Le mouvement Critical Mass pédale pour plaider la cause de la planète et des cyclistes
Posted On 9 avril 2019
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Piata Unirii, 18 heures. Ce vendredi 29 mars, une cinquantaine de cyclistes se réunissent sur la grande place centrale de Cluj, entre l’église catholique romaine Saint Mihai et le bar Che Guevara, d’où émanent les dernières chansons hispaniques du moment. Un concert de sonnettes de bicyclettes commence à résonner et le groupe de cyclistes s’élance sur le Bulevardul Eroilor, investissant toute la largeur de la voie de droite de cette route à deux sens, en suivant le mot d’ordre peint sur quelques pancartes « Nu blocam traficul, suntem traficul ! ». « Nous ne bloquons pas la trafic, nous sommes le trafic. »
Mouvement démarré à San Francisco en 1992, une critical mass est une manifestation à bicyclette, organisée simultanément dans plus d’une centaine de villes dans le monde, le dernier vendredi du mois. Pas de structure, pas de leader, pas de membres définis, pas d’organisateurs : c’est la particularité d’une critical mass. Ce rassemblement de cyclistes, lorsqu’il atteint une « masse critique », peut s’imposer dans la circulation contrairement à un cycliste isolé.
La manifestation a surtout pour but de revendiquer certains droits des cyclistes, comme celui de circuler en sécurité dans la ville, au même titre que les automobilistes, de rendre visible et promouvoir l’utilisation de moyens de transports non polluants. A Cluj, les cyclistes soutiennent la création d’un espace public d’où les automobiles seront exclues. Ils dénoncent une absence de pistes cyclables et, quand il y en a, les vélos cohabitent avec les bus. Ils souhaitent ainsi faciliter la cohabitation des usagers de la route.
C’est ce qu’explique Bogdan, originaire de Cluj, la trentaine, venu avec ces deux petites filles. « J’ai un peu peur des automobilistes à Cluj et surtout des taxis qui ne se soucient pas des cyclistes. J’essaie aussi d’agir écologiquement et de montrer l’exemple à mes enfants. A vélo, on est beaucoup plus mobile, on peut prendre l’air et faire du sport. »
Münster sans vélo ? Impossible !
En Allemagne, à Münster, ville de Rhénanie-du-Nord-Wesphalie, on compte 500 000 vélos pour une population de 302 000 habitants, soit presque deux vélos par habitant. Cette ville universitaire est désignée capitale du vélo dans le pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. De 1982 à 2007, le pourcentage de bicyclettes dans le trafic a augmenté d’environ 8,4 % (de 19,2 % à 27,6 %), tandis que les moyens de locomotions individuels motorisés ont diminué d’environ 2,9 % (de 39,2 % à 36,3 %) au cours de la même période.
Avec cette explosion du nombre de vélos en ville, des problèmes d’infrastructures urbaines ont été constatés. Ainsi, pour améliorer radicalement la sécurité, la ville a mis en place une série de mesures : un réseau de pistes cyclables de 460 km, des ponts, des vitesses plus basses pour les voitures, une meilleure visibilité des itinéraires cyclables ou encore des feux de route pour les cyclistes. Dans le centre-ville médiéval, un parking pour vélo de 3000 places est le véritable centre névralgique d’une nouvelle mobilité écologique et responsable, modèle simple et efficace.
Münster détient le plus faible nombre de décès dus à des crises cardiaques en Allemagne selon le registre allemand de la santé cardiaque, avec un nombre annuel de 89 décès pour 100 000 habitants. Cela pourrait bien être grâce aux bienfaits du vélo sur la santé.
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