Noël approche à grand pas et avec lui la multitude d’achats qu’il entraîne. Si cette période est souvent synonyme de surconsommation, de nombreuses initiatives fleurissent pour faire de cette fête, un moment plus écologique.
Ça y est, le premier décembre est passé et avec lui sont apparus les sapins de Noël. Si ces arbres sont souvent dits naturels cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont biologiques, puisque certains sont produits avec des engrais et des produits chimiques. Le premier pas vers une fête plus écologique commence par le choix d’un sapin éco-responsable. Albert Chenu, agriculteur-producteur d’arbres de Noël, à Essarts-en-Bocage, en Vendée produit des conifères biologiques depuis 2006. C’est l’utilisation de moutons comme alternative aux désherbants qui l’a convaincu de franchir le pas. « J’ai eu connaissance (…) des gens qui faisaient appel aux moutons pour entretenir des plantations de sapins donc à partir de là j’ai acheté des moutons et ils font l’entretien », nous explique-t-il. Si ces arbres de Noël pourront déplaire à certains par leur irrégularité et leur vert un peu plus terne, c’est pourtant leur unicité qui en fait toute la beauté.
Albert Chenu s’engage à faire toujours plus attention. « On essaye de faire un produit qui soit le plus propre possible, avec moins d’impact sur l’environnement », nous précise-t-il. L’agriculteur vend ses sapins dans un rayon de 100km autour de son exploitation afin d’éviter toute la pollution que peut engendrer le transport. Si des doutes persistent sur le prix de ces arbres biologiques pas d’inquiétudes, ils ne sont pas plus cher que les sapins classiques, nous assure le producteur.
Radin ou écolo ?
Si des efforts peuvent être fait sur le choix des sapins, les cadeaux et leurs emballages sont aussi concernés. L’association Rejoué, par exemple, récolte des dons de jouets et les re-conditionne afin de leur donner une seconde vie. Il est alors possible de les acheter à moindre coût. Emmaüs a également mis en place, pour Noël, un site internet, Label Emmaüs, où il est possible de donner ou acheter des jouets.
On revoit tous les montagnes de papiers, de rubans et de scotchs qu’on essaye tant bien que mal d’entasser dans un sac poubelle après le déballage des cadeaux. Pourtant, des morceaux de tissus peuvent les remplacer. C’est le pari de l’association Les Récoupettes de Lille. Depuis sa création en 2018, elle propose à chaque Noël des furoshikis, vendus en boutique, pour remplacer le papier. L’objectif étant bien sur de réduire les déchets. « Depuis 2018, tout ce qu’on créer est fait pour remplacer ce qui est jetable dans la maison. Les furoshikis qu’on fabrique (…) en font partie», nous éclaire Laëtitia Librouac, co-fondatrice de l’association.
Pour réussir à former les paquets, les créatrices ont organisés 3 lives afin d’expliquer toutes les techniques de pliages. « C’était pour montrer aux personnes que c’était facile et accessible à tout le monde ». Avec des choses simples que l’on possède déjà, le neuf n’est plus une obligation.
Qu’est-ce que les furoshikis ?
Les furoshikis sont des carrés de tissus, utilisés au Japon, suivant une technique traditionnelle de pliage. Ils peuvent servir à transporter un bon nombre d’objet divers.
All I want for Christmas
Et voilà, Noël est terminé, les jouets sont rangés et il ne vous reste plus que votre sapin et vos furoshikis sur les bras. Des solutions sont possibles pour réutiliser votre conifère l’année d’après. Il suffit « de le rempoter dans un plus grand pot, de ne pas le laisser trop longtemps dans la maison et une fois Noël passé de le garder dans le jardin, de bien l’entretenir », nous conseille Albert Chenu. Si jamais, vous ne voulez pas vous en occuper, des dépôts de sapins sont disponibles dans de nombreuses villes pour qu’ils soient broyés et utilisés en paillage. « C’est un retour à la nature », selon l’agriculteur. Pour les furoshikis, Laëtitia Librouac nous affirme que : « Vous pouvez soit les offrir, soit nous les ramener à la ressourcerie. »
Et si au final tout ce que nous pourrions vouloir pour Noël serait un peu plus d’attention pour notre planète ?
Manon Papin
ZOOM: Le guide ultime du sapin écologique
Voici un petit guide pour choisir un sapin écologique. En 2019, 16% des Français ont choisi un sapin artificiel. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas écologique car ce sapin est fabriqué avec des matières premières non renouvelables, notamment du plastique, qui provient du pétrole. De plus, il provient des pays asiatiques donc son transport pollue. N’oublions pas qu’il n’est pas biodégradable, et que son incinération dégage des vapeurs nocives ! Pour limiter l’impact environnemental de son sapin en plastique, il faudrait donc le garder au moins 20 ans, or les français le gardent en moyenne trois ans.
Le sapin naturel est une meilleure alternative aux sapins en plastique s’il est bien choisi. La culture de sapins a plusieurs effets positifs : ils nécessitent peu d’eau, réduisent les émissions de gaz à effet de serre, améliorent la stabilité des sols grâce à leurs racines. De plus, ils sont généralement plantés sur des sols inadéquats pour l’agriculture ce qui permet de revaloriser certains sites délaissés et n’entraine donc pas de déforestation. Sur le plan économique, la filière du sapin génère 1000 emplois permanents et 5000 saisonniers. Pour finir, le sapin naturel peut se recycler.
Aujourd’hui, près de 80% des sapins naturels vendus en France y sont cultivés. Les plus populaires sont le Nordmann et l’Epicéa. Le sapin de Nordmann est aujourd’hui plus populaire car ses aiguilles restent longtemps sur l’arbre, mais il provient généralement des pays de l’Est et du Danemark. Il est important de privilégier un achat local pour être plus respectueux de l’environnement.
Le sapin naturel peut donc être respectueux de l’environnement, si les agriculteurs n’utilisent pas de pesticides et si le sapin est produit en France. Pour le choisir, il faut donc repérer les bons labels. Ils sont répertoriés sur le site de l’Association du sapin de Noël naturel.
Zoé Multeau