« Arrêter 1 mois c’est 5 fois plus de chances d’arrêter », voilà le slogan de l’opération « Mois sans tabac », dont c’est, cette année, c’est la 4e édition. Durant novembre, en France, des milliers de fumeurs essaient d’arrêter de fumer tous ensemble.
La cigarette, mauvais investissement
Cette année, la quatrième édition escompte faire mieux que le record établi l’année dernière avec plus de 241 000 inscrits. Si la France a mis en place cet événement, c’est parce que tous les ans entre 70 000 et 80 000 personnes décèdent d’une maladie liée au tabagisme. L’engouement populaire pour l’opération est cependant réel et appréciable. En 2018, 60% des fumeurs déclaraient vouloir arrêter et 29% d’entre eux ont fait une pause d’au moins une semaine dans l’année. Cependant on note que seulement 2% à 4% des fumeurs réussissent à se défaire de cette addiction chaque année.
Fumer, ça à un coût. Tout d’abord financier, si l’on prend le prix moyen d’un paquet de tabac en France (8,20€) on peut calculer que fumer cinq cigarettes par jour revient à 61€ par mois donc 750€ par an, pire encore pour ceux qui fument un paquet par jour, le montant annuel dépasse les 2990€. L’impact est aussi et principalement à analyser sur la santé des fumeurs, en France 85% des cancers du poumon sont dus au tabagisme. Le coût du tabac est aussi à analyser d’un point de vue sanitaire, un jeune fumeur peut perdre jusqu’à vingt ans d’espérance de vie s’il n’arrête pas de fumer.
Des aides précieuses…
Après ce constat loin d’être optimiste, il faut regarder les solutions offertes. En effet, le changement ne doit pas être perçu à travers ce qu’il vous coûte mais ce qu’il vous apporte.
A l’échelle locale, le centre hospitalier de Roubaix nous aide à arrêter de fumer pendant le mois de novembre. L’institut de santé propose des consultations gratuites pendant tout le mois de novembre. Les Hauts-de-France occupent la triste deuxième place de la région de France qui fume le plus avec pas moins de 1,3 million de fumeurs au quotidien. L’aide au sevrage de cet hôpital est donc une réelle possibilité de porte de sortie face à son addiction. Pour plus d’informations veuillez contacter le : 03-20-99-32-23.
A l’échelle nationale, c’est Santé Publique France qui organise l’événement. Pour aider les participants, un site internet : tabac-info-service.fr donne toutes les informations relatives au mois sans tabac et offre la possibilité d’exposer ses questions. L’organisme a également créé un kit d’aide à l’arrêt du tabac qui peut être demandé sur la plateforme. Une application, téléchargée plus de 80 000 fois en 2018 accompagne également les fumeurs pendant leur combat de novembre. Développée en partenariat avec le ministère de la santé : Tabac info service, l’appli est disponible sur l’App Store et Android. Les pharmacies aussi se mobilisent pour aider les courageux qui veulent essayer de se libérer de l’emprise de la cigarette. Effectivement, on dénombre 17 000 pharmacies qui participent à l’opération. Le rôle de ces dernières est clair, elles guident les patients et sont à l’écoute de ceux qui aurait du mal à tenir les jours.
…et multiples !
Le mois sans tabac, c’est aussi l’occasion de découvrir que diverses méthodes existent dans l’accompagnement du sevrage envers le tabac. Alors que le sport, les substituts nicotiniques et les techniques de relaxation sont démocratisées depuis plusieurs années déjà, les médecines alternatives sont à regarder de plus près. La phytothérapie, médecine à base de plante peut apporter son lot de surprises tout comme l’hypnose ou l’auriculothérapie qui est l’acuponcture de l’oreille.
Pour finir il est bon de rappeler qu’il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer. A tout ceux qui prévoient de faire le mois sans tabac ou de soutenir leurs proches : Bonne chance ! Et il est toujours bon de rappeler que « arrêter un mois c’est 5 fois plus de chance d’arrêter de fumer ».
Yohan Glemarec
Portrait : Nicolas, 21 ans, fumeur depuis deux ans.
« J’ai commencé à fumer au travail, je suis dans la restauration et les fumeurs pouvaient avoir des pauses, alors j’ai commencé la cigarette pour avoir des pauses moi aussi. » A l’âge de 19 ans, Nicolas, serveur fume sa première cigarette avec des collègues. Très vite, et sans surprise, il devient dépendant. Aujourd’hui, le jeune homme fume en moyenne quinze cigarettes par jour. Si l’on convertit en euros, cela représente 47€ par semaine, soit un budget de 188€ par mois.
Quand il évoque le mois sans tabac, ce n’est pas sans amertume. « J’ai fait le mois sans tabac l’année dernière, j’ai tenu trois mois sans fumer. J’utilisais des patchs, mais au mois de février, l’envie de tabac était toujours présente, mais c’est surtout parce que j’étais stressé et énervé que j’ai repris. » Cette année, Nicolas est motivé pour retenter l’expérience. Les raisons ? L’impact financier de sa consommation de tabac et les risques pour sa santé. « L’année dernière j’ai réussi à arrêter pendant trois mois avec l’aide de patchs, alors je ne vois pas pourquoi cette année je n’y arriverais pas », confie-t-il. Néanmoins, le jeune homme ne compte pas faire appel à un tabacologue, par « manque de temps ». Comptant sur le fait d’être moins stressé que l’an passé, Nicolas espère que cette fois sera la bonne et que l’expérience sera concluante.
Amandine Hivert
