Comment sensibiliser les jeunes aux médias ?
Aujourd’hui, la sensibilisation de la génération Z aux médias est un enjeu majeur. Jouer sur leurs habitudes (les réseaux sociaux), semble être le moyen pour les ouvrir à l’actualité. Des jeunes mal ou non informés ne pourront avancer dans le monde actuel.
On associe souvent le terme de « quatrième pouvoir » aux médias. Ils sont vus comme une force à part entière. Sans informations, les citoyens ne peuvent pas s’intégrer dans la société, ils n’ont pas les clés pour interagir avec leurs semblables. La sensibilisation des jeunes générations s’effectue par la sociabilisation primaire : l’école et la famille. Pourtant, ces dernières accumulent plus facilement des lacunes, non pas à cause d’un désintérêt, mais d’une masse d’informations trop importante qu’elles n’arrivent pas à s’approprier.
La génération Z reconnaît s’informer principalement par le biais des réseaux sociaux : 71% des 15-34 ans. Ils font partie de leur quotidien et apparaissent comme une source à part entière. En revanche, leur fiabilité reste à vérifier. Un certain nombre de fake news circulent sur les réseaux sociaux. L’autre problématique est que ces plateformes ont tendance à enfermer les jeunes dans un “cercle”. Pour lutter contre ce phénomène, les journaux traditionnels proposent des ressources sur les réseaux, permettant aux jeunes d’avoir accès à des médias fiables. L’information, dans la société numérisée du XXIe siècle, circule vite et en continu. Certains s’informent également grâce aux applications : Le Monde, Courrier International. Ils excluent en majorité les médias indépendants dont ils ignorent l’existence. Les réseaux restent un canal d’actualité, il faut toutefois y être formé, alerté et protégé.
Quelles que soient leurs origines sociales, les jeunes se sentent concernés par l’actualité. Ils sont sensibilisés aux médias. La nouvelle génération reçoit sans cesse des notifications ou des tweets qui relaient des actualités. Twitter est l’un des réseaux sociaux les plus populaires pour s’informer : cela peut aller du simple tweet à l’engagement d’une conversation plus poussée. Malgré leurs nombreux canaux d’informations, beaucoup de jeunes s’arrêtent à ce que l’on appelle les «5W », c’est-à-dire : le what (quoi), who (qui), when (quand), why (pourquoi) et where (où). Les gros titres permettent d’être alerté mais en aucun cas d’être informé.
Une demande d’apprentissage
L’éducation aux médias fait débat depuis déjà plusieurs années au sein des pouvoirs publiques. L’école doit assurer une partie de cette instruction que les familles peinent à transmettre. La décapitation du professeur Samuel PATY, le vendredi 16 octobre dernier, met en lumière la difficulté d’éduquer les élèves aux médias, à la liberté de la presse. Des mesures existent et sont mises en œuvre dans certains établissements pour les sensibiliser.
Sarah Ouageni, professeure d’Histoire-Géographie au collège Madame de Sévigné de Roubaix, est à l’origine d’une classe média créée cette année. Elle nous explique le but de ce projet : « Ils sont une trentaine et sont volontaires. Ils se sont mis d’accord sur une ligne éditoriale au début d’année : redonner une image positive de leur ville et donner la parole à ceux qui ne l’ont pas. Ils sont acteurs de l’information : ils la construisent de A à Z. Ils touchent à tous les rôles : rédacteur en chef, secrétaire de rédaction, technique, rédacteur, etc. Le but est de produire un contenu journalistique : une web radio. » Elle a également réalisé un travail historique sur les racines de l’opposition entre les États-Unis et l’Iran. Les élèves y ont trouvé un certain intérêt. De manière générale, les lycées proposent des activités afin de sensibiliser les jeunes à l’information : semaine de la presse et des médias, ouverture de journaux au sein du lycée ou encore des ateliers presse.
Julie Subitte