le plus régulièrement. En effet, en Finlande (69%), en Suède (67%) et au Danemark (63%), on déclare faire du sport au moins une fois par semaine. En France le taux de pratiquants régulier est de 42 %. Les mauvais élèves sont la Bulgarie, la Grèce et le Portugal, avec 68% de la population en situation de sédentarité.
La statistique précédente est à mettre en corrélation avec celle-ci : aux Pays-Bas (94%), au Danemark (91%), en Suède (88%), en France et en Allemagne (87%), les répondants s’accordent à dire que de nombreuses infrastructures permettent la pratique du sport dans leur pays. Pourtant, en Bulgarie (51%), en Roumanie (43%), à Malte (36%) et en Croatie (35%), les conditions de pratiques ne sont pas réunies.
Jules Boutoille