FeedMi, la livraison à domicile plus responsable
Dans l’ombre des géants que sont Uber Eats et Deliveroo, un petit nouveau pointe le bout de son nez. FeedMi, société créée en août par deux Lillois, s’engage d’abord dans la protection sociale de ses livreurs, mais également pour l’écologie et l’assurance d’un service qualitatif.
Après 3 ans de livraisons au service de Deliveroo, Abderrahim et Abdelhalim Taoufiq-Allah, cousins arrivés du Maroc à 19 ans, décident de claquer la porte. Malgré un salaire tout à fait convenable -entre « 2 500 et 3 000€ par mois en 35h »-, les conditions de travail ne sont plus supportables. Le statut d’auto-entrepreneur n’est pas respecté et les salariés ont le sentiment d’être exploités. Ils décident donc de créer FeedMi, une plateforme de livraison qui respecte vraiment la loi. Une bénéfice moral également pour les consommateurs qui, dans leurs démarches d’achat, ne sont plus contraint de cautionner les pratiques des géants de la livraison à domicile.
« Pas sur le même marché qu’Uber Eats et Deliveroo »
Depuis ? Une quinzaine de restaurants partenaires, tous exclusifs à FeedMi. Un principe de base pour Abderrahim Taoufiq-Allah qui dit lui-même « ne pas être sur le même marché qu’Uber. Nous sommes une plateforme de livraison de luxe. Le montant minimum est fixé à 17,5€ par commande, frais de livraison inclus. Alors qu’Uber a un panier moyen à 7,80€, le notre est au dessus de 23€. On ne s’intéresse pas aux clients qui ne cherchent que la gratuité. » L’objectif est d’initier les restaurateurs qui n’ont jamais livré en assurant le service de A à Z – achat de véhicules, d’essence et trajet – et d’avoir un restaurant exclusif par type de cuisine. A partir de la semaine du 14 octobre, FeedMi espère obtenir onze partenaires supplémentaires pour les sushis, la cuisine espagnole ou encore les cuisines grecques et corses. Signe de la réussite, la création de franchises à Paris, Rennes ou encore Roubaix est déjà à l’étude.
Une vraie famille au cœur du projet
Mais ce qui différencie vraiment FeedMi des autres, c’est l’aspect familial qu’elle dégage. Les créateurs prennent encore leurs vélos tous les jours pour livrer et les trente livreurs du réseau sont tous actionnaires, signe d’un véritable engagement dans le projet. Abderrahim l’explique en prenant comme exemple Deliveroo pour qui « chaque livreur n’est qu’un numéro ». L’entreprise est également totalement transparente aussi bien avec ses livreurs qu’avec ses partenaires. Toutes les marges sont claires et les plats ne sont pas vendus plus chers que s’ils étaient consommés sur place, contrairement à Deliveroo ou Uber Eats qui ajoute 30% au prix, en plus des frais de livraison. C’est ce qui permet d’avoir un panier par personne moins élevé que chez les plateformes traditionnelles.
Des engagements écologiques
En plus d’assurer des conditions de travail décentes à ses livreurs, FeedMi s’engage également pour la planète. En livrant avec des scooters et vélos électriques à la place des scooters thermiques traditionnels, la plateforme réduit son impact écologique. Cela lui permet de bénéficier d’aides du Conseil Régional et d’intéresser de plus en plus d’investisseurs.
Cette nouvelle plateforme semble prendre de l’ampleur progressivement, de part la qualité du service proposé, enjeu placé en priorité pour les créateurs de FeedMi. De nombreuses idées pour développer encore l’application fusent dans l’esprit des créateurs. D’ailleurs, petite exclusivité : les frais de livraison sont offerts à partir du 15 octobre !
Tom PREVOT
Images : Jérémy PAOLONI
Zoom sur un concept méconnu :
le « Click and Collect »
Cette fonctionnalité n’est pas encore très étendue dans le domaine de l’alimentation, et reste principalement utilisée par les grandes chaînes de magasins (hypermarchés, textile, électroménagers). Les grands de la livraison de plats cuisinés (Uber Eats et Deliveroo, par exemple) ne l’utilisent pas. FeedMi est, pour le moment, l’une des seules plateformes qui utilisent ce concept, avec TooGoodToGo* notamment.
Comment ça fonctionne ?
Avec un grand sourire, Abderrahim Taoufiq-Allah, à l’origine de FeedMi, nous en explique le fonctionnement avec un exemple concret : « Quand tu sors des cours, tu passes ta commande, tu choisis l’horaire de collecte dans quinze minutes, tu mets quinze minutes à aller au resto, tu récupères ta commande directement et il te reste du temps pour fumer une cigarette. »
Plus d’attente pour manger ! Ce nouveau service est une aubaine pour les étudiants notamment, parfois contraints de laisser tomber l’idée de se nourrir, à la vue d’une queue qui n’en finit pas à la cafétéria ou au restaurant universitaire… Ils ont désormais la possibilité de passer leur commande via l’application, et déguster leur repas directement sur place ou l’emporter, sans avoir à patienter lors du retrait dans l’établissement partenaire. Leur commande est déjà prête. En intégrant cette fonctionnalité à leur plateforme, les sites de livraisons de repas peuvent donc répondre aux attentes d’une clientèle pressée…
Mais un autre aspect semble attirer davantage d’utilisateurs : peut-être ne le saviez vous pas, mais l’utilisation du « click and go » s’avère parfois être un outil efficace pour lutter contre le gâchis alimentaire. En effet, chez FeedMi par exemple, les restaurants partenaires qui se retrouvent avec des invendus à la fin de la journée ont la possibilité de les revendre, à moindre coût, sur la plateforme entièrement gérée par l’entreprise. Faire une bonne action tout en mangeant est désormais accessible à tous et en quelques clics !
*TooGoodToGo est une application qui propose uniquement à ses utilisateurs de récupérer les invendus de ses établissements partenaires. Il n’y a pas de livraisons.
Clara BOUSQUET