L’urbex comme mode de vie, rencontre avec Shadow Adrénaline
L’urbex est une pratique illégale qui consiste à explorer des lieux abandonnés ou dont l’accès est interdit. Shadow Adrénaline a commencé en 2017 et depuis il partage ses nombreuses explorations sur les réseaux sociaux. Plus qu’une passion, l’urbex est devenu pour lui un véritable mode de vie.
L’adrénaline, la peur, la joie ou encore la frustration voilà tout un éventail d’émotions que l’on peut ressentir en pratiquant l’urbex. Pour Shadow Adrénaline, âgé de 21 ans, ces émotions font partie intégrante de son quotidien. Sportif de haut niveau depuis sa plus tendre enfance, il avait déjà l’habitude des émotions intenses. Mais suite à des événements familiaux, il est obligé d’arrêter la natation, son sport de prédilection.
C’est alors qu’il découvre l’urbex et qu’il se perfectionne en photographie. Cette découverte est libératrice pour le jeune homme : « J’ai retrouvé la liberté de faire ce que je veux. » Cette liberté c’est aussi celle de retrouver sa bulle, celle qui, quand il nageait lui permettait de faire de l’introspection. Et cette réflexion sur lui-même, il la met au profit des autres en partageant ses photos sur les réseaux sociaux. Chaque photo devient alors l’occasion d’exprimer ses idées : « La photographie me permet de transmettre des idées et ma vision. »
Cette vision, c’est celle de quelqu’un qui avance peu importe les épreuves, un vrai mental de champion.
L’explorateur urbain est également photographe. Mais pour lui, les clichés de ses explorations sont loin d’être un simple carnet de voyage. A travers ses photos, le jeune homme veut ouvrir les consciences : « Mes photos sont abstraites. C’est une invitation à la réflexion. »
Pour Shadow Adrénaline, partager son travail sur les réseaux sociaux est également une manière de mettre en garde les gens contre les dangers de l’urbex. Il précise d’ailleurs : « De nos jours on banalise beaucoup de choses. Mais il ne faut pas banaliser cette pratique de l’urbex car ça peut-être risqué. Ma pratique n’est pas adaptée à tout le monde. »
Le jeune homme est bien conscient du danger quand il fait de l’urbex : « Derrière chaque photo, il y a une prise de risque ». Cette prise de risque, il l’a notamment ressenti alors qu’il faisait de l’urbex à Madagascar en compagnie de ses amis. Alors qu’ils pensaient qu’un bâtiment était abandonné, ils ont voulu entrer dedans pour prendre des photos. Il y avait en réalité un homme qui habitait là et qu’ils n’avaient pas remarqué. Celui-ci les a poursuivis sur plusieurs centaines de mètres. Shadow Adrénaline avoue alors : « Ce jour-là, j’estime avoir été en danger. En plus, j’avais emmené des amis qui n’étaient pas préparés. Je m’en suis beaucoup voulu. » Cette histoire s’est heureusement bien finie pour tout le monde mais depuis Shadow Adrénaline fait bien plus attention.
Pour lui, l’urbex est aussi un moyen de faire beaucoup de rencontres enrichissantes à travers le monde. Ces rencontres avec d’autres explorateurs sont parfois inopinées : « Récemment, j’ai rencontré deux allemandes sur un lieu d’exploration près de chez moi. On a beaucoup échangé et désormais on se suit sur les réseaux sociaux ».
Bien plus qu’une simple passion, l’urbex est devenu un mode de vie pour Shadow Adrénaline : « Avant quand je marchais je regardais mes pieds. Maintenant, je regarde en l’air et partout autour de moi. Ma vision a changé. Donc si j’ai une chose à dire aux gens, c’est découvrez et explorez. »
Lien de son compte instagram : https://www.instagram.com/shadow_adrenaline/
Laurine Pollavini
Histoire, règles et dangers de la pratique de l’urbex
« Ne rien prendre si ce n’est des photographies et ne laisser aucune trace si ce n’est des traces de pas » ; voici les deux mantras de l’urban exploration, en anglais, urbex pour les connaisseurs. Cette pratique compte de nombreux adeptes depuis les années 2000 suite à l’émergence des réseaux sociaux donc de la possibilité de partager entre passionnés. Cependant, elle est née dès les années 80 après la désindustrialisation après laquelle de nombreux lieux ont été laissés à l’abandon.
L’urbex c’est surtout un mélange de différentes pratiques, plus ou moins dangereuses. On retrouve parmi les amateurs de cette activité des passionnés des souterrains : les cataphiles. Les toiturophiles pratiquent aussi l’urbex mais sur les toitures des villes. Mais rassurez-vous, la majorité des personnes pratiquant l’urbex ne se lance pas dans des aventures aussi dangereuses, elle se contente de l’exploration de lieux à notre étage terrestre.
Ces lieux d’ailleurs restent dans le secret. Entre adeptes de l’urbex, c’est une règle d’or. Le site pourrait être fermé ou dégradé mais surtout, il risquerait un envahissement par le monde. Un amateur confie « le but c’est aussi de s’imprégner du lieu ; lorsqu’il y a du monde on ne visite plus un site abandonné ».
Cette pratique reste pourtant dangereuse. Elle l’est tout d’abord au niveau de la vie des amateurs. En effet, il ne faut jamais être seul selon Shadow Adrénaline, car les lieux sont parfois délabrés, il y a donc de forts risques d’accidents. C’est l’une des raisons d’existence du deuxième type de dangerosité : la loi. Pratiquer l’urbex c’est aussi pratiquer la violation de propriété privée et donc encourir des risques de peines légales.
Avec ses apparences colorées ou ses somptueux décors de film dystopique, l’urbex fait souvent rêver. Mais comme vous l’avez constaté, cette pratique reste dangereuse et illégale ; gare donc à qui s’aventurera hors des sentiers battus.
Maëlys Meyer
Baptiste Hermant : l'urbex comme échappatoire
Rencontre avec Baptiste Hermant, ancien élève de l’Esj. Il nous a partagé son point de vue personnel de l’ubex ainsi que sa façon à lui de voir la vie du haut des toits.
Elsa Rolland