Octobre rose, c’est la campagne annuelle de communication pour sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein. Mais c’est tout au long de l’année que la Métropole de Lille et la Région soutiennent les soins, également non-médicaux. Rencontre avec ces professionnels qui agissent au quotidien.
En France, le cancer du sein représente 33% des cancers féminins, ce qui en fait le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. Les hommes touchés représentent moins de 1% du nombre total de cancers du sein. Son incidence et sa mortalité diminuent toutefois d’année en année. Alors que la préoccupation première pour les patients est la guérison, les formes d’accompagnement non-médicales amélioreront la qualité de vie pendant et après les traitements.
A la découverte des « soins de support »
Les professionnels sont unanimes : il faut considérer le soin dans sa dimension globale, notamment social et psychologique. Tel est l’objectif des « soins de support » proposés par la Ligue contre le cancer. Gratuites et adaptées, ces activités offrent un accompagnement avant, pendant et après le parcours. De façon individuelle ou collective, on y retrouve du soutien psychologique, du sport, des groupes d’échanges ou de la sophrologie. En parallèle de la prise en charge médicale, ils permettent de maintenir une meilleure qualité de vie possible.
Patricia Dereuder, bénévole-écoutante et sophrologue au sein de la Ligue, constate l’impact positif au fil des séances : « Lors des activités, nous ne sommes plus dans la maladie, mais uniquement dans le plaisir et le bien-être. » Elle-même « en soins » due à une récidive de cancer, elle veut montrer aux patients qu’ils ne sont pas seuls : « Un véritable lien social se crée. Notre crainte est que les personnes se sentent isolées dans la maladie. Les soins de support deviennent une bouffée d’air frais entre les traitements. »
Cependant, les hôpitaux ne peuvent pas proposer tous les services, et les patientes ne peuvent pas toujours se déplacer au centre. Les infirmières coordinatrices, présentes au sein des établissements de santé, deviennent alors les garantes du lien entre les services proposés dans les cliniques et ceux partout dans la région, comme les Espaces Ressources Cancers. Entièrement gratuits, ces espaces sont destinés aux personnes atteintes du cancer et à leur entourage. Sous la tutelle de l’Agence régionale de la santé (ARS), ces centres établissent des plannings avec les activités prévues chaque mois et font appel à des professionnels et des enseignants qualifiés pour accompagner les patients. Mais ces activités ne sont pas l’unique option.
« Chaque femme est unique »
« Ne restez pas seules, nous l’avons vécu, nous pouvons vous aider » : le slogan de l’association Vivre comme avant est affiché au Centre Oscar Lambret de Lille. Composée exclusivement de femmes ayant vécues la maladie, l’association favorise l’écoute attentive aux activités physiques ou créatives. Dominique Lengaigne revient sur son parcours, qui l’a motivé à devenir bénévole 5 ans auparavant : « Pendant ma maladie, on m’avait proposé un groupe de paroles. Mais je ne me sentais pas en capacité psychique d’en parler. Une fois guérie, quand j’ai découvert l’association, je n’ai pas hésité à la rejoindre. Au fond, c’est ce dont j’avais besoin.». Proposé par les infirmières, les bénévoles interviennent directement dans les chambres des patientes pour les rencontrer de façon plus intime. Dominique constate les progrès : « Chaque femme est unique, chaque cancer est différent. Certaines sont réticentes, d’autres se confient plus facilement. Mais à la fin des séances, toutes les patientes nous remercient. Parfois, elles nous accompagnent jusqu’à la porte, malgré la fatigue. Pour moi c’est un signe. »
Daphné Erdali
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Le dépistage en France
La mission d’Octobre Rose
Depuis 1994 en France, Octobre Rose mise sur la communication pour sensibiliser au dépistage tout en récoltant des fonds pour la recherche. Des évènements comme des courses à pied sont organisés, réunissant malades, aidant.es, associations et professionnel.les.
L’importance du dépistage
Le dépistage du cancer du sein est porteur d’espoir. Il peut détecter une anomalie avant l’apparition des premiers symptômes. Prises en charge rapidement, 9 malades sur 10 guérissent et subissent des traitements moins lourds, 99 % des patientes survivent 5 ans après le diagnostic. Couvert à 100 % par l’assurance maladie, le dépistage n’est cependant réalisé que par une femme sur deux. Le cancer du sein représente 33 % des cancers féminins et survient dans 80 % des cas après l’âge de 50 ans.
Se faire dépister : pour qui et comment ?
Le dépistage consiste en un examen clinique des seins et une mammographie. Dès 20 ans, vous pouvez effectuer un auto examen quelques jours après vos règles. Il est conseillé de réaliser un examen clinique une fois par an à partir de 25 ans. De 50 à 74 ans, chaque femme est invitée à se faire dépister tous les 2 ans. Notons qu’il est d’autant plus important de pratiquer cet examen si l’on a des facteurs à risques : histoire familiale, prédispositions génétiques ou autres antécédents.
Pour plus de questions, vous pouvez contacter le numéro vert suivant : 0 800 940 939.
Pauline Dupont