Un battle qui ouvre des portes aux beatmakers
Posted On 24 octobre 2023
0
91 Views
Dans la salle de spectacle du Flow, une soixantaine de spectateurs se réunissent devant la scène pour assister au show. Le présentateur annonce le jury, composé de trois beatmakers* : Kotoblade, la gagnant de l’année précédente, Lucci, le beatmaker de l’artiste lillois Bekar et Heaven sam, ayant produit pour Dau. Après une série d’applaudissements, le concours commence. Huit beatmakers s’affrontent en battle, entre stress et excitation, et font résonner les productions dont ils sont les plus fiers. Après différentes épreuves comme le sample imposé, le concours s’achève sur la victoire d’EAK, accompagné d’un tonnerre d’applaudissements. Le jeune beatmaker, la victoire en poche, a pu montrer son talent au public. L’année dernière, cette victoire, c’était Kotoblade qui l’avait gagnée, et qui lui a permis cette année de faire partie du jury.
Le vainqueur de l’année dernière explique que le beatmaking, pour la plupart des artistes, commence dans leur chambre, grâce à des vidéos YouTube, pour apprendre à maîtriser les logiciels. Le problème, c’est que sans visibilité, il est difficile de percer. Poster des productions sur YouTube est aujourd’hui compliqué, car pour se démarquer, il faut faire des tutos, qui seront davantage vus qu’une production classique.
Pour créer des projets ambitieux, l’idéal est d’avoir un avis extérieur. Faire de la musique dans sa chambre ne le permet pas. Une impression de tourner en rond se ressent pour certains. Un spectateur passionné de beatmaking présent au concours confie la difficulté de percer dans ce milieu, pour lui le Flow permet de « mettre la lumière sur ces artistes souvent oubliés ».
Pour Kotoblade, ce concours a été une révélation. Il est enfin sorti de sa chambre pour montrer sa musique à un public. Grâce à cette victoire, il gagne une certaine légitimité auprès du Flow, premier centre des cultures urbaines en Europe, situé à Lille. Il comprend grâce aux nombreuses rencontres qu’il fait dans le concours que c’est en travaillant en groupe que l’on progresse et que l’on peut monter de gros projets. Il crée donc son propre collectif en janvier 2023 : La Session. Un groupe de beatmakers et de rappeurs se réunit depuis presque un an, tous les mardis soir dans les studios du Flow, pour mettre en commun leur travail et produire de la musique collectivement. La Session, « c’est comme un groupe de musique, on créer des projets ensemble », confie un artiste.
Ce collectif compte aujourd’hui une vingtaine de jeunes artistes. Les conseils et l’entraide dont les membres font preuve permettent de s’améliorer plus vite. Un artiste ayant rejoint La Session affirme qu’en un an, il ne s’est jamais autant amélioré. Ce groupe est perçu comme une chance car c’est un moyen de travailler avec différentes personnes. « Comme dirait Booba, ‘’je n’ai pas de chance donc je la provoque’’ » cite Perus, un des rappeurs du collectif. Le but est de s’entraider, de s’apporter une réelle plus-value grâce à différents conseils, une opportunité que seule la force d’un collectif peut offrir. Cette année, l’objectif pour la fin de saison est de faire une mixtape, pour faire découvrir les petits artistes lillois aux yeux du public. A terme, Kotoblade a la volonté que La Session devienne un collectif de référence pour le lancement de carrière des beatmakers et rappeurs lillois.
*un beatmaker est un « faiseur de son », qui produit des rythmes et des instrumentales.
*un sample est un échantillon sonore issu d’un enregistrement préexistant, qui est réutilisé pour créer une nouvelle œuvre musicale.
Dans le paysage éducatif français, Studio M se distingue comme un établissement atypique, dédié à la créativité et à l’innovation. Cette école, dont le nom évoque l’art, la médiation culturelle, le design et le numérique, ouvre la voie à des parcours d’apprentissage singuliers.
Dorick Fernandes, appelé Bahamas, étudie dans cette école dans le cursus « Sound Designer » à Lille. Il a fait le choix “d’allier passion et travail” pour acquérir des compétences techniques et rencontrer des professionnels, tout en s’entourant de personnes passionnées comme lui. L’école est en partenariat avec des salles de concert, des studios de musique où les élèves peuvent se rendre pour y développer de nouvelles compétences. La démarche pour les stages est assez personnelle, le but étant de se « démarquer des autres et de se faire des contacts », d’après le néo beatmaker Bahamas. Grâce à Studio M, les amateurs de beatmaking perfectionnent leur compétence et leur savoir en rencontrant des professionnels de ce nouveau style d’art. « On est des geeks, pas des têtes d’affiche », pour Bahamas la volonté première est de peaufiner son art avant de se faire connaître.
Au sein de l’école, un élève de seconde année a pu participer au sound design d’un jeu vidéo, ce qui représente une réelle ouverture à des projets concrets pour les étudiants.
Depuis 30 ans, l’école Studio M accueille des étudiants dans toute la France au sein de ses 12 campus, elle est accessible sur concours après examen du dossier. Bahamas, étudiant sur le campus lillois nous informe de la multitude d’apprentissage : mixage, musique assistée par ordinateur, technique équipement et support, sound design….
L’école favorise l’apprentissage par la pratique et l’expérimentation et permet aux élèves de s’accroître dans un domaine novateur.
Valentine Gomez
Le beatmaking trouve son origine aux Etats-Unis dans les années 1970 et va devenir un véritable style de musique qui va se développer et se transformer par l’arrivée de moyens technologiques nouveaux tels que la platine.
Aujourd’hui, le beatmaking s’impose comme un style de musique accessible à toutes et tous grâce aux logiciels désormais disponibles au grand public avec un simple ordinateur.
Rafael Constans
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
pour plus d'infos