Zig-Zag Enfant : un dépôt-vente qui fait revivre l’occasion
Posted On 14 octobre 2019
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Depuis plus d’un an, Emilie Garit propose à la vente jeux, livres et vêtements d’occasion.
Crédits photo : Louise Sirbu.
D’abord commerçante dans le domaine de la vidéo, des voitures et du chocolat, Emilie Garit offre désormais une seconde vie à des jouets, livres et vêtements pour enfants. Dans sa boutique, elle rachète des objets usés, parfois neufs, à des particuliers, qui souhaitent s’en séparer, et les revend. Le but est de les faire revivre et de donner aux enfants le goût des jeux de sociétés.
Dans sa boutique, tout a été pensé pour ressembler à une chambre d’enfant : les murs sont rose pâle et une table de jeux est dédiée aux enfants. Sur les étagères, sont exposés des jouets indémodables comme les Playmobils, le Uno ou encore le Monopoly. Plus loin, on trouve également des jeux moins classiques, comme Autolino ou Acrobatissimo, qui permet aux apprentis accrobates de travailler leur motricité.
Cette mère de trois enfants, âgés de seize, treize et six ans, a toujours acheté de l’occasion dans un souci à la fois économique et écologique. Persuadée que l’on peut avoir une autre image de l’occasion, elle explique : « On aurait tendance à partir vers les jouets neufs, parce que le packaging est beaucoup plus travaillé mais certains jeux sont très bien alors qu’ils ne payent pas de mine. » Elle conseille aux clients qui hésitent de se tourner vers les jeux avec les boîtes les plus usées, abîmées, signe que les enfants ont joué de nombreuses fois avec.
« Je veux redonner une image positive de l’occasion », poursuit-elle. Son intention est de montrer que ce n’est pas parce qu’un vêtement a déjà été porté qu’il est sale, ou qu’un jouet a déjà été utilisé qu’il ne peut pas resservir. D’ailleurs, tous les articles proposés en magasin sont remis en forme avant leur mise en rayon : ils sont vérifiés, nettoyés et reconditionnés pour être prêts à l’usage. Lorsque des particuliers amènent des vêtements, ils doivent être lavés et repassés, prêts à être disposés sur des cintres. Emilie Garit refuse des jouets trop incomplets, les peluches par manque de contrôle sur l’hygiène et les vêtements trop usés. Elle se demande toujours si les jouets qu’elle a en rayon plairaient à ses enfants et en ramène certains chez elle pour les tester en famille et pouvoir mieux conseiller ses clients.
La consommation d’occasions a longtemps été relayée au second rang. Pourtant, elle séduit de plus en plus, notamment les adeptes du « zéro déchets ».
Les personnes qui déposent des articles viennent souvent pour faire un vide chez eux et gagner de l’argent. Les jouets, quant à eux, sont dans une certaine mesure sauvés. C’est ce qui incite les clients à venir dans la boutique.
« On peut avoir le même produit qu’en magasin, mais moins cher, juste parce que la boîte est utilisée. Financièrement, c’est vraiment rentable », assure Emilie Garit, qui remarque que souvent les individus ont peur de l’image que véhicule l’occasion : « Offrir de l’occasion n’est pas encore admis, pourtant on pourrait se faire plus plaisir. »
A l’approche des fêtes de fin d’année, sa boutique peut être l’occasion de découvrir de nouveaux jeux, invendus en grande surface ou qui viennent de l’étranger.
Flavie Kazmierczak
Le concept du dépôt-vente permet, à un certain niveau, de lutter contre les quarante millions de jouets jetés en France chaque année.
Près de la rue de Béthune, la gérante de Zig-Zag Enfant veut aller plus loin en mettant en valeur une autre façon de divertir les enfants, la tablette ayant largement pris le pas sur des jeux plus traditionnels. Ses outils ? Les jeux de sociétés et les puzzles qui développent la réflexion des enfants, et les livres qui les divertissent sans les exposer à la lumière bleue des écrans.
Loin de dénigrer les appareils électroniques, Emilie Garit estime que tout est une question d’équilibre. Elle souhaite que les enfants vivent dans l’air du temps, sans pour autant subir la solitude créée par les écrans.
Emilie Garit concède qu’avec l’intensification du rythme de travail, les parents trouvent de moins en moins de temps pour jouer avec leurs enfants. Et comprend qu’il soit parfois tentant de laisser son enfant jouer à la tablette pendant que l’on se repose. Pour pallier ce manque de temps, il y a désormais dans ses rayons de nouveaux jeux de sociétés adaptés, ne prenant que dix ou vingt minutes aux parents le soir. Ainsi, la gérante considère que sa vision du divertissement enfantin n’est pas un retour en arrière.
Martin Noël
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