Lucas est le responsable événementiel de l’association « les Arts sonics » de l’université de Lille 2. Il a accepté d’échanger à propos de la place réservée aux hobbys et passions dans la vie des étudiants.
Pour trouver la salle allouée à l’association, il faut traverser toute la cour intérieure, trouver une porte bien cachée, descendre un grand escalier et faire preuve d’un bon sens de l’orientation pour ne pas se perdre dans les couloirs déserts de l’université.
Pourtant les associations à la fac ce n’est pas ce qui manque, malheureusement elles sont, pour certaines, reléguées au sous-sol, presque cachées. Lucas et les membres de l’association déplorent d’ailleurs un manque de représentation, ce qui n’encourage pas les étudiants à s’intéresser aux différentes options proposées par les étudiants.
"Chacun vient comme il veut et participe comme il peut"
Dans cette petite salle, à l’aspect chaleureux, une trentaine de jeunes se réunissent quand ils le souhaitent pour faire de la musique. C’est d’ailleurs le but : offrir un maximum de liberté sur les horaires et le fonctionnement de l’association et lui assurer une forme d’autonomie. La plupart des instruments sont obtenus grâce à la débrouille et aux dons. Un orgue a ainsi été offert par une église. Les étudiants doivent voir cette association non pas comme une contrainte supplémentaire, mais comme un endroit qui leur permet d’échapper au rythme des cours magistraux et des partiels.
D’ailleurs, pas besoin d’être étudiant pour faire partie des Arts sonics. Vincent, un des chanteurs n’est plus scolarisé mais a trouvé ici un endroit où pratiquer sa passion mais également la partager. La « salle du sous-sol » est une bonne alternative car quand on est étudiant, trouver un endroit pour répéter, c’est souvent très cher et jouer de la musique dans une résidence du CROUS semble inenvisageable. Le manque de temps et de moyens décourage souvent les jeunes, qui remettent à plus tard, en se disant qu’il sera plus simple d’avoir des loisirs après leurs études.
Raviver les passions des étudiants
Lucas fait partie des Arts sonics depuis octobre, mais il a déjà quelques projets en tête pour améliorer la visibilité de l’association. La majorité des adhérents ont atterri ici via le bouche à oreille, en partie parce que « la fac ne met pas assez en avant les associations ». Pour y remédier, il évoque la possibilité de jouer dans la cour intérieure ou d’organiser un concert avec la fac ce qui seraient de bons moyens de « faire bouger les choses ».
Les hobbys des étudiants et leur bien-être ne devraient pas être une option facultative à leurs cursus. Mais il est difficile quand on est jeune de ne pas se laisser autant influencer par l’injonction à la réussite et la course à l’ascension sociale. Laisser du temps à nos passions ne devrait pas être passer au second plan. Pour Lucas, « les gens ne se donnent pas assez le temps d’avoir des hobbys, c’est compliqué à faire car les études supérieures sont très stressantes. Mais sinon plus tard, on n’aura pas de passion, et c’est important d’en avoir pour se construire. »
Au sein de cette association tout le monde a un parcours différent, certains sont encore à la fac, d’autres sont en pleine réorientation. Ils ne rêvent pas tous de grands succès académiques, mais s’investissent dans quelque chose de tout aussi important, faire de la musique et être heureux. Lucas nous confie : « On peut passer des heures à faire des sessions jam, c’est un moment de partage, chacun a son style, on joue un peu de tout, du rap, du rock jusqu’au classique. » La musique qui résonne dans la fac attire d’ailleurs régulièrement quelques curieux, voire certains membres de la sécurité qui se laissent même aller à essayer les instruments pendant quelques minutes. Cette association est donc un espace permettant de faire de la musique à moindre coût, mais également de se détendre et relâcher la pression des cours en écoutant simplement la musique des autres.
Rachel Escolano
Informations pratiques :
Pour rejoindre les Arts Sonics, il vous sera uniquement demandé de payer une cotisation de 10 euros par semestre. Si vous souhaitez plus d’informations, l’association est joignable sur Instagram sous le pseudo @les_artssonics. L’adresse : 1, Place Déliot BP 629, 59000 Lille.
Interview de la présidente d’Adespol, Clara Montagud-Ferrer
Clara est étudiante en licence 2 de science politique à l’Université de Lille, mais également présidente de l’association étudiante Adespol (Association des étudiants en science politique à l’Université de Lille).
Que penses-tu de la représentation des activités extra-scolaires à la faculté de Lille ?
« Malheureusement les activités extra scolaires sont mal représentées, dans le sens où la faculté ne nous en parle seulement à travers l’UEPE [Unités d’Enseignement Projet Étudiant]. Les activités mises en place ne sont pas assez relayées et beaucoup d’étudiants pensent qu’il n’y a rien.
Au niveau des associations, chacun fait son maximum pour toucher le plus de monde car la fac ne nous relaie pas à part au début de chaque année scolaire lors des pré-rentrées où nous sommes invités à tenir un stand. »
En tant que présidente d’Adespol, quelles sont les activités que tu proposes avec ton équipe pour les étudiants ?
« Le but de l’association est d’égayer la vie étudiante et permettre les rencontres au sein de la promotion. Beaucoup d’étudiants pensent que nous faisons uniquement des soirées, mais l’Association des étudiants en science politique propose aussi des voyages/journées (Bruxelles et prochainement d’Amsterdam), des événements caritatifs ainsi que des conférences ! On fait en sorte que nos membres puissent s’épanouir dans un ou plusieurs pôles afin d’avoir une offre d’événements variés pour tous les étudiants! Cela permet également d’apprendre à organiser un event et concrétiser des idées. »
Nelly Deblecker