Des clowns qui redonnent le sourire aux enfants hospitalisés
Posted On 29 novembre 2022
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Cette association représente un remède humain contre la monotonie du milieu aseptisé de l’hôpital, qui permet à l’enfant de rire, de combattre son ennui et de s’exprimer. Des enfants qui grandissent dans de longs couloirs aux murs peu colorés et emplis d’une odeur qui ne se définit pas. Des enfants que l’on réduit au statut de patient, que la maladie prive d’une enfance qui devrait être loin des examens médicaux et d’une maison qui n’en est pas une. Rendre à l’enfant son statut d’enfant, voilà la force de cette association.
Cette année, c’est une équipe de 64 artistes qui intervient au sein de 34 services pédiatriques, des plus généraux aux plus lourdes pathologies. Ces artistes salariés et rémunérés par l’association s’engagent dans cette mission après un recrutement strict. Devenir un clown ou un marchand de sable requiert de pouvoir mettre ses propres émotions de côté tout en restant soi-même, humain, pour enjouer chaque jour les enfants des hôpitaux. Une fois ce recrutement passé, ils peuvent alors choisir de devenir clown ou marchand de sable, dont le rôle respectif est de venir en journée ou le soir de 18 h à 21 h. Ils passent une année sous la tutelle d’un.e artiste expérimenté.e. Ils sont alors prêts à intervenir seuls 2 à 3 fois par semaine et de faire face à toutes les situations. Ces professionnels portent un rôle majeur mais difficile, ils font face à la détresse émotionnelle des enfants et de leur entourage. Afin eux-mêmes de pouvoir se confier et partager leurs expériences, ils assistent à des réunions supervisées par un.e psychologue chaque mois.
C’est à raison de 4 heures dans un service que ces artistes parviennent à colorer le quotidien de l’enfant tout comme celui de ses proches : « On est persuadé que ça va faire du bien à l’enfant, permettre aux parents de déstresser et aussi au personnel soignant de passer des moments de connivence avec eux en dehors des soins », explique Eléonore Mériaux, responsable du partenariat et du mécénat. Ce sont de précieux moments de détentes, où tous peuvent relâcher la pression, rire, pleurer et s’échapper du quotidien régit par les soins. En soirée, les marchands de sables se rendent eux-aussi par deux dans les chambres des enfants pour les apaiser, au moment où les parents s’en vont. C’est une autre manière d’appréhender les émotions des enfants, de manière plus calme en racontant des histoires et des comtes. Un moment de confidence s’installe, propice pour préparer le sommeil et d’assoupir les angoisses.
L’association a collaboré avec l’ARS pour mener une enquête de satisfaction sur l’effet de ces
interventions hebdomadaires, qui révèle que l’état émotionnel des enfants s’améliore à court et long terme grâce aux interventions des artistes.
Cependant, pour permettre à ces artistes de pousser les murs d’une chambre d’hôpital pour en faire une scène et faire perdurer l’association, il faut des financements. Eléonore Meriaux et son équipe vont alors au contact du grand public et des entreprises pour faire appel à la générosité de tout un chacun.
Ils organisent de grands évènements auxquels toute l’équipe participe mais le plus souvent, les
personnes se manifestent d’elles-mêmes. Que ce soit des parents d’enfants qui sont passés par ces couloirs froids ou de grandes entreprises qui enclenche la démarche, la générosité n’est pas une espèce en voie de disparition.
Justine Rouillard
Au premier abord, avoir des clowns dans des hôpitaux ne semble pas être une évidence.
Pourtant, Des clowns hospitaliers professionnels ont commencé à travailler dès 1986 dans des hôpitaux de New York puis sur tout le continent américain. Depuis ce jour, on voit apparaitre des associations en Australie, en Nouvelle-Zélande, Canada et dans de nombreux pays d’Europe. En Europe justement, la Fédération européenne des organisations de clowns hospitaliers
(European Federation of Hospital Clown Organizations, EFHCO) est fondée en 2011. Elle réunit des associations d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, d’Écosse, de France, d’Italie, de Norvège, des Pays-Bas, de Suisse et de République tchèque. Au niveau national, il existe plus de 21 associations reparties un peu partout dans l’hexagone. Pour Les Clowns de l’Espoir, l’aventure commence en 1993, quand l’association Choisir l’Espoir, une association venant en aide aux enfants atteints de cancers, décide de mettre en place une équipe de clowns pour intervenir dans les hôpitaux. C’est de cette expérience que naitra l’idée de créer une association et c’est ainsi qu’en 1996, Les Clowns de l’Espoir sont nés. Un an plus tard, est ouverte l’équipe des marchands de sable au sein de l’association.
Tom Hermitte
Rencontre avec Eléonore Mériaux
Vidéo : Rachel Wainstein
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