Tolérance Zéro : Comment lutter contre les incivilités envers les arbitres ?
Posted On 11 mars 2023
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Une voiture endommagée et deux journées d’incapacité de travail totale. Voilà les conséquences de l’attitude insensée d’un pseudo-supporter s’étant pris à un arbitre à la sortie d’une rencontre sportive cette saison. Si cet acte isolé reste un épiphénomène dans le basket-ball amateur, il n’en demeure pas moins que la violence verbale et les incivilités sont bien présentes autour des parquets. « Il y a une commission de discipline qui fonctionne beaucoup. Beaucoup trop d’ailleurs. Il y a un nombre incalculable de dossiers de discipline à étudier, entre 200 et 300 par saison. C’est énorme ! », s’insurge Paul Merliot, le président de la Ligue des Hauts-de-France de basket-ball. Cette indiscipline se retrouve majoritairement dans les catégories de jeunes, de onze ans jusqu’aux espoirs. Les entraîneurs en sont le plus souvent les auteurs.
Tolérance zéro, le nouveau plan de la Ligue
Pour endiguer ce phénomène, la ligue tente de trouver des solutions. Le week-end dernier, des dirigeants de clubs, sont venus s’exprimer publiquement avant les rencontres sportives afin de sensibiliser joueurs et spectateurs. « On a fait lire un texte par un dirigeant au milieu du terrain avant la rencontre en disant que si ça continuait comme ça, le basket serait menacé. » À cette occasion, tous les arbitres étaient vêtus d’un t-shirt avec le slogan : arbitre insulté, basket menacé. Autre solution envisagée, un plan de lutte à l’échelle nationale avec comme slogan Tolérance zéro. « On va frapper fort sur les sanctions. Ça ne sera peut-être plus 1 mois mais 1 an de suspension. Ça ne sera peut-être plus 100 euros mais 1000 euros d’amende. » D’autres sanctions comme le retrait de points ou une initiation à l’arbitrage pour les joueurs suspendus sont à l’étude. Une réunion entre les différents présidents de clubs est également prévue dans les prochains jours pour évoquer le sujet. « Quand un joueur conteste un arbitre de façon véhémente, il est suspendu. Il va alors avoir le choix entre purger sa suspension ou arbitrer un match de jeunes. Tout cela fait partie du plan qui va être mis en place », précise le président de la Ligue en poste depuis 23 ans et ancien arbitre.
Par ailleurs, des actions sont mises en place directement auprès des acteurs. Pour mieux gérer les contestations, les arbitres suivent en formation des modules de gestion de conflits. Des analyses vidéo valorisent une certaine manière de s’exprimer et de se positionner vis-à-vis d’un entraîneur contestataire. Un suivi de chaque arbitre est également réalisé par la ligue. « On les accompagne. Dès que l’on a connaissance d’un incident, on les appelle. On les soutient moralement. » De leur coté, les entraîneurs participent à des campagnes de sensibilisation anti-incivilités lors de stages.
La Ligue des Hauts-de-France de basketball est donc pleinement mobilisée pour lutter contre ce fléau qui touche le basketball amateur. Cependant, le président de la Ligue l’assure, la baisse des incivilités dans le basket-ball et le sport de manière générale, passera aussi par une prise de conscience de la société.
Le basket français a été ébranlé, fin janvier, sur le parquet de Charleville Mézières. Lors d’un match de Nationale 2 opposant l’équipe locale à Metz, Loïc Akono, le joueur lorrain, a été victime d’insultes racistes venues d’un supporter de Charleville-Mézières. Le joueur a décidé de quitter le parquet en réponse à ces insultes. Cette histoire a beaucoup fait parler dans le basket français et certains des plus grands joueurs de l’équipe nationale ont réagi, comme Nicolas Batum ou encore Nando De Colo. La Fédération Française de basket, il est vrai sûrement moins touché que celle de football ou de rugby en termes de scandales ces temps-ci, a dû réagir au plus vite. 5 jours après les faits, elle a publié un communiqué : «La Fédération française de Basket-ball, sur décision de sa commission de discipline, a prononcé le huis clos total des matches de Nationale Masculine 2 qui se dérouleront à Charleville-Mézières, suite aux propos à caractère raciste qui auraient été adressés à Monsieur Loïc Akono lors de la rencontre du week-end dernier». Une décision forte pour lutter contre cet acte raciste et sanctionner ce club, même si celui-ci juge la sanction trop lourde. De plus, il a également été décidé qu’un texte condamnant fermement tout propos raciste sera lu à haute voix avant chaque rencontre officielle de basketball, LFB (Ligue féminine de basket) et LNB (Ligue nationale de basket) inclus, durant l’intégralité du mois de février.
Josué Charlos
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